Banques postales et Caisses d’Epargne : La modernisation pour survivre
mercredi 5 février 2014
Face à la montée en puissance des entreprises de téléphonie cellulaire, développant des produits innovants de transferts d’argent et de collecte de l’épargne, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a appelé les banques postales et caisses d’épargne à se moderniser pour mieux s’adapter à l’environnement actuel.
Dans un monde en pleines mutations, les institutions financières telles que les banques postales et les caisses d’épargne ne doivent pas être en reste. En effet, à côté de ces dites institutions, on assiste aujourd’hui à la montée en puissance des moyens de paiement et d’épargne par téléphonie mobile développant des produits innovants de transferts d’argent et de collecte de l’épargne.
C’est ce qui justifie l’appel lancé hier, par le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Cheikh Abiboulaye Dièye, qui présidait la rencontre du Groupe régional Afrique de l’Institut mondial des caisses d’épargne (Imec), a appelé ces institutions financières à se moderniser. « Aujourd’hui, il y a un besoin de modernisation. Nous sommes dans un monde où le numérique gouverne l’ensemble des activités. Il est important, quel que soit le type d’institution financière, que ces institutions se modernisent parce que les cibles n’ont pas changés. C’est l’environnement global qui a changé », fait savoir le ministre.
Selon lui, ceux qui ont vraiment besoin des micro crédits le sont encore et en nombre plus important. Il est urgent, à son avis, de clarifier l’approche et d’être moderne dans la dynamique et surtout rechercher des synergies d’ensemble, à l’échelle sous régionale pour permettre à ces institutions d’être plus efficaces et plus efficientes.
A en croire M. Dièye, nos Etats ont besoin d’inclure l’ensemble de leurs populations dans les stratégies de développement. Cela voudrait dire que pour ces populations, il faut des institutions de micro crédit qui seront à même de les accompagner dans le développement de leurs activités.
Pour le président du groupe régional Afrique de l’Imec, la mise en place d’une Confédération des caisses d’épargne regroupant des institutions des différents pays de l’Uemoa et de la Cedeao au cours de cette rencontre de Dakar, est un défi extraordinaire et majeur dans l’histoire de la Banque en Afrique.
Un défi qui, selon Mamah Diabagaté, allie le besoin de se consolider au plan institutionnel et la nécessité de se regrouper au-delà des frontières respectives pour affronter les grands enjeux de la banque de demain. A l’en croire, à un moment où l’on prône les regroupements régionaux, cette initiative pionnière en Afrique constitue le maillage sur lequel va se construire l’intégration sous régionale ouest africaine en matière de banque.
Evoquant l’importance des caisses d’épargne et banques de détail, le directeur général World savings and retail banking institute (Wsbi) a rappelé que ces dernières ont un rôle vital dans l’infrastructure économique et sociale des pays d’Afrique où la majorité de la population n’a pas accès aux banques traditionnelles.
Selon Chris De Noose, on peut remarquer que les caisses d’épargne et banques de détail tiennent une place prépondérante dans les économies du fait de leurs capacités intrinsèques à financer l’économie réelle (particuliers, ménages, petites et moyennes entreprises), d’encourager les relations interactives et de proximité avec les communautés au service desquelles elles œuvrent via un maillage dense de leurs réseaux de distribution, favorisant ainsi la prise de décision locale.
Elles permettent, selon lui, d’avoir une approche responsable en matière de dépôts et d’emprunts de détail et sont aussi des catalyseurs de l’inclusion sociale et financière des masses défavorisées.
En somme, a-t-il ajouté : « Il est essentiel pour un pays de disposer d’une solide institution de mobilisation de l’épargne intérieure à cause des effets multiplicateurs sur la rentabilisation et solidification de son économie, à savoir le financement des besoins de développement à partir des ressources intérieures et la capacité de résistance aux chocs qui produisent un effet d’éviction des grandes banques internationales ». Cela permet aussi, selon M. De Noose, de participer au cercle vertueux des outils de réponse aux défis du développement.
Charles Malick Sarr
(Source : Wal Fadjri, 5 février 2014)