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Accueil > Ressources > Points de vue > 2017 > Éducation : le numérique creuse son sillon

Éducation : le numérique creuse son sillon

jeudi 1er juin 2017

Point de vue

Tribune. Alors que tous les États africains ont fait de l’enseignement une priorité, quelle place pour le numérique dans l’accès à l’éducation de base ?
par Rohen D’Aiglepierre, Amélie Aubert, et Pierre-Jean Loiret [1]. Pour The Conversation.com

Si les efforts des pays africains ont permis d’améliorer grandement l’accès à l’éducation de base, le retard initial et la très forte croissance démographique font que l’Afrique subsaharienne compte encore 29,6 millions d’enfants non scolarisés en âge d’être au primaire et 21,1 millions en âge de l’être au secondaire. À ces difficultés encore importantes d’accès et de rétention s’ajoutent les très fortes inquiétudes concernant l’équité et la qualité des enseignements dispensés aux élèves.

La révolution numérique en cours dans la région entraîne un foisonnement d’expérimentations intégrant les technologies de l’information et de la communication en éducation (TICE) dans les classes comme hors des classes. Une étude pilotée par l’Agence française de développement (AFD), l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Orange et l’Unesco permet de faire le point sur le sujet.

L’irrésistible révolution numérique

L’accès aux moyens de communication fait aujourd’hui partie intégrante du quotidien de la grande majorité des Africains. La baisse du prix des terminaux mobiles et du coût des communications a fait passer le taux de pénétration de la téléphonie mobile de 5 % en 2003 à 73 % en 2014.

Le continent africain compte aujourd’hui 650 millions de détenteurs de téléphone portable (soit plus que les États-Unis et l’Europe réunis) et les réseaux mobiles 3G y sont en très forte expansion. Grâce aux câbles sous-marins reliant l’Afrique à la fibre optique et aux plans récents de connexion satellitaire, les coûts sont en baisse et les zones rurales vont bientôt pouvoir être atteintes.

Si avec 11 % des ménages connectés, le taux d’accès à l’Internet câblé reste encore faible, l’accès à l’Internet mobile permet déjà à la région de rattraper son retard ; le taux de pénétration du smartphone devrait y atteindre les 20 % en 2017. Cette rapide diffusion de services internet sur mobile contribue déjà au développement économique et social de la région, notamment au travers d’activités ciblant l’inclusion financière, la santé ou encore la productivité des agriculteurs.

La téléphonie mobile offre des opportunités importantes dans le domaine éducatif. Étant donné sa large disponibilité dans la population et les fonctions des téléphones mobiles (échange voix, SMS) et des smartphones (lecteur de textes et documents, MP3, image et vidéo), les potentialités d’utilisations éducatives sont très importantes pour améliorer l’accès et la qualité des services éducatifs.

Le m-learning (ou m-éducation) – soit les services éducatifs via un appareil mobile connecté – constitue le principal levier de la dynamique des TICE pour mettre à disposition des contenus, que ce soit pour les apprentissages (formation des enseignants, pédagogie centrée sur les apprenants, évaluations) ou pour pallier le manque de données pour la gestion du système éducatif.

Des nouvelles technologies pour apprendre

Les technologies de communication de masse ont été utilisées comme un premier vecteur éducatif dès la fin des années 1960. Des pays comme la Côte d’Ivoire, le Niger et le Sénégal ont ainsi développé de grands programmes nationaux qui ont utilisé la radio (radios scolaires), puis la télévision (télévision éducative), pour faire la promotion de l’éducation de base, améliorer la formation des maîtres, voire enseigner directement aux enfants. Si ces programmes ont permis de toucher un très grand nombre d’individus pour un coût au départ assez faible, les résultats en termes de performances scolaires restent difficiles à évaluer.

La distribution massive de matériel informatique a ensuite pris le relais à partir des années 1990. Beaucoup de programmes nationaux et internationaux se sont alors concentrés sur l’équipement des écoles en matériels informatiques (laboratoires informatiques) pour permettre la formation à l’informatique et offrir de nouveaux supports éducatifs via des logiciels et des CD-ROM éducatifs. Les usages étaient alors principalement centrés sur l’école, mais les expérimentations ont toutefois été souvent lancées sans objectifs pédagogiques clairs et cadre d’action fixé par l’État.

L’apparition des ordinateurs individuels dans les années 2000 a permis d’individualiser progressivement l’informatique scolaire. Ainsi, le projet américain « One Laptop per Child » (OLPC), lancé dans plusieurs pays africains en 2005, visait à équiper à bas coût les écoles en ordinateurs portables. Près de 2 millions d’éducateurs et d’élèves sont aujourd’hui impliqués dans ce programme à travers le monde et plus de 2,4 millions d’ordinateurs (au prix d’environ 200 dollars l’unité incluant une plateforme pédagogique libre) ont été délivrés.

Les évaluations sur le sujet montrent toutefois que l’usage des ordinateurs fixes ou portables dans le cadre de la classe n’a que peu d’effets sur les performances académiques de l’élève, mais peut impacter positivement certaines capacités cognitives si les élèves peuvent utiliser leur ordinateur à la maison le soir.

Des contenus et des usages

Depuis 2010, la diffusion à grande échelle de technologie mobile de communication transforme les pratiques avec un accès facilité à des ressources éducatives aussi bien à l’école que dans l’environnement extrascolaire. L’arrivée des smartphones et des tablettes à bas coût et à faible consommation d’énergie permet de faire progressivement sortir les TICE du cadre scolaire.

D’une approche centrée sur l’outil on passe à une approche sur le contenu et sur l’usage. Ces outils nomades (tablettes en particulier) offrent notamment des opportunités importantes pour faire face à la pénurie de manuels scolaires et de livres. Ainsi, la distribution de liseuses (de type Kindle) à 600 000 enfants dans neuf pays d’Afrique a démontré un impact important sur la lecture et sur les résultats des enfants aux tests éducatifs. L’envoi de SMS contenant de courtes leçons, des QCM ou des enregistrements audio ont également montré des effets importants sur les enseignants, de même que les MOOC (les Massive Open Online Courses) adaptés aux besoins et aux capacités des pays africains.

L’hybridation des modèles pédagogiques et des outils élargit aujourd’hui les potentialités des TICE dans le cadre éducatif. Certaines technologies perçues comme désuètes connaissent aujourd’hui un certain renouveau, grâce à la combinaison de différents médias au service d’un même projet.

Des cours peuvent ainsi être offerts sur différents médias combinés. Peu chères et avec des audiences considérables, les radios éducatives et les émissions de télévision éducatives associées à Internet et à la téléphonie mobile donnent des résultats prometteurs. Le programme cross media d’apprentissage de l’anglais BBC Janala, au Bangladesh, constitue notamment un exemple emblématique de coopération entre des acteurs très divers.

La diversité des outils multimédia multiplie les possibilités pédagogiques avec les élèves comme avec les apprenants en général. Pour autant, l’intégration des TICE ne dépend pas tant des avancées technologiques que de l’appropriation pédagogique de ces technologies par les usagers.

À quoi tient la réussite ?

Si la grande majorité des pays africains exprime un intérêt pour les TICE, un ensemble de conditions doivent être réunies pour garantir un déploiement efficace et équitable de ces technologies dans le paysage éducatif.

Pour que les TICE puissent être un véritable levier de développement en Afrique, il apparaît ainsi nécessaire de répondre aux contraintes technico-économiques, de répondre aux besoins des utilisateurs et de renforcer leurs capacités ; de trouver des modèles de financement soutenables et de faciliter une collaboration multiacteurs efficace et pérenne.

Les TICE en général et le mobile-learning en particulier offrent un accès à des ressources pédagogiques à bas prix, une plus-value par rapport à l’enseignement traditionnel et une solution complémentaire à la formation des maîtres.

Un potentiel immense existe pour toucher les exclus des systèmes éducatifs et améliorer la qualité des savoirs et des compétences transmis. La baisse spectaculaire des coûts et l’hybridation des modèles pédagogiques et des outils offrent de nouvelles possibilités.

Si le temps de l’innovation par les expérimentations n’est jamais terminé, il est temps de mettre en place les mécanismes et les stratégies qui permettent un changement d’échelle, notamment grâce à la création de coalitions d’acteurs. Les TICE ne régleront pas tous les problèmes de l’éducation en Afrique, mais ils peuvent participer à modifier en profondeur le paradigme actuel des systèmes d’acquisition des compétences.

(Source : Le Point Afrique, 1er juin 2017)


[1] * Rohen d’Aiglepierre est économiste à l’Agence française de développement (AFD). Amélie Aubert est chef de projet « Éducation, formation, emploi » au sein de l’AFD et Pierre-Jean Loiret, responsable du numérique éducatif, à l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).

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