Après son élection à la tête du Syts : Les défis de Mamadou Aidara Diop
mercredi 8 novembre 2006
Le Syndicat des travailleurs de la Sonatel (Syts) a un nouveau leader. Mamadou Aidara Diop a enfilé son nouveau manteau de secrétaire général du Syts en succédant à Ibrahima Konté. Le cinquième congrès du Syts, tenu les 4 et 5 novembre dernier, était l’occasion d’un passage de témoin.
La voix peu audible malgré la qualité irréprochable des micros, le timbre dénaturé, le nouveau secrétaire général avait toutes les peines du monde à retenir ses larmes. Tellement l’émotion était forte, lors de son speech, qu’il n’a pas su la dissimuler. C’est dans un concert de louanges rythmées par des applaudissements que le départ de M. Konté a été apprécié. Un chapelet de réalisations a été égrené par le représentant des jeunes Abdoulaye Bathily. Il reconnaît au magistère du leader sortant une révolution sur le plan socioculturel. Selon Abdoulaye Bathily, le mandat de Ibrahima Konté est sanctionné par des réalisations positives avec un chiffre d’affaires en croissance (319,7 milliards de francs Cfa) soit trois fois celui de 1990. Avant de poursuivre : « S’il y avait dix entreprises comme la Sonatel, le Sénégal serait un pays émergent. » Les femmes et les hommes qui avaient pris d’assaut l’amphithéâtre de l’Ucad II ont apprécié positivement, à l’unanimité, la sortie de Ibrahima Konté, tout comme l’arrivée de son successeur. Ils espèrent que le nouveau patron sera à la hauteur de la tâche qui l’attend. D’ailleurs en raison des réalisations faites par le premier, le nouveau patron du Syts trouve lourd le leg de son prédécesseur. « C’est une tâche que je prends avec beaucoup de défis. Car, avec Ibrahima Konté, nous avons certes travaillé ensemble, mais il a beaucoup réalisé dans le cadre de son magistère. C’est vrai que c’est une équipe, mais toute équipe est pilotée par un homme. C’est un bon coach. On était dans un environnement de monopole.
Aujourd’hui, nous sommes passés à un environnement de libéralisation », explique M. AÏdara. Mais, tout de même, il ne semble pas être en terrain inconnu. Il sait, déjà, où poser les pieds pour définir une ligne de réussite. Selon le nouveau leader du Syts, « il faut savoir allier la nécessité de savoir satisfaire les prestations de la nouvelle génération et les exigences de maintenir notre entreprise dans des conditions de performances économiques aptes à faire face aux besoins de financement du secteur. » Les défis de Mamadou Aïdara ont pour noms : qualité du service pour les clients, création de richesses qu’il faut redistribuer aux salariés, contribuer davantage à l’essor économique du pays. Trois paradigmes qu’il « compte mettre en synergie, au bénéfice du pays ». Car, soutient-il, « beaucoup d’entreprises sont en train de péricliter, les unes après les autres et, la Sonatel est la seule entreprise, qui est dans une logique de performance qu’il faut consolider pour tirer les autres secteurs d’économie ».
Par Justin GOMIS
(Source : Le Quotidien, 8 novembre 2006)