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Coupures d’Internet en Afrique : « Il n’a jamais été prouvé que ça résolvait les problèmes de sécurité »

lundi 12 juin 2023

Portrait/Entretien

« En Afrique, la répression en toute discrétion. » C’est le titre d’une étude, la première, sur un nouveau mode de censure qui devient la norme, en Afrique : les coupures d’internet, décidées par les autorités, le Sénégal étant le dernier exemple en date. Mathieu Pourchier est responsable des programmes de Tournons la page, l’ONG qui a réalisé cette étude. Entretien.

RFI : Mathieu Pourchier, est-ce que les coupures d’Internet en Afrique résolvent vraiment les problèmes de sécurité et d’ordre public mis en avant par les États ?

Mathieu Pourchier : Il n’y a aucune donnée qui dit que ces coupures marchent. C’est la sécurité qui est mise en avant. Je prenais le cas au Niger, le cas en Guinée. Sauf que ça n’empêche ni l’activité illégale - donc les gens se sont quand même rassemblés, il y a eu des violences - et ça ne poursuit pas les coupables des soi-disant atteintes à la sécurité publique. Ça met juste en fait un rideau devant le contenu, les informations que le gouvernement veut bloquer. Elles vont toujours resurgir, après la durée de la coupure. Donc, en fait, ça va surtout retarder le problème et retarder les tensions. Pour le Niger, il y a eu, je crois, deux morts dans les violences postélectorales qui ont émergé. Parce que le fait de bloquer les informations, de bloquer la communication entre les gens, ça va radicaliser les tensions, radicaliser les volontés d’expression de la population. Il n’a jamais été prouvé que couper Internet résolvait les problèmes de sécurité et d’ordre public.

Est-ce qu’il y a moyen d’échapper à cette censure ?

Dans certains cas, il est possible d’installer sur son téléphone un VPN notamment, un système qui permet, lorsque l’Internet n’est pas coupé totalement dans le pays, de cacher son adresse IP et de la mettre dans un autre pays. Si Internet est complètement coupé, malheureusement, il n’y a pas d’autre moyen encore, à moins d’un téléphone satellite, mais c’est très compliqué, très cher à installer et bien souvent interdit par les gouvernements, sinon dans certains pays, comme au Tchad par exemple où il y a eu énormément de coupures, les gens allaient au Cameroun voisin pour avoir accès à Internet. Mais en cas de coupure totale, c’est très compliqué d’avoir accès.

Est-ce que vous voyez une mobilisation au niveau national, de la société civile, contre cette censure ? Et à l’international, est-ce qu’il y a des pressions qui s’exercent pour que les États n’utilisent plus ce mode de censure ?

Pour l’instant, il n’y a que certaines organisations qui essayent de faire une pression, notamment le Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Je parlais tout à l’heure des directives pour la protection des droits numériques qui ont été adoptées par les Nations unies. Il y a très peu de volonté de pressions internationales entre États. Bien sûr, on en appelle aux États et notamment aux États qui ont des entreprises qui vont couper internet dans d’autres pays. Je prends l’exemple d’Orange qui va couper internet, bien sûr sur la demande des États, en Guinée, au Niger, en Ouganda ; les appeler, du coup, à ne pas faire ça. Et sinon, il y a bien sûr une mobilisation des organisations de la société civile et des organisations internationales qui vont travailler comme nous sur ces questions-là, notamment Internet sans frontières, notamment Access Now, le Cipesa, qui vont essayer de pousser la communauté internationale et les juridictions internationales à faire respecter les lois auprès des États qui coupent Internet.

En Afrique, comment les coupures d’Internet se répandent Selon le collectif Tournons la page, le phénomène s’est généralisé de façon inquiétante, sous prétexte de lutter contre les troubles à l’ordre public, avec 142 coupures dans 35 pays d’Afrique en dix ans. Depuis 2014, 13 des 14 États d’Afrique où le collectif Tournons la page est présent y ont eu recours. Les auteurs avouent avoir été surpris par l’ampleur et la récurrence de ces coupures d’Internet. Au Tchad, on a comptabilisé 810 jours où le réseau avait été coupé au cours de la décennie (soit plus de 2 ans au total), 248 jours au Cameroun, 59 jours en RDC. La pratique s’étend désormais au Bénin, au Gabon, en Mauritanie. Sous prétexte de lutter contre les troubles à l’ordre public, ou comme au Togo sous couvert d’accident sur les câbles sous-marins, les autorités coupent Internet au niveau régional ou national, ou alors bloquent des contenus, ou limitent la bande passante, ce qui suffit à brider l’Internet mobile : un nouveau moyen de censure, d’entrave au travail des journalistes et de restriction de l’espace civique qui, relève le rapport, occasionne une augmentation des irrégularités électorales, a de lourdes conséquences économiques - jusqu’à 24 millions de dollars de pertes par jour tous les 10 millions d’habitants - et ne fait qu’éroder davantage la confiance des populations envers leurs dirigeants.

Claire Fages

(Source : RFI, 12 juin 2023)

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