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Fernand Nino Mendy, chercheur junior en science de la communication : « Les réseaux sociaux ont déconstruit le message de l’Etat »

jeudi 5 août 2021

Portrait/Entretien

Dans le contexte d’une troisième vague de la pandémie de la Covid-19, les réseaux sociaux participent à l’installation du doute et de la peur chez les internautes, selon Fernand Nino Mendy, chercheur junior en science de la communication à et conseiller au rectorat de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Pour ce spécialiste du numérique, il faut une « déconstruction scientifique consistante » pour annihiler l’impact négatif des réseaux sociaux sur la communication gouvernementale.

Avec la vaccination qui a démarré, mais timidement dans certains endroits, quel rôle jouent les réseaux sociaux sur la stratégie de communication des autorités ?

Le premier impact, c’est le doute et le deuxième c’est la peur. Chez qui il y a le doute et chez qui il y a la peur ? Parce que nous parlons de communication. Ainsi donc, il faut toujours s’interroger sur : « à qui est ce que le message s’adresse ? ». La cible. Qui a des doutes ? C’est l’intellectuel et l’autre extrême, celui qui n’a aucune culture scientifique, aucune culture générale dans une certaine mesure. Celui qui est au milieu n’a aucun doute, aucune peur. Mais, les deux extrêmes, à savoir l’intellectuel et le scientifique ont des doutes. L’autre chose, il y a 7 à 8 millions d’internautes Sénégalais. C’est quand même quelque chose sur une population de plus de 16 millions d’habitants. Cela veut dire que le doute est parmi ces internautes. Il y a environ 3 à 4 millions qui sont dans Facebook, sans compter les autres plateformes très engagées dans cette communication à travers des individus. Cela veut dire que nous avons une bonne partie des Sénégalais qui est dans les réseaux sociaux. Donc, le doute et la peur dont on parle sont une réalité et les réseaux sociaux aujourd’hui, dans le cadre du vaccin, alimentent plus le doute et la peur qu’autre chose.

Peut-on dire que les réseaux sociaux ont d’une certaine manière brouillé les messages du gouvernement dans la lutte contre la Covid-19, au Sénégal ?

De manière naturelle, les réseaux sociaux ont déconstruit le message de l’Etat. Parce que quand vous entrez dans ce qu’on appelle un espace public, vous soumettez votre discours, votre argumentation à une déconstruction. Je pense même que les internautes produisent plus que l’Etat même sur la Covid-19 contre les messages de l’Etat. L’Etat peut paraitre seul devant des milliers d’internautes qui peuvent dire non. Sur chaque question, les messages des réseaux sociaux prennent une certaine orientation qui est virale, c’est-à-dire qui emporte banalement les jeunes. Quand vous publiez un message dans les réseaux sociaux, ce qui compte, c’est le nombre de lectures et de partages. Ce sont ces deux éléments de mesure.

Des menaces judiciaires avaient été brandies contre les diffuseurs de fausses informations sur la toile. Est-ce efficace contre les « infox » ?

C’est pertinent, mais ça n’a pas un certain niveau d’efficacité pour une raison très simple. Les réseaux sociaux sont dans un espace international. Quelqu’un qui donne son opinion depuis la France ou les Etats-Unis sur un message que l’Etat du Sénégal a donné concernant la Covid, l’Etat ne peut pas poursuivre cet individu. Donc, la portée de la menace judiciaire a des limites. Ici, l’Etat est un seul émetteur. De l’autre côté, il y un autre message qui a plusieurs émetteurs. Il y a plus de chance que le message des autres soit plus lu, soit plus partagé que celui de l’Etat. C’est la raison pour laquelle j’ai dit que cette démarche du ministère est pertinente certes, parce qu’il faut toujours corriger pour donner la bonne information, mais la portée de son efficacité est limitée.

En général, quel est l’impact des réseaux sociaux sur la lutte contre la pandémie de la Covid-19 ?

Le premier impact le plus important des réseaux sociaux sur la communication des Etats dans le monde, c’est la perte du monopole médiatique d’Etat. C’est très important parce que, si nous prenons le cas du Sénégal, jusqu’aux années très récentes, nous n’avons ni télé privée, ni radio, etc. Même avec l’avènement d’internet, l’Etat a tenté de réguler. Quand vous perdez le monopole médiatique vous versez, en ce qui concerne le numérique, dans l’espace numérique qui devient un espace numérique de débat. Et qui dit espace public, parle de discours et de déconstruction de discours. De telle sorte qu’aujourd’hui, n’importe quel citoyen du monde peut, à travers les réseaux sociaux, déconstruire le discours de l’Etat. Comme personne n’a le monopole du savoir, quelqu’un, à tous les niveaux dans le cadre de ce qu’on peut appeler une citoyenneté numérique mondiale, peut déconstruire valablement des arguments qu’un Etat a pourtant rationnellement tenté de fonder. Les réseaux sociaux avaient soutenu à l’époque la communication de l’Etat sur le caractère dangereux du virus. Nous avons eu des vocaux, ou dans des plateformes où nous avons vu des vidéos de médecins sénégalais circulées pour dire que la maladie faisait des ravages. A l’époque, les réseaux sociaux avaient accentué la peur des Sénégalais. Aujourd’hui, nous en sommes à l’étape du vaccin.

Quelles préconisations pour contourner tous ces ?

Je vais donner l’exemple qui est là aujourd’hui et qui impose tout le monde à réfléchir. Pourquoi accepter d’être vacciné ? Est-ce que les vaccins sont crédibles ? Si oui, pourquoi, comment et quel est le vaccin qui serait bien pour notre santé ? Donc, pendant longtemps l’Etat n’a pas au fond communiquer. Parce que la communication suppose une véritable écoute, une véritable connaissance des cibles. D’ailleurs, j’ai vu que l’Etat a décidé d’engager une communication communautaire, qui est une communication participative, à la limite où on écoute les gens avant d’engager les choses. Ce n’est pas mauvais, mais il y a un travail intellectuel, scientifique à faire. Si vous voyez toutes les interrogations qui circulent dans les réseaux sociaux par rapport aux vaccins, c’est des interrogations auxquelles, si l’Etat veut avancer, il faut apporter des réponses, ou en tout cas une déconstruction scientifique consistante. Cela demande une expertise, une organisation, un bon calendrier d’exécution.

Jean Michel Diatta

(Source : Sud Quotidien, 5 août 2021)

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