OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2022 > Avril 2022 > Comment Faure Gnassingbé veut faire du numérique l’un des piliers de (…)

Comment Faure Gnassingbé veut faire du numérique l’un des piliers de l’économie au Togo

vendredi 1er avril 2022

Politiques africaines

Le 18 mars 2022, le Togo est devenu le premier pays africain à accueillir Equiano sur ses côtes. Prévu pour être opérationnel d’ici la fin de l’année, il s’agit du premier câble sous-marin de fibre optique de Google dédié au continent. Tout un symbole pour le petit pays d’Afrique de l’Ouest qui cherche depuis quelques années à devenir un hub technologique majeur et porter la contribution du numérique à 10 % du PIB. De fait, l’arrivée d’Equiano devrait impulser une nouvelle dynamique aux efforts du gouvernement togolais vers l’atteinte de cet objectif.

De grandes ambitions

C’est au Port de Lomé que le président togolais a participé mi-mars à la cérémonie officielle de raccordement de son pays au câble sous-marin Equiano de Google. Pour Faure Gnassingbé, cette infrastructure reliant l’Europe à l’Afrique devrait « transformer durablement le paysage numérique » du Togo. Dans le détail, le gouvernement togolais s’attend aussi bien à une amélioration de la qualité de la connexion Internet que de son coût. Equiano dispose en effet d’une bande passante qui surpasse 20 fois celle de tous les autres câbles sous-marins de la zone et d’après Google, il élargira non seulement le nombre d’utilisateurs d’Internet au Togo, mais permettra également de doubler en trois ans le débit Internet auquel ont accès la plupart des Togolais.

À titre d’exemple, le raccordement en 2012 du West Africa Cable System, premier câble sous-marin relié au Togo, a permis de passer d’un taux de pénétration d’Internet d’environ 5 % il y a dix ans, à 26 % en janvier 2022, soit 2,23 millions d’utilisateurs d’après les données de Data Reportal. Si cela représente une progression de 420 % en une décennie, il faut toutefois noter que c’est au cours des cinq dernières années que la croissance a été la plus forte, grâce notamment à l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché, en l’occurrence GVA Togo (Canalbox).

D’ici 2025, le géant américain table en outre sur une vitesse de 21 Mbps, contre 10 Mbps en 2021, en plus d’une réduction de 14 % du prix de l’Internet au détail. Élément essentiel pour n’importe quel pays voulant développer son écosystème numérique, le haut débit en devenant plus abordable au Togo, soutiendra la vision du gouvernement d’y connecter 90 % de sa population et 95 % des entreprises, à la fin 2022. Lomé cherche donc à accélérer les efforts en ce sens et vient d’annoncer son intention de mobiliser 300 millions d’euros pour connecter les foyers togolais à la fibre optique, par le biais des lignes électriques.

« Avec ce nouveau câble sous-marin, nous serons en mesure de satisfaire aux exigences de la Feuille de route gouvernementale portant sur le renforcement du raccordement international au réseau mondial », assure la ministre togolaise de l’Économie numérique Cina Lawson.

Le gouvernement précise enfin que l’arrivée d’Equiano devrait favoriser la création de 37 000 emplois à l’horizon 2025, grâce aux opportunités offertes par l’économie numérique. Là encore, le gouvernement voit grand et vise, selon la politique sectorielle du secteur du numérique, 400 milliards FCFA (environ 678 millions $) de chiffre d’affaires pour l’économie digitale, contre 187,5 milliards FCFA en 2016.

Des succès notables depuis quelques années.

Les divers avantages énumérés plus haut ont sans doute convaincu les autorités de tout mettre en œuvre pour faire d’abord déployer l’infrastructure au Togo au lieu du Nigeria, première destination africaine envisagée initialement par Google. Pour autant, le choix du Togo par la firme de Mountain View n’est pas anodin et peut s’expliquer par les efforts fournis depuis quelques années par le gouvernement pour faire du pays une plateforme technologique de premier plan en Afrique de l’Ouest. Cette stratégie, qui doit être détaillée dans le plan « Togo Digital 2025 » en cours d’élaboration, s’articule autour de la modernisation de l’administration publique et de la mise en place de conditions favorisant l’émergence d’une économie numérique capable de contribuer au développement économique du Togo.

