OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2023 > Décembre 2023 > Désinformation active en Afrique : Acteurs, objectifs et conséquences sur la (…)

Désinformation active en Afrique : Acteurs, objectifs et conséquences sur la stabilité du continent ! À qui profite le crime ?

mardi 19 décembre 2023

Contenus numériques

L’Afrique, en tant que continent en plein développement politique, économique et social, est devenue une zone fertile pour la propagation de la désinformation. Selon les experts, la désinformation est un ensemble de pratiques et techniques de communication qui visent à influencer de façon négative ou non l’opinion publique, la communauté et les Nations. Elle consiste également à la diffusion volontaire des fausses informations ou biaisées dans le but de nuire.

Acteurs de la désinformation en Afrique

La désinformation en Afrique est propagée par une variété d’acteurs, allant des acteurs étatiques aux groupes militants et aux entités privées. Les régimes autoritaires ont souvent utilisé la désinformation pour renforcer leur pouvoir en manipulant l’opinion publique et en réduisant la crédibilité des médias indépendants. Les groupes militants cherchent également à exploiter la désinformation pour susciter des tensions et attiser les conflits. Selon une étude publiée le 13 mai 2022 par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, la Russie est le principal pourvoyeur de campagnes de désinformation en Afrique, avec au moins 16 opérations connues sur le continent. En effet, d’après les experts du centre, la Russie s’appuie sur un héritage remontant à Joseph Staline (dezinformatsyia). Les tactiques ciblées de désinformation en Afrique sont adaptées de la stratégie militaire russe de « guerre ambiguë ». Avec cette stratégie de désinformation, les griefs s’amplifient et les divisions au sein d’une telle ou telle société ciblée s’intensifient. Ce qui favorise la fragmentation et l’inaction en offrant aux auteurs de ces actes une dénégation plausible. L’objectif est souvent de convaincre les citoyens en créant de fausses équivalences entre les acteurs politiques démocratiques et non démocratiques. Une atmosphère qui précipite ainsi les populations dans une désillusion et une apathie.

Par ailleurs, certains intérêts privés, y compris des entreprises et des individus, tirent également parti de la désinformation en Afrique pour obtenir des avantages économiques ou politiques. Ainsi, la désinformation en Afrique est utilisée pour discréditer des concurrents, influencer des marchés ou détourner l’attention du public des problèmes réels. Aussi, certains gouvernements africains utilisent la manipulation de l’information pour influencer l’attitude du public et supprimer la participation ou l’expression politique de certaines personnes, tels que les activistes, les journalistes ou les opposants politiques. De même, ils peuvent avoir recours à la manipulation de l’information ouverte et déguisée pour atteindre des objectifs politiques, notamment la répression des droits de l’homme. D’autres peuvent aller loin et adoptent parfois la censure comme forme de manipulation de l’information.

Objectifs de la désinformation

Les objectifs de la désinformation en Afrique sont multiples. Ils comprennent la manipulation des élections, la déstabilisation des gouvernements et la perturbation des processus démocratiques. En effet, selon Didier Simba, Président du (CESIA) Club D’Experts de la Sécurité de l’Information en Afrique, en 2016 par exemple, le Gabon a battu le record en matière de désinformation en Afrique favorisée par le taux de pénétration d’Internet et les réseaux sociaux, mais aussi le « deepfakes ». Pour lui, cette dernière pratique, permet aux cybercriminels de modifier des fichiers audio ou vidéo grâce à l’intelligence artificielle pour transformer par exemple un discours. Les acteurs cherchent souvent à influencer l’opinion publique en faveur de leurs propres intérêts, qu’il s’agisse de politiques, économiques ou géopolitiques. Plus loin, les fausses informations sont utilisées pour manipuler le public. Selon France Info, les sites d’information russes RT (anciennement Russia Today) et Sputnik diffuseraient des informations fallacieuses à la gloire de la Russie et des partis d’extrême droite européens, en « amplifiant ce qui illustre aux yeux de Moscou un malaise français : la crise identitaire, les réfugiés, l’immigration ou encore la fracture sociale », ou en défendant le régime syrien de Bachar el-Assad.

