OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2024 > Juin 2024 > Facteur, un métier fragilisé par le numérique

Facteur, un métier fragilisé par le numérique

mercredi 5 juin 2024

Transformation digitale

L’essor du courrier électronique fait peser une véritable menace sur le travail de facteur, indiquent des professionnels qui s’inquiètent de l’avenir de leur métier.

La cinquantaine, Mamadou Ndiaye revendique plus de vingt-cinq ans de service au sein de la Société nationale La Poste.

Ndiaye préfère le terme de distributeur à celui de facteur pour évoquer son métier. Il se désole du net ralentissement de l’activité de sa corporation. Mais pour lui, cette situation est due moins à un déficit de facteurs qu’à une diminution “extraordinaire” du volume de courriers.

Vêtu d’un t-shirt et d’un pantalon bleu marine, l’employé de l’agence de la Médina est assis devant une multitude d’enveloppes éparpillées sur une table en verre.

Il les trie méticuleusement et appose sur chacune d’elle une adresse. Un exercice qui le replonge dans des souvenirs lointains, à une époque qualifiée d’âge d’or du facteur.

“Il y a dix ans, le travail était complètement différent. Le volume de distribution était tel que chaque facteur portait au moins deux sacs bien remplis de courrier. Actuellement, ils en ont un presque à moitié vide. Je suis en mesure d’effectuer une comparaison des différentes époques, car je les ai vécues”, raconte celui qui comptabilise deux décennies et demie d’expérience dans la distribution du courrier.

Toutefois, Ndiaye indique qu’en dépit des profonds changements dans son activité professionnelle, induits par l’essor de l’Internet, certains types de courrier comme les dossiers de concours continuent de passer par la poste.

Très dévoué à son métier, cet homme qui connaît parfaitement chaque détail du travail de facteur exclut toute éventuelle disparition.

À la poste de la Médina, sa journée, quasi routinière, débute le matin. Et Ndiaye s’en acquitte en vrai amoureux de son métier.

“Le matin, les courriers nous parviennent dans de grands sacs. On les trie par catégorie. Il y a les lettres recommandées, les lettres simples et les boites postales. Après, on effectue ce qu’on appelle le repiquage, qui est l’action d’identifier la destination de chaque courrier suivant la délimitation des zones”, explique-t-il.

Facteur dans une agence de la banlieue, B.D a, lui aussi, accepté de partager son expérience sous couvert d’anonymat.

À cheval entre son agence de rattachement et les zones qu’il sillonne à pied, il s’offusque de la précarité dans laquelle lui et ses pairs exercent aujourd’hui leur travail.

“Hormis le numérique, c’est la misère qui en finira avec ce métier”, prédit-il.

Le fait est que la distribution du courrier est compliquée par l’absence d’adressage dans certains quartiers de Dakar et des autres villes du pays. Une situation que compliquent davantage les faibles moyens de locomotion.

S’y ajoute que la poste est férocement concurrencée par d’autres structures offrant les mêmes services.

Un métier fortement menacé

Pour le receveur général de l’agence de la poste de la Médina, Ibrahima Ndiaye, la situation est si alarmante que le métier de facteur est aujourd’hui menacé de disparition, si aucune action n’est entreprise.

“Le régulateur, c’est l’ARTP [Agence de régulation des télécommunications et des postes]. Il y a une part de marché qui devrait être réservé à la poste, mais, actuellement, avec ce chamboulement, on ne maîtrise plus rien. Si rien n’est fait, le métier de facteur risque effectivement de disparaitre”, clame-t-il

Il estime qu’”il faut beaucoup travailler pour pouvoir maintenir une certaine clientèle”.

Celle-ci est composée essentiellement d’huissiers de justice, d’entreprises, d’associations, de mosquées et d’une clientèle dite facultative, à savoir des individus ayant des choses à envoyer au niveau local et international.

“Le principal problème de La Poste, analyse Ibrahima Ndiaye, est que nous avons tardé à nous adapter, parce que nous avons laissé le temps filer pour ensuite tenter de le rattraper.”

Il juge que “le gap” à combler “est très grand, malgré les efforts consentis pour être en conformité avec les exigences du secteur et de ceux de l’Union postale universelle”, l’institution des Nations unies en charge des services postaux du monde.

“Le métier de facteur a beaucoup perdu de son essence”, estime le receveur général, qui incite les agents à se reconvertir, à s’enrichir de nouvelles connaissances ou à exercer d’autres activités en parallèle, pour qu’ils ne soient pas surpris, si jamais ce métier venait à être supprimé au sein de la poste.

