Doutant de ses capacités financières : Le Ps interpelle l’Etat sur les 90 milliards versés par Sudatel
jeudi 12 juin 2008
Où sont passés les 90 milliards versés en novembre 2007 par Sudatel à l’Etat du Sénégal en contrepartie d’une licence de téléphonie mobile ? Voilà la question qu’a soulevée hier le Bureau politique du Ps qui demande au gouvernement d’édifier l’opinion sur les capacités financières réelles de cette société adjudicataire. Surtout au moment où le Trésor public vient de lancer un emprunt obligataire de 100 milliards pour payer ses dettes.
Le Bureau politique du parti socialiste est revenu hier sur l’émission de bons et d’obligations du Trésor pour un montant de 100 milliards de francs Cfa lancée récemment par le gouvernement. Une situation qui, selon les socialistes, confirme les déclarations courantes sur la banqueroute de l’Etat confronté à des difficultés de trésorerie sans précédent. ‘Il est, en effet, de notoriété publique que le régime libéral, après avoir détruit la structure de l’économie nationale, a installé notre pays dans une crise financière de grande ampleur, conséquence du train de vie dispendieux du régime libéral’, affirment Ousmane Tanor Dieng et ses camarades. Au-delà de ce constat d’évidence, les socialistes expriment leur opposition à une telle décision du gouvernement qui, ‘en recourant à la technique de l’emprunt obligataire pour payer la dette intérieure, verse dans la facilité et dans les solutions à courte vue. En effet, il ne s’agit ni plus, ni moins que de financer les dettes arrivées à échéance par de nouvelles dettes à brève échéance, gonflant ainsi un passif déjà lourd d’autres emprunts obligataires qui arrivent à terme l’année prochaine’.
De plus, poursuit le Ps, l’émission de ce nouvel emprunt obligataire ‘intervient au moment où le gouvernement n’arrive toujours pas, en l’absence de loi de finances rectificative, à éclairer l’opinion sur l’affectation des 200 millions de dollars (90 milliards de Francs Cfa à l’époque) versés par Sudatel en novembre 2007, à moins qu’il ne s’agisse d’un chèque en bois remis sous la pression de l’opinion qui doutait des capacités financières de Sudatel’. D’ailleurs au sujet de Sudatel, le Parti socialiste demande également au gouvernement d’édifier l’opinion sur les capacités réelles de cette société adjudicataire de la troisième licence de téléphonie, à respecter les dispositions du cahier des charges, notamment en ce qui concerne la date de démarrage de ses activités d’exploitation initialement fixée au mois de janvier 2008, renvoyée au mois de mars, puis au mois de mai 2008 sans aucune explication et l’attribution de 15 % du capital de cette société aux privés nationaux.
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Georges Nesta Diop
(Source : Wal Fadjri, 12 juin 2008)