Dans la couche infrastructures économiques, la base de la grappe, énormément de contraintes ont été soulevées par les acteurs. Celles qui ont le plus
été citées concernent l’environnement fiscal et juridique. 71% des entreprises ont évoqué ces types de contraintes. Elles sont suivies par celles liées à la
réglementation du secteur des télécommunications. (60%) et celles liées à la réglementation en générale (55%).
L’absence d’une autorité de régulation dans un secteur en pleine expansion n’est pas étrangère à cela. Les nombreux conflits notés entre le principal
prestataire, la Sonatel, et les autres acteurs ont fini de convaincre les plus sceptiques de l’acuité de la mise en place d’un organe de régulation des
télécommunications. Dans une « note d’orientation pour une politique performante de régulation du secteur des télécommunications » déposée au courant
de l’année 2000 sur la table du ministre de la Culture et de la Communication, devenu, à la faveur du récent remaniement du gouvernement, ministre de
la Communication et des Nouvelles technologies de l’Information, le Groupe de réflexion sur la croissance et la compétitivité (Grcc) a défini les bases et
les principes directeurs d’une politique de régulation des Télécommunications au Sénégal. Dans le même temps, un projet de décret a été élaboré pour
la création de l’Autorité de régulation des télécommunications (Art) dont la mise en place était annoncée pour le mois d’octobre 2000. Avant qu’une
nouvelle idée venue du ministère de l’Economie et des Finances ne vienne à nouveau envisager la création d’une Agence multisectorielle pour l’eau,
l’électricité et le téléphone. Depuis lors, les acteurs attendent toujours que la décision soit prise.
De même, la « démonopolisation » est à la tête des facteurs clés de succès dans le secteur des télécommunications, ont noté les acteurs. Mais
concernant ce point, ils devront attendre encore trois ans pour voir leur revendication satisfaite. En effet, sauf mesure contraire, l’échéance du monopole
conféré à la Sonatel par les autorités est fixée à 2004.
A côté de la réglementation, il y a les contraintes liées au système bancaire. Elles ont été citées par 57% des acteurs. Concernant le système de
paiement électronique par exemple, les banques restent conservatrices et utilisent très peu de produits et techniques de ventes innovateurs. La frilosité
de ces banques tient dès fois plus à un souci de rentabilité d’un investissement coûteux qu’à autre chose. Surtout que le matériel est vite amorti et que
cet investissement reste le même, qu’on ait deux clients ou qu’on en ait des milliers.
Les contraintes les plus faibles citées par les acteurs interrogés tiennent à celles liées au marché du travail (29%) et, relativement, celles liées aux
infrastructures de télécommunication (41%). Les autres contraintes sont généralement la disponibilité de l’énergie, la concurrence malsaine et la rareté
des techniciens supérieurs.
Le rôle de l’Etat, selon les acteurs, part du facilitateur (30%) à l’arbitre (15%) en passant par le rôle d’accompagnateur (18%) et de promotion
internationale (18%).