Conséquences sur la stabilité du continent

Parlant des conséquences de la désinformation en Afrique, elles sont profondes et généralement dévastatrices pour la stabilité du continent. Ainsi, l’une des conséquences les plus graves est la propagation de la haine intercommunautaire. Cette propagation peut conduire à des conflits violents et même à des génocides, comme cela s’est produit au Rwanda en 1994. À cela s’ajoutent les Coups d’État observés ces derniers mois au Mali, en Guinée Conakry, au Burkina Faso, au Niger et plus récemment en République du Gabon. Ces fausses informations déstabilisent également les économies en semant la panique parmi les investisseurs étrangers et même parmi les populations du pays concerné. En outre, la désinformation peut affaiblir la confiance du public dans les institutions démocratiques et les médias, sapant ainsi les fondements mêmes de la gouvernance. Les informations erronées peuvent induire les citoyens en erreur lorsqu’ils prennent des décisions cruciales, telles que le vote lors des élections, contribuant ainsi à des choix politiques imprudents.

À qui profite le crime ?

Selon Dr Qemal Affagnon, Spécialiste en stratégie de lutte contre les fake news, la cybercriminalité et l’éducation aux médias sociaux et responsable Afrique de l’Ouest au sein d’Internet Sans Frontières, les dirigeants africains ne sont toutefois pas les seuls à s’adonner à de telles pratiques. Pour lui, le cyberespace est aujourd’hui plus que jamais un théâtre d’affrontement entre grandes puissances, en vue d’agir directement sur des opinions publiques africaines moins sensibilisées au croisement et au tri de l’information. En RCA, certains acteurs militaires se servent de l’arme numérique à des fins de désinformation.

Ainsi, d’après le spécialiste, en pleine vague de contestation de la présence française dans le pays, le Groupe Méta (anciennement Facebook) a rapidement mis en lumière plusieurs opérations d’intoxication menées par l’armée française et la Russie par l’intermédiaire de proxys. Parmi les acteurs pro-russes figuraient l’Internet Research Agency (IRA), société créée par l’oligarque Evgueni Prigojine, proche du Kremlin, fondateur de la société militaire privée Wagner. Qualifiée d’organisation de désinformation, cette « usine à trolls » avait développé plusieurs réseaux distincts chargés de critiquer ouvertement l’action locale de l’ONU, de l’Union européenne et de la France.

D’après les experts en sécurité du Groupe Méta, ces campagnes ont toutes été articulées autour de stratégies récurrentes, avec l’acquisition d’espaces publicitaires pour promouvoir les actions de soft power russe dans les États investis. De même, les groupes militants peuvent exploiter la désinformation pour gagner en visibilité et attirer de nouveaux membres. Sur le plan international, les puissances étrangères peuvent également être impliquées, cherchant à promouvoir leurs propres intérêts en utilisant la désinformation pour affaiblir des gouvernements ou soutenir des acteurs locaux qui correspondent à leurs objectifs. C’est le cas de la Russie selon la Maison Blanche.

Toutefois, la désinformation active et continue en Afrique présente des défis majeurs pour la stabilité du continent. Les acteurs impliqués, qu’ils soient étatiques, militants ou privés, cherchent à manipuler l’opinion publique à des fins politiques, économiques ou géopolitiques. Mais, les conséquences de la désinformation vont au-delà de la simple propagation de fausses informations, elles contribuent à la polarisation, aux conflits et à l’affaiblissement des institutions démocratiques. La lutte contre la désinformation constitue une approche multidimensionnelle impliquant les gouvernements, les médias, la société civile et les citoyens pour promouvoir la transparence, la véracité et la responsabilité.

Quelles sont les initiatives de lutte contre la désinformation en Afrique ?

La lutte contre la désinformation en Afrique reste une préoccupation majeure en vue de garantir une information vraie et surtout constructive. Ainsi, des initiatives ont vu le jour sur le continent. Africa Check, Factoscope, Africtivistes sont trois initiatives de lutte contre la désinformation. Les uns travaillent en collaboration avec les médias locaux. Les autres initient des formations pour permettre aux journalistes de distinguer la réelle information de celle qui est irréelle. C’est le cas de CFI Médias qui s’est associé à Africa Check pour développer sur le continent des projets de lutte contre la désinformation. Il faut noter que cette initiative a vu le jour lors du Sommet Africa Facts qui s’est tenu à Port-Louis, à l’Île Maurice, du 5 au 6 octobre 2023.

En dehors de cette collaboration, précisons qu’au niveau des organes de presse locaux, des responsables initient des formations de fact-checking au niveau de leurs rédactions pour mettre à la disposition de leur personnel des outils et des plateformes de vérification de l’information. C’est le cas de Vaovao Check mis en place à Madagascar par un consortium de journalistes. L’objectif : prendre le contre-pied de la diffusion d’informations manipulées et de discours incitants à la haine dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Koffi Acakpo

(Source : Cybersecurity Magazine, 19 décembre 2023)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2055/2215 Régulation des télécoms
  • 173/2215 Télécentres/Cybercentres
  • 1540/2215 Economie numérique
  • 791/2215 Politique nationale
  • 2215/2215 Fintech
  • 251/2215 Noms de domaine
  • 812/2215 Produits et services
  • 691/2215 Faits divers/Contentieux
  • 360/2215 Nouveau site web
  • 2160/2215 Infrastructures
  • 799/2215 TIC pour l’éducation
  • 90/2215 Recherche
  • 121/2215 Projet
  • 1364/2215 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 857/2215 Sonatel/Orange
  • 773/2215 Licences de télécommunications
  • 132/2215 Sudatel/Expresso
  • 460/2215 Régulation des médias
  • 599/2215 Applications
  • 494/2215 Mouvements sociaux
  • 772/2215 Données personnelles
  • 60/2215 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2215 Mouvement consumériste
  • 179/2215 Médias
  • 321/2215 Appels internationaux entrants
  • 695/2215 Formation
  • 45/2215 Logiciel libre
  • 836/2215 Politiques africaines
  • 406/2215 Fiscalité
  • 84/2215 Art et culture
  • 284/2215 Genre
  • 776/2215 Point de vue
  • 479/2215 Commerce électronique
  • 696/2215 Manifestation
  • 156/2215 Presse en ligne
  • 62/2215 Piratage
  • 102/2215 Téléservices
  • 415/2215 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2215 Environnement/Santé
  • 155/2215 Législation/Réglementation
  • 167/2215 Gouvernance
  • 835/2215 Portrait/Entretien
  • 72/2215 Radio
  • 336/2215 TIC pour la santé
  • 138/2215 Propriété intellectuelle
  • 29/2215 Langues/Localisation
  • 508/2215 Médias/Réseaux sociaux
  • 916/2215 Téléphonie
  • 95/2215 Désengagement de l’Etat
  • 484/2215 Internet
  • 57/2215 Collectivités locales
  • 189/2215 Dédouanement électronique
  • 496/2215 Usages et comportements
  • 512/2215 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2215 Audiovisuel
  • 1343/2215 Transformation digitale
  • 191/2215 Affaire Global Voice
  • 75/2215 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2215 Service universel
  • 330/2215 Sentel/Tigo
  • 87/2215 Vie politique
  • 726/2215 Distinction/Nomination
  • 17/2215 Handicapés
  • 336/2215 Enseignement à distance
  • 318/2215 Contenus numériques
  • 292/2215 Gestion de l’ARTP
  • 89/2215 Radios communautaires
  • 798/2215 Qualité de service
  • 212/2215 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2215 SMSI
  • 223/2215 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1271/2215 Innovation/Entreprenariat
  • 651/2215 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2215 Internet des objets
  • 86/2215 Free Sénégal
  • 175/2215 Intelligence artificielle
  • 98/2215 Editorial
  • 8/2215 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous