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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2007 > Juillet > Entretien avec Adama Sow, Président du Grave : « La Sonatel et Tigo doivent (…)

Entretien avec Adama Sow, Président du Grave : « La Sonatel et Tigo doivent s’engager à filtrer certains contenus sur Internet »

mercredi 11 juillet 2007

Mouvement consumériste

L’ampleur que prennent les phénomènes de viol et de la pédophilie au Sénégal inquiète, sérieusement, Adama Sow, le président du Groupe d’actions contre le viol d’enfants (Grave). Pour endiguer le fléau, M. Sow compte déposer une requête sur la table du président de l’Assemblée nationale afin, soutient-il, de criminaliser ces actes. Une campagne de pétition de 100 000 signatures sera aussi lancée. Celle-ci sera remise au président de la République, annonce l’animateur de l’émission Télescopie.

Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre sur pied le Grave ?

« Etant étudiant aux Etats-Unis, en 1994, j’avais lu un article de presse de Walf Fadjri, qui relatait la mort d’une jeune fille de onze ans victime de viol. Ce qui m’a choqué, c’est qu’elle portait le même nom que ma mère. Elle s’appelait Dieynaba. Et, ça m’a tellement traumatisé. Je me suis dit, dans ma tête quand je rentrerai, je vais essayer de faire quelque chose par rapport au viol et à la pédophilie. L’idée est partie comme ça. Depuis quelques années, je fais le tour des autorités, du Forum civil, de la Raddho, pour sensibiliser les autorités à prendre à bras le corps ce serpent rampant sur la société sénégalaise. Cette dépravation subite et accélérée des mœurs sénégalaises est symbolisée, justement, par les cas de viol, d’inceste qu’on remarque d’une façon exponentielle.

Tous les jours, dans la presse, maintenant, au tribunal, on voit en fait des cas pareils. Alors, on s’est dit : « Comment faire pour arrêter ça ? » Pas arrêter totalement, mais contribuer à l’arrêter. On s’est dit qu’on va briser le silence. Il faut qu’on en parle, parce que la majorité des femmes, des filles qui est victime de viol n‘est pas encore connue. Elles sont dans la masse silencieuse. Parce que nous avons une culture où le masla vous pousse un peu à l’hypocrisie sociale. On est assez hypocrite dans nos rapports. Donc, on s’est dit qu’on va faire une campagne modulée.

Les premières actions seront une pétition de 100 000 signatures qu’on va déposer entre les mains du président de la République pour lui transmettre le message des enfants sénégalais qui vont dire : « Non et halte au viol et à la pédophilie ! » C’est pour qu’ils demandent protection auprès du président de la République.

Pour la deuxième action, on ira à la nouvelle l’Assemblée nationale, rencontrer son président et mettre sur la table une requête pour engager le Parlement à corser la loi.

Il faut criminaliser la loi. Et, aussi voter une loi sur les libertés informatiques. Ce qui se passe, c’est que Internet n’est pas régulé chez nous. Les opérateurs de la communication comme la Sonatel et Tigo doivent s‘engager à filtrer certains contenus. Parce qu’on ne peut pas laisser tous les contenus se déverser. C’est vrai que maintenant Internet est planétaire. Mais, comme en France, en Europe, aux Etats-Unis, les opérateurs de télécoms peuvent, déjà, protéger.

Il y des logiciels qui consistent à traquer les malfaiteurs qui existent. Nous sommes prêts à les mettre à la disposition de la Sonatel et de Tigo. Mais, il faut qu’ils signent un pacte avec l’Assemblée nationale. Le ministère de l’Intérieur ne sera pas en reste. On va, peut-être, appuyer le personnel en idée technologique, afin qu’ils puissent lutter contre la cyber-sexualité.

Pour le ministère de la Justice, nous disons qu’il faut que les textes soient appliqués. Une loi est votée pour qu’elle soit appliquée. Que les viols soient criminalisés. Donc, c’est ça le combat de Grave. »

Ce qui veut dire que la situation est devenue beaucoup plus compliquée avec la cyber-criminalité.

« Parfaitement. Ça, c’est un nouveau phénomène rampant. Personne ne s’interroge. Le journal Le Témoin avait fait un dossier de deux pages sur ça, il y a un mois. Un vrai dossier. J’ai même appelé le directeur de publication pour l’en féliciter. Ils ont fait un dossier sur les nombres d’enfants qui disparaissent.

A la Rts, il y a des milliers de photos d’enfants qui disparaissent. Moi, j’ai accédé au fichier photographique que la Gendarmerie a bien voulu mettre à ma disposition. Mais, c’est effarant le nombre d’enfants qui disparaissent. Le Témoin a alerté, il y a un mois. Il y a des réseaux de trafic d’enfants et d’organes. On se rappelle, il y a six mois, la petite Seynabou Seck, qui a été violée et tuée sur le chemin de l’école dans la communauté rurale de Sébikotane.

Les enfants qui disparaissent, il faut qu’on en parle. Il faut qu’on essaie de comprendre ce phénomène-là pour le combattre. C’est ça le sens de Grave. Nous allons, vraiment, aller sur ces aspects-là. C’est difficile, c’est vrai ! Mais, on va tout faire pour que quelqu’un les prenne en charge. »

Quelle est la part de responsabilités des parents dans tout cela, si l’on sait qu’il n’existe plus de dialogue entre les parents et leurs enfants ?

« Vous avez touché le fond du problème. C’est la famille qui est en déliquescence. C’est la crise de la famille et de l’éducation socio-traditionnelle familiale qui a périclité. L’un dans l’autre, en plus, il y a la mondialisation et les nouvelles technologies. Avant le socle, c’était la famille. Mais la famille sénégalaise a évolué dans le temps, elle s’est fragilisée, elle s’est précarisée. Certainement, les socio-écomonistes me diront que c’est la pauvreté, la promiscuité, la modernité, l’urbanisation, etc.

L’autre chose, c’est qu’il y a certaines de nos valeurs qui ne sont pas positives. On a tendance à idéaliser nos valeurs comme le mougne (l’endurance), le kersa (la pudeur), etc.

Mais, il y a des valeurs qui sont dans nos familles et qui ne sont pas bonnes. Par exemple, l’inceste est bien sénégalais et africain. On dit qu’on ne le connaissait pas dans nos familles. Ce n’est pas vrai ! Des pères violent leurs filles. Des oncles violent leurs nièces. Des frères violent leurs sœurs, etc. Ce phénomène-là est dans nos familles. Et, nos familles sont parties en lambeaux.

Effectivement, quand je parle de ce problème, c’est au niveau de la famille. Il faut, aujourd’hui, reconstruire, reconsidérer la famille sénégalaise. Mais, il, faut briser le tabou. »

Daouda Gbaya

(Source : Le Quotidien, 11 juillet 2007)

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