Appel à une journée sans téléphone : La population boycotte le mot d’ordre des consuméristes
samedi 7 février 2009
Malgré tous les appels au boycott des services de télécoms, le message semble n’être pas passé. Dans leur écrasante majorité, les Dakarois ont désobéi au mot d’ordre des associations de consommateurs.
Il est neuf heures. Des vendeurs de cartes de crédit, trouvés devant l’agence de la Sonatel des Parcelles assainies n’ont cure de la mesure de boycott décrétée par les consuméristes. ’Si l’on se plie à la décision de ne pas vendre de cartes de crédit le matin, comment voulez-vous que l’on assure la dépense quotidienne ? Je viens tout juste d’en vendre et je ne peux éteindre mon portable’, avance un vendeur de cartes de recharge. Quant à Babacar qui opère dans la recharge électronique (Seddo, Izi), il pense qu’il faut y réfléchir. ‘Si jamais on laisse passer les 2 %, les cartes de mille francs monteraient à 1 100 francs. Ce qui risque d’être encore plus dur pour les consommateurs et pour nous aussi’.
A l’intérieur de l’agence, ce n’est pas la grande affluence. Les clients venaient par compte-gouttes soit pour payer leur facture ou procéder à un abonnement. Une jeune fille rencontrée à sa sortie de paiement, pense, tout de même, qu’’il faudrait que toute la population adhère à la cause parce que ce n’est pas normal que l’Etat procède à la hausse les taxes sur les télécommunications’.
Du côté des étudiants de l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic), d’aucuns ont préféré éteindre leur portable, lorsqu’il fut treize heures. Mais, ces étudiants, dans leur grande majorité, n’ont pas tous appliqué le mot d’ordre, estimant qu’ils ont des appels à recevoir ou à émettre. A en croire O. M, une béninoise inscrite en quatrième année, ‘la communication au Sénégal est devenue trop chère. Et la population est inerte face à des hausses tout azimut’. Chez leurs camarades de l’Institut privé de gestion (Ipg), le message semble n’avoir pas été entendu. Ici, soit le portable est collé à l’oreille, soit ce sont des Sms que l’on envoie. Ailleurs dans la capitale, que l’on soit dans les bus Tata, ou dans un autre endroit, le sujet n’est pas à l’ordre du jour. Trouvés en train de discuter, des vendeurs de ‘café Touba’, entourés de clients, avouent ne pas être au courant du boycott. Pendant que certains disent avoir oublié.
Momar Cissé
(Source : Wal Fadjri, 7 février 2009)