Enjeux de la communication pour l’Afrique : Un audiovisuel fort, comme voie de salut
samedi 7 janvier 2006
« Les enjeux de la communication pour l’Afrique du 21e siècle », tel est le thème introduit, mercredi dernier, par l’ancien directeur de la Rts, Mactar Sylla, lors d’une conférence organisée par l’Ecole supérieure de commerce de Dakar. Actuel directeur général de Spectrum Télévision (Cameroun), Mactar Sylla soutient que le contexte actuel de l’Afrique est « marqué par un essor de la communication ». « L’évolution de la technologie offre aujourd’hui la possibilité d’accès à une gamme élargie de programmes audiovisuels », souligne-t-il. Ce qui a permis, selon lui, de passer du monopole à la libéralisation.
De l’avis du conférencier, l’Afrique, qui présente des situations disparates d’un pays à l’autre, est à la croisée des chemins dans le contexte de la globalisation. Il s’y ajoute un manque de politique extérieure. A l’en croire, les questions qu’on doit se poser c’est : « quel régime de communication il nous faut pour faire quoi ? Et quel type de régulation pour le paysage audiovisuel ? ». Pour le patron de Spectrum Télévision, il faut « éviter de camper sur les schémas classiques » mais aussi et surtout de créer « un service public fort de l’audiovisuel ».
La question du financement public de l’audiovisuel, note-t-il, est résolue dans la plupart des pays. Même si, remarque-t-il, plusieurs chaînes de télévisions africaines, qui tirent leur financement des bailleurs privés, de la publicité, etc., ont un statut peu enviable. « La bataille du 21 siècle, sera celui du contenu », soutient Mactar Sylla. Selon lui, les organes de régulation, qui doivent assurer l’équilibre du paysage audiovisuel avec le concours du politique, sont caractérisés par « un péché originel ». Cela est lié au fait que ces instances sont insérées dans « une politique politicienne ».
De l’amélioration des conditions de travail à la question de la redevance des télévisions en passant par le poids économique du secteur de l’audiovisuel, Mactar Sylla n’a laissé aucun point en rade dans sa communication. Aujourd’hui, l’ancien patron de la Rts rêve d’une « Association de télévisions et producteurs privés d’Afrique ».
Joseph DIEDHIOU
(Source : Wal Fadjri, 7 janvier 2006)