“Impossible de se passer complètement des facteurs”

De l’avis d’Aissatou Bâ, une jeune femme qui recourt régulièrement aux services postaux, Internet ne pourra pas entrainer une disparition définitive du métier de facteur.

“Au-delà du fait que l’on peut recevoir des courriers par mail, l’on aura toujours besoin d’une copie originale de ces derniers, et cela fera que le facteur exercera toujours son travail”, prédit-elle.

Elle considère qu’Internet “vient plutôt faciliter la tâche pour les urgences, mais les copies originales seront toujours apportées par les facteurs. À moins que ces dernières ne soient plus exigées par l’administration et autres”.

Une chose reste certaine : beaucoup d’administrations et de services disposent de leurs propres coursiers.

Hawa Bâ, une cliente de la poste rencontrée par l’APS à l’agence de Thiaroye, était venue déposer un colis à destination d’Agnam, dans la région de Matam (nord).

Elle dit avoir choisi de venir faire le dépôt elle-même pour éviter de payer des frais, affirmant qu’il est “inimaginable” que le métier de facteur, maillon essentiel de la distribution du courrier, disparaisse un jour, malgré l’essor de plus en plus fulgurant du numérique.

“Ils [les facteurs] ont juste besoin d’appui et de s’adapter à l’outil digital pour la redynamisation de leur métier”, suggère-t-elle.

(Source : APS, 5 juin 2024)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2309/2724 Régulation des télécoms
  • 201/2724 Télécentres/Cybercentres
  • 1788/2724 Economie numérique
  • 975/2724 Politique nationale
  • 2653/2724 Fintech
  • 292/2724 Noms de domaine
  • 981/2724 Produits et services
  • 854/2724 Faits divers/Contentieux
  • 422/2724 Nouveau site web
  • 2724/2724 Infrastructures
  • 982/2724 TIC pour l’éducation
  • 108/2724 Recherche
  • 145/2724 Projet
  • 1750/2724 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1043/2724 Sonatel/Orange
  • 888/2724 Licences de télécommunications
  • 236/2724 Sudatel/Expresso
  • 558/2724 Régulation des médias
  • 701/2724 Applications
  • 574/2724 Mouvements sociaux
  • 886/2724 Données personnelles
  • 77/2724 Big Data/Données ouvertes
  • 357/2724 Mouvement consumériste
  • 208/2724 Médias
  • 373/2724 Appels internationaux entrants
  • 990/2724 Formation
  • 58/2724 Logiciel libre
  • 1041/2724 Politiques africaines
  • 549/2724 Fiscalité
  • 99/2724 Art et culture
  • 350/2724 Genre
  • 821/2724 Point de vue
  • 591/2724 Commerce électronique
  • 843/2724 Manifestation
  • 206/2724 Presse en ligne
  • 76/2724 Piratage
  • 119/2724 Téléservices
  • 529/2724 Biométrie/Identité numérique
  • 171/2724 Environnement/Santé
  • 192/2724 Législation/Réglementation
  • 200/2724 Gouvernance
  • 973/2724 Portrait/Entretien
  • 85/2724 Radio
  • 416/2724 TIC pour la santé
  • 153/2724 Propriété intellectuelle
  • 37/2724 Langues/Localisation
  • 590/2724 Médias/Réseaux sociaux
  • 1042/2724 Téléphonie
  • 112/2724 Désengagement de l’Etat
  • 551/2724 Internet
  • 70/2724 Collectivités locales
  • 222/2724 Dédouanement électronique
  • 657/2724 Usages et comportements
  • 591/2724 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 321/2724 Audiovisuel
  • 1710/2724 Transformation digitale
  • 215/2724 Affaire Global Voice
  • 97/2724 Géomatique/Géolocalisation
  • 184/2724 Service universel
  • 372/2724 Sentel/Tigo
  • 107/2724 Vie politique
  • 893/2724 Distinction/Nomination
  • 28/2724 Handicapés
  • 380/2724 Enseignement à distance
  • 385/2724 Contenus numériques
  • 342/2724 Gestion de l’ARTP
  • 103/2724 Radios communautaires
  • 993/2724 Qualité de service
  • 253/2724 Privatisation/Libéralisation
  • 87/2724 SMSI
  • 292/2724 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1454/2724 Innovation/Entreprenariat
  • 804/2724 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 26/2724 Internet des objets
  • 101/2724 Free Sénégal
  • 388/2724 Intelligence artificielle
  • 112/2724 Editorial
  • 11/2724 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous