Affaire ’’Top Cas ’’ : « Il faut une éducation numérique pour les usagers des réseaux sociaux »
mardi 18 avril 2023
À côté du procès en appel d’Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang, l’affaire dite « Top Cas » a secoué la toile. Cette affaire de diffamation et d’extorsion de fonds a atterri sur le bureau de la Division spéciale de cybersécurité (DSC) de la police, occasionnant ainsi l’arrestation de Kiné Anna Diop alias « Oumy Khaïry » et Rokhaya Daba Tine. Ces administratrices de groupes Facebook et Whatsapp, spécialisées dans une sorte de campagne de dénigrement de personnalités, dévoilent le secret des vies des gens sur les réseaux sociaux.
À cet effet, pour comprendre ce nouveau phénomène, nous nous sommes rapprochés du psychologue et conseiller Ngