OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2020 > Mai 2020 > Covid 19 : quand l’Afrique réalise l’importance d’un accès universel à Internet

Covid 19 : quand l’Afrique réalise l’importance d’un accès universel à Internet

lundi 11 mai 2020

Service universel

Il aura fallu le coronavirus pour que la transformation numérique engagée par les Etats d’Afrique révèle ses failles saillantes. Le continent a montré son incapacité à garantir à tous la continuité d’accès à divers services essentiels tels que l’éducation, le commerce, la santé ou l’administration publique. Les nombreux ratés enregistrés témoignent à suffisance du danger latent auquel s’expose le continent s’il n’aborde pas la 4ème révolution industrielle de manière plus globalisante et inclusive. Sans un accès universel, le numérique, actuellement vanté comme futur moteur de la croissance, pourrait au contraire accentuer les clivages sociaux et nuire aux ambitions de développement socioéconomique du continent.

Ces dernières années, le secteur des TIC en Afrique a continué de croître. Dans son rapport « Capturing the fourth industrial revolution a regional and national agenda », publié en janvier 2020, Brookings Institution estime que les technologies de l’information et les services mobiles ont généré 1,7 million d’emplois directs (formels et informels) au cours des dernières années et contribué à hauteur de 144 milliards de dollars US de valeur économique (8,5% du PIB de l’Afrique subsaharienne), en plus de générer un revenu fiscal de 15,6 milliards de dollars dans les caisses publiques.

Cette croissance devrait se poursuivre comme l’estime McKinsey dans son rapport « Lions go digital : The Internet’s transformative potential in Africa ». Le cabinet conseil évalue à 300 milliards de dollars US la potentielle contribution de l’Internet et des TIC au produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique d’ici 2025. Cependant, cette croissance économique portée par la révolution numérique ne concerne essentiellement que les grandes villes. La cause, le faible développement des réseaux télécoms à haut débit à travers les pays, le faible investissement dans les services numériques, l’indisponibilité de l’énergie électrique.

En clair, c’est 926 800 000 individus d’une population à majorité jeune ; en quête d’un avenir meilleur ; qui n’accèdent toujours pas à Internet et aux opportunités du numérique, cruciaux dans des segments essentiels tels que l’éducation, la santé, l’emploi et même de la participation citoyenne.

Si les zones urbaines bénéficient actuellement, tant bien que mal, de meilleures conditions d’accès aux trésors du numérique, il n’en est pas de même pour tous. We are Social et Hootsuite, dans leur Digital Report 2020, révèlent à suffisance que le taux de pénétration de l’Internet sur le continent n’est encore que de 34%. Soit seulement 453,2 millions de personnes sur un total de 1,38 milliard d’individus. En clair, c’est 926 800 000 individus d’une population à majorité jeune ; en quête d’un avenir meilleur ; qui n’accèdent toujours pas à Internet et aux opportunités du numérique, cruciaux dans des segments essentiels tels que l’éducation, la santé, l’emploi et même de la participation citoyenne. Pourtant, le continent ; où l’accès au mobile est de plus en plus abordable ; est actuellement connecté à une multitude de câbles sous-marins de fibre optique qui représentent une vaste diversité de potentialités.

Education

Dans la majorité des études sur la transformation numérique, il n’est envisagé que son impact bénéfique sur l’éducation à travers un meilleur accès à une plus grande connaissance, permettant aux apprenants d’échanger avec des expert du monde entier, de confronter leurs savoirs, d’acquérir de nouvelles idées. L’Agence française de développement (AFD), l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Orange et l’Unesco, dans leur étude commune intitulée « Digital services for education in Africa », montrent que les TIC dans l’éducation en général, et l’apprentissage mobile en particulier, offrent un énorme potentiel pour atteindre les exclus du système éducatif. Mais il faut toutefois préciser que la transformation numérique pourrait également porter des fruits amers car les zones rurales, abritant encore la majorité de la population africaine, demeurent largement confrontées aux problèmes d’accès à l’électricité et au réseau télécoms. Selon Unesco, en septembre 2018, 31,2% jeunes du niveau primaire, secondaire inférieur et secondaire supérieur étaient encore non scolarisés en Afrique sub-saharienne. Soit 97,5 millions de personnes.

Selon Unesco, en septembre 2018, 31,2% jeunes du niveau primaire, secondaire inférieur et secondaire supérieur étaient encore non scolarisés en Afrique sub-saharienne. Soit 97,5 millions de personnes.

Parmi eux, des millions de jeunes qui peinent à suivre un cursus scolaire normal, sont mis en marge des opportunités qu’offre le monde 2.0 du fait de l’enclavement de leurs zones de vie qui rebute bon nombre d’enseignants.

Le coronavirus l’a d’ailleurs mis bien mis en exergue lorsqu’il a fallu basculer vers l’école en ligne à travers le continent. De nombreux pays n’ont finalement pas pu suivre le mouvement, contraints de retourner à l’école à la télé et à la radio. Une solution utilisée dans les années 60 par plusieurs pays comme la Côte d’Ivoire, le Niger ou encore le Sénégal.

De nombreux pays n’ont finalement pas pu suivre le mouvement, contraints de retourner à l’école à la télé et à la radio. Une solution utilisée dans les années 60.

Il s’est en fait avéré que la majorité des apprenants ne pouvait pas accéder à Internet, au-delà des ratés enregistrés par les solutions éducatives mises en urgence par les gouvernements. Avec une population africaine en croissance rapide, le nombre d’exclus du système éducatif classique que pourrait réduire les TIC va plutôt croissant, accentuant inexorablement la pression sur le segment de l’emploi.

Emploi

Brookings estime que d’ici 2030, la main-d’œuvre potentielle de l’Afrique sera parmi les plus importantes au monde. Elle devra toutefois répondre aux nouvelles exigences des entreprises africaines en termes de qualifications et d’automatisation. Il y a de forte chances que n’y soient éligibles qu’une grande partie des jeunes des zones urbaines.

Même l’auto-entreprenariat que dynamisent les TIC pourrait aussi être entravé. Ce sont par exemples de nombreux jeunes et femmes de zones rurales, qui passeraient à côté d’opportunités de croissance qu’offrent la technologie dans des activités de base telles que l’agriculture ou encore le commerce. Un meilleur accès aux informations sur les prix compétitifs, les cultures, les conseils de prévention des maladies et le soutien à l’atténuation des catastrophes a le potentiel de transformer le secteur agricole pour améliorer les revenus, la production et l’offre sur tout le continent. L’arrière-pays qui abrite la majorité de la population africaine pourrait rater sa chance de devenir un véritable bassin de production et de croissance, atténuant la pression de l’exode rurale sur les villes.

« L’atteinte de l’objectif de l’Union africaine d’une couverture Internet universelle et abordable augmentera la croissance du PIB en Afrique de 2 points de pourcentage par an. »

Selon Hafez Ghanem, le vice-président de la région Afrique à la Banque Mondiale, « l’atteinte de l’objectif de l’Union africaine d’une couverture Internet universelle et abordable augmentera la croissance du PIB en Afrique de 2 points de pourcentage par an. De plus, la probabilité d’emploi, quel que soit le niveau d’éducation, augmente de 6,9 ​​à 13,2% lorsque l’internet rapide devient disponible, car elle facilite la création d’entreprises et stimule la productivité et les exportations. En tant que telles, les technologies numériques offrent aux pays africains une occasion unique de transformer considérablement divers secteurs de leurs économies. Cependant, ce potentiel ne peut être exploité que si l’Afrique résout ses importants déficits en infrastructures », notamment numérique.

Santé et administration publique

Dans le domaine de la santé, le numérique a le pouvoir de réduire les distances et d’améliorer l’accès des populations aux soins médicaux spécialisés. Aujourd’hui, l’Afrique ne compte que près de 1,1 médecin et 2,7 infirmières pour 1000 habitants selon Mc Kinsey qui estime que les avantages liés à la technologie dans les soins de santé pourraient varier de 84 à 188 milliards de dollars d’ici 2025. Mais bien que les solutions médicales intelligentes se développent rapidement, du fait d’une numérisation accélérée, une grande partie de la population ne peut toujours pas y accéder. Idem pour l’administration publique.

Alors que l’e-gouvernement se développe à travers diverses solutions qui ont le pouvoir d’améliorer la transparence, de rationaliser la prestation de services, d’améliorer la participation citoyenne aux affaires de l’Etat et d’automatiser la collecte des revenus, permettant des gains de productivité de 10 à 25 milliards de dollars US d’ici les cinq prochaines années, l’investissement dans l’extension des réseaux télécoms, socle du développement numérique- à l’heure de l’énergie solaire qui peut palier la faible extension du réseau électrique national- demeure bas. Hafez Ghanem souligne qu’alors que les pays africains consacrent environ 1,1% du PIB aux investissements numériques, entretenant des conditions de développement approximatives, les économies avancées elles dépensent en moyenne 3,2%. Pour lui, le statu quo n’est plus une option, car « il continuera à creuser la fracture numérique et à accroître non seulement la marginalisation de l’Afrique », mais également celle entre les peuples du continent.

Muriel Edjo

(Source : Agence Ecofin, 11 mai 2020)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4547/5034 Régulation des télécoms
  • 354/5034 Télécentres/Cybercentres
  • 3155/5034 Economie numérique
  • 1626/5034 Politique nationale
  • 4907/5034 Fintech
  • 569/5034 Noms de domaine
  • 1745/5034 Produits et services
  • 1724/5034 Faits divers/Contentieux
  • 749/5034 Nouveau site web
  • 5034/5034 Infrastructures
  • 1724/5034 TIC pour l’éducation
  • 185/5034 Recherche
  • 246/5034 Projet
  • 3270/5034 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1747/5034 Sonatel/Orange
  • 1610/5034 Licences de télécommunications
  • 266/5034 Sudatel/Expresso
  • 1001/5034 Régulation des médias
  • 1305/5034 Applications
  • 1023/5034 Mouvements sociaux
  • 1548/5034 Données personnelles
  • 122/5034 Big Data/Données ouvertes
  • 594/5034 Mouvement consumériste
  • 367/5034 Médias
  • 643/5034 Appels internationaux entrants
  • 1735/5034 Formation
  • 111/5034 Logiciel libre
  • 1994/5034 Politiques africaines
  • 989/5034 Fiscalité
  • 169/5034 Art et culture
  • 593/5034 Genre
  • 1536/5034 Point de vue
  • 1038/5034 Commerce électronique
  • 1492/5034 Manifestation
  • 313/5034 Presse en ligne
  • 126/5034 Piratage
  • 205/5034 Téléservices
  • 986/5034 Biométrie/Identité numérique
  • 305/5034 Environnement/Santé
  • 327/5034 Législation/Réglementation
  • 346/5034 Gouvernance
  • 1784/5034 Portrait/Entretien
  • 145/5034 Radio
  • 687/5034 TIC pour la santé
  • 273/5034 Propriété intellectuelle
  • 58/5034 Langues/Localisation
  • 1029/5034 Médias/Réseaux sociaux
  • 2024/5034 Téléphonie
  • 190/5034 Désengagement de l’Etat
  • 999/5034 Internet
  • 115/5034 Collectivités locales
  • 386/5034 Dédouanement électronique
  • 1052/5034 Usages et comportements
  • 1032/5034 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 566/5034 Audiovisuel
  • 3152/5034 Transformation digitale
  • 402/5034 Affaire Global Voice
  • 154/5034 Géomatique/Géolocalisation
  • 333/5034 Service universel
  • 667/5034 Sentel/Tigo
  • 177/5034 Vie politique
  • 1542/5034 Distinction/Nomination
  • 34/5034 Handicapés
  • 734/5034 Enseignement à distance
  • 709/5034 Contenus numériques
  • 592/5034 Gestion de l’ARTP
  • 187/5034 Radios communautaires
  • 1742/5034 Qualité de service
  • 428/5034 Privatisation/Libéralisation
  • 136/5034 SMSI
  • 459/5034 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2756/5034 Innovation/Entreprenariat
  • 1318/5034 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/5034 Internet des objets
  • 171/5034 Free Sénégal
  • 564/5034 Intelligence artificielle
  • 197/5034 Editorial
  • 23/5034 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous