Enseignants sans frontières : Connection aux nouvelles technologies
lundi 12 juillet 2004
Dans le cadre de ses stages de formation annuels, Enseignants sans frontières (Esf) a décidé cette année d’axer la réfléxion sur la communication en tant que moyen pédagogique. Au cours d’un débat tenu vendredi sur ce thème, il s’agissait de voir comment, à partir des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), on peut révolutionner aussi bien les moyens que les contenus d’enseignement.
Pour Esf, les autorités et les acteurs de l’éducation ne doivent pas fermer les yeux face aux opportunités qu’offrent les Ntic. Avec le système de télé-enseignement, par exemple, il est possible d’améliorer la qualité de l’enseignement grâce à un échange pédagogique à distance. Le nouvel environnement médiatique sénégalais est également un avantage à exploiter pour une meilleure éducation des enfants. Seulement, constatent les « stagiaires », le milieu éducatif sénégalais reste encore caractérisé par son conservatisme et a du mal à intégrer les innovations pédagogiques.
Présidente de l’antenne Esf/Suisse, Claudy Blondel soutient que « force est de reconnaître que pour s’adapter aux nouvelles mutations, il faut forcément un changement de comportement qui intégre les nouvelles donnes ». Pour Esf, l’autre facteur bloquant demeure le manque de moyens constatés dans les écoles, avec notamment le déficit de matériel didactique dans certains milieux scolaires ruraux. Mais les stagiaires sont convaincus qu’« avec un peu d’ingéniosité, il est possible de résoudre ce problème sans trop de frais ». Et comme pour joindre l’acte à la parole, les enseignants sénégalais et européens ont, avec du tissu simple et des objets de récupération, confectionné des cartes de géographie du Sénégal, de l’Afrique et du monde. Mais aussi d’autres matériels didactiques comme des objets de mesure. « Il en est ainsi depuis qu’Esf a démarré ses activités au Sénégal, précisément en 1998 à Oussouye. C’est un moment qui nous est offert pour réfléchir et échanger entre enseignants de différents milieux, pour améliorer la qualité de nos enseignements », explique Matar Bâ, président d’Esf/Sénégal.
Aguibou KANE
(Source : Wal Fadjri 12 juillet 2004)