Cession des actions de l’Etat à France Télécom : Les cadres de la Sonatel disent niet et menacent
samedi 11 avril 2009
La volonté de l’Etat de céder ses actions à France télécom n’agrée guère les agents de la Sonatel. Après une journée sans travail, ils disent à qui veut que cette mesure ne prendra pas. En tout cas, pas tant qu’il leur restera encore un souffle de vie.
Passera, ne passera pas ? Ce qui est sûr, c’est que les cadres de la Sonatel n’attendront pas la cession des actions de l’Etat au profit de la firme française. En conférence de presse, Demba Diarra Mbodj et Cie estiment qu’une telle transaction n’a aucune chance d’aboutir. Si la transaction aboutit, expliquent Ibrahima Konté, représentant du personnel au Conseil d’administration : « au-delà d’un bradage économique du patrimoine sénégalais, c’est la puissance de France Télécom qui sera renforcée ». Aussi, poursuit-il, si France Télécom détient 52 % du capital, plus de la moitié des sommes seront rapatriées en France. Alors qu’elle ne pèse qu’entre 1 et 2 % dans le PIB de l’économie de France, contrairement à la Sonatel qui offre 5% au PIB Sénégalais. Et comparaison pour comparaison, ajoute-t-il, « la Sonatel pèse beaucoup plus lourd dans l’économie du Sénégal que ne l’est France Télécom dans l’économie française. Mieux, si on s’en réfère aux impôts, la Sonatel est le premier contribuable du Sénégal, en partant du fait que ce qu’elle a payé durant les 10 dernières années n’est pas inférieur à 150 milliards. C’est 30 % du bénéfice, qui a été ramené à 25 %. En moyenne, durant les cinq dernières années, au moins 100 milliards en terme de résultats financiers ». Des explications qui font dire à Alpha Thiam que les Sénégalais doivent veiller à ce que « le tissu industriel des PME/PMI ne soit pas compromis, mais plutôt renforcé ». Mamadou Aïdara Diop n’en dit pas moins. Pour lui : « si l’Etat ne recule pas devant cette décision inopportune, les travailleurs ne se lasseront pas de faire appel aux populations pour le maintien de l’outil de travail dont la vente se traduira par la perte de plusieurs emplois ». Le rassemblement a eu lieu au niveau du siège de la Médina devant Amath Dansokho, très ovationné par les Sonatéliens.
Madou Mbodj
(Source : L’As, 11 avril 2009)