Sur le plan de la modernisation de l’administration togolaise, la dématérialisation de plusieurs services publics est déjà en cours avec notamment la délivrance en ligne du casier judiciaire, l’identification biométrique des personnes physiques ou encore la numérisation des moyens de paiement au niveau des services publics, par le biais d’un décret adopté il y a un an en Conseil des ministres. Le lancement en mai 2021 du Lomé Data Centre, premier datacenter togolais, s’inscrit aussi dans cette dynamique, car elle contribue à garder les données personnelles des Togolais sous le contrôle souverain de l’Etat, tout en offrant aux jeunes pousses technologiques déjà présentes, ou qui veulent s’installer dans le pays, une infrastructure de pointe à coût abordable.

« Les Data Centres sont des structures incontournables et des centres de connectivité pour toute région, ou pays, qui souhaite se développer », confirme Attia Byll, la DG de la Société des infrastructures numériques.

Pour superviser tous ces projets, le gouvernement a annoncé en septembre 2021 la création de l’Agence Togo Digital. Son rôle sera principalement d’accompagner les divers services publics dans leur marche vers la digitalisation. Pour veiller à la protection de tout l’écosystème, un accent particulier est mis sur la cybersécurité, avec la création en 2019 de l’Agence nationale de la cybersécurité. La tenue au Togo, les 23 et 24 mars derniers, de la première édition du Sommet de la cybersécurité de Lomé, réunissant plusieurs pays africains, est venue rappeler l’ambition du pays de jouer, là aussi, les premiers rôles.

Si le cadre réglementaire et les ambitions sont donc affichés, notons que les premiers succès enregistrés par le gouvernement ne doivent pas occulter les obstacles restants à surmonter. Il s’agit notamment de l’amélioration du taux d’électrification qui, si elle a considérablement augmenté ces dernières années, reste encore inférieur à 50 % d’après la Banque mondiale. Il faudra aussi démocratiser davantage l’accès à Internet (la fibre optique à domicile coûte plus du tiers du salaire minimum) et étendre la pénétration aux zones rurales.

La maîtresse d’œuvre Cina Lawson

Membre des gouvernements togolais successifs dès 2010, Cina Lawson a vu ses responsabilités croître depuis lors, gérant successivement et de façon cumulée le portefeuille des Postes, celui de l’Économie numérique et enfin celui de la Transformation digitale du Togo. À ce titre, la technocrate passée par la Banque mondiale et les groupes télécom Alcatel-Lucent et Orange s’est illustrée en supervisant avec succès chacune des avancées de son pays vers la quatrième révolution industrielle, à commencer par le projet e-Gouv devenu opérationnel en 2017. Il relie l’ensemble des bâtiments publics de la capitale togolaise ainsi que ceux de Kara par la fibre optique. Financé à hauteur de 15 milliards FCFA, il a favorisé l’opérationnalisation des plateformes gouvernementales comme togo.gouv.tg ; service-public.gouv.tg ; data.gouv.tg. La ministre s’est aussi illustrée en 2016 avec les projets E-Village et AgriPME, deux initiatives qui méritent une attention particulière par leur impact sur les communautés à la base. Le premier a consisté à fournir à quelque 4 000 chefs de canton et de village au Togo des téléphones mobiles et une SIM d’appel avec à la clé une provision mensuelle de crédit prépayée. Ces responsables locaux peuvent utiliser ces outils pour communiquer plus facilement avec l’administration centrale et les services publics, pour prévenir par exemple les urgences ou la police en cas d’accident dans leur juridiction. « C’est aussi un dispositif de collecte d’informations en temps réel et d’alerte (en cas d’épidémie, de catastrophe naturelle, etc.) pour la sécurité du pays », assure alors Cina Lawson.

