Extrait du discours de politique générale prononcé par le Premier Ministre, Mame Madior Boye, devant l’Assemblée nationale le 1er août 2001
mercredi 1er août 2001
« Les infrastructures et les formations dispensées, doivent, à l’heure de la mondialisation, être pensées et réalisées pour permettre l’émancipation et
l’épanouissement intégral de l’homme. Or, l’émancipation et l’épanouissement de celui-ci, supposent, à l’orée du 3e millénaire, une capacité d’adaptation et de
maîtrise des révolutions technologiques actuelles.
L’avènement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) a introduit des bouleversements dans nos activités quotidiennes et nous
imposent de nouvelles responsabilités comme l’exigence de bonne gouvernance, la transparence dans les relations entre l’exécutif et le législatif, la modernisation des
structures de gestion et de gouvernement.
Les préoccupations de bonne gouvernance sont traduites en Projet de Plan d’Actions Prioritaires qui se décline en objectifs stratégiques regroupés sous les quatre
(4) têtes de rubriques que sont l’amélioration de la coordination entre l’Assemblée Nationale et le Gouvernement, l’amélioration de la visibilité des activités de
l’Assemblée, le renforcement des capacités de l’Assemblée et la valorisation du statut des députés.
Pour la première tête de rubrique, on peut mentionner parmi les objectifs une meilleure implication et responsabilisation de l’Assemblée, la sensibilisation et
l’information des députés sur certains projets majeurs et plans d’action gouvernementaux, la tenue d’un symposium parlementaire sous-régional sur la Nouvelle
Initiative Africaine.
L’amélioration de la visibilité des activités de l’Assemblée Nationale, seconde tête de rubrique, insiste notamment sur le développement d’une presse parlementaire,
l’amélioration du site Internet de l’Assemblée et une plus grande familiarisation avec le public.
Le renforcement des capacités de l’Assemblée Nationale, troisième rubrique, met l’accent sur l’impérieuse nécessité de doter l’Assemblée d’un système de
traduction simultanée en six (6) langues nationales plus le français, la numérisation des archives de l’Assemblée, le renforcement de l’expertise des moyens humains
de l’Administration de l’Assemblée Nationale.
La dernière rubrique porte sur la nécessité d’élaborer et d’exécuter un programme de formation 2001/2002 incluant l’alphabétisation, l’informatique et
l’apprentissage du français, les voyages d’études, l’installation de points d’accès Internet dans les hôtels des Députés.
Aujourd’hui, les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont en train de révolutionner jusqu’à notre manière de vivre, de communiquer et de
travailler.
Devant cette transformation radicale de la circulation de l’information, toutes les sociétés reconsidèrent leur positionnement dans ce nouvel univers. Les importants
enjeux économiques, politiques, stratégiques, sociaux, culturels et financiers imposent ce changement d’approche.
Sur le plan politique, le Gouvernement s’est inscrit dans cette mouvance avec la suppression du ministère de la Communication à l’instar de grands pays développés
comme les Etats-Unis d’Amérique. A la place d’un ministère plein, le nouveau découpage prévoit un rattachement à la Primature. Ce choix rejoint en fait l’argument
de ceux qui, nombreux dans le monde de la presse, souhaitent une tutelle moins pesante.
Dans cette nouvelle politique de communication, le Gouvernement, dans un esprit de partage de responsabilité de l’information, invite chaque département ministériel
à expliquer aux sénégalais, dans le secteur qui est le sien, la politique poursuivie par l’Etat et éclairer l’opinion sur les questions et problèmes qui y surgissent.
La volonté du Gouvernement est d’assurer un service public fort, co-existant de manière émulative et complémentaire avec un secteur privé organisé, professionnel
et contribuant au développement national.
Le Gouvernement continuera à favoriser les espaces de liberté et d’expression professionnelle, dans la responsabilité, avec comme service essentiel, la prise en
compte de l’intérêt national. Il veillera à la constitution et à la préservation de la mémoire audiovisuelle du pays, à la formation et à la garantie d’un financement stable
et suffisant.
S’agissant plus spécifiquement du secteur des Télécommunications et des Technologies de l’information (TIC), le Gouvernement conscient des progrès réalisés dans
ce domaine, entend consolider les acquis avant d’impulser une nouvelle dynamique dans le sens de l’ouverture de certains segments de marché à la concurrence.
A cet effet, il compte améliorer le cadre réglementaire dans lequel évoluent les opérateurs et les fournisseurs de services Internet par la mise en place d’une Agence
chargée de la régulation des Télécommunications ainsi que de la gestion et du contrôle des fréquences. Cet organe marque le désengagement de l’Etat dans ce
secteur et la poursuite de notre politique de libéralisation des Télécommunications. Il se chargera en outre de veiller sur les intérêts des usagers.
Certes, l’Etat continuera à respecter les accords conclus avec les opérateurs et qui sont contenus dans les conventions et cahiers de charges, mais sur certains points
tels que la téléphonie rurale et l’accès à l’Internet, l’Etat va privilégier la satisfaction de l’intérêt général de la Nation dans le but de remplir ses missions et devoirs de
service public.
Dans cette perspective, l’Etat compte accélérer le développement de ces services par l’augmentation des investissements privés permettant ainsi la multiplication des
accès au téléphone et à l’Internet ainsi que la création d’emplois.
Concernant la téléphonie de base dite téléphonie fixe, le Sénégal s’engage à respecter les accords contenus dans le cahier des charges et la convention de
concession avec la SONATEL pour la période d’exclusivité de sept (7) ans qui expire en fin 2003.
L’Internet étant devenu un réseau indispensable d’échange d’informations, de communication, de culture, d’éducation, de formation, de téléservices et de
transactions commerciales, entre autres utilités, il ne saurait être question de freiner son développement. En l’absence d’un texte de loi réglementant l’accès Internet
au Sénégal, l’Etat va procéder à l’ouverture de la concurrence dans ce secteur en fixant dans les meilleurs délais les conditions d’éligibilité.
Sur le marché de la téléphonie mobile cellulaire type GSM, le secteur a connu un essor fort appréciable au Sénégal. »