Quant au projet AgriPME, il a permis de prendre la mesure des avantages offerts par la technologie à l’agriculture, pilier de l’économie pour de nombreux pays africains. La plateforme a en effet offert aux agriculteurs togolais un moyen d’obtenir directement leurs subventions sur leur portefeuille électronique et d’effectuer en parallèle les achats d’engrais et autres intrants agricoles, via le Mobile Money. Première en Afrique francophone, cette initiative devrait permettre à terme l’identification de tous les agriculteurs du pays, facilitant la mise en place de politiques destinée à assurer leur promotion. De main de maître, Cina Lawson conduit plus que jamais la politique du gouvernement de Faure Gnassingbé en matière de transformation numérique au Togo.

Emiliano Tossou

(Source : WeAreTechAfrica, 1er avril 2022)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2061/2213 Régulation des télécoms
  • 173/2213 Télécentres/Cybercentres
  • 1536/2213 Economie numérique
  • 790/2213 Politique nationale
  • 2213/2213 Fintech
  • 252/2213 Noms de domaine
  • 813/2213 Produits et services
  • 693/2213 Faits divers/Contentieux
  • 359/2213 Nouveau site web
  • 2159/2213 Infrastructures
  • 796/2213 TIC pour l’éducation
  • 90/2213 Recherche
  • 121/2213 Projet
  • 1366/2213 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 858/2213 Sonatel/Orange
  • 772/2213 Licences de télécommunications
  • 132/2213 Sudatel/Expresso
  • 464/2213 Régulation des médias
  • 599/2213 Applications
  • 495/2213 Mouvements sociaux
  • 772/2213 Données personnelles
  • 61/2213 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2213 Mouvement consumériste
  • 179/2213 Médias
  • 321/2213 Appels internationaux entrants
  • 694/2213 Formation
  • 48/2213 Logiciel libre
  • 836/2213 Politiques africaines
  • 406/2213 Fiscalité
  • 83/2213 Art et culture
  • 284/2213 Genre
  • 770/2213 Point de vue
  • 479/2213 Commerce électronique
  • 696/2213 Manifestation
  • 156/2213 Presse en ligne
  • 62/2213 Piratage
  • 102/2213 Téléservices
  • 415/2213 Biométrie/Identité numérique
  • 149/2213 Environnement/Santé
  • 157/2213 Législation/Réglementation
  • 167/2213 Gouvernance
  • 831/2213 Portrait/Entretien
  • 72/2213 Radio
  • 337/2213 TIC pour la santé
  • 138/2213 Propriété intellectuelle
  • 29/2213 Langues/Localisation
  • 508/2213 Médias/Réseaux sociaux
  • 916/2213 Téléphonie
  • 95/2213 Désengagement de l’Etat
  • 485/2213 Internet
  • 57/2213 Collectivités locales
  • 188/2213 Dédouanement électronique
  • 496/2213 Usages et comportements
  • 513/2213 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2213 Audiovisuel
  • 1348/2213 Transformation digitale
  • 192/2213 Affaire Global Voice
  • 76/2213 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2213 Service universel
  • 331/2213 Sentel/Tigo
  • 88/2213 Vie politique
  • 726/2213 Distinction/Nomination
  • 17/2213 Handicapés
  • 336/2213 Enseignement à distance
  • 318/2213 Contenus numériques
  • 292/2213 Gestion de l’ARTP
  • 89/2213 Radios communautaires
  • 798/2213 Qualité de service
  • 212/2213 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2213 SMSI
  • 223/2213 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1269/2213 Innovation/Entreprenariat
  • 652/2213 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2213 Internet des objets
  • 85/2213 Free Sénégal
  • 174/2213 Intelligence artificielle
  • 97/2213 Editorial
  • 8/2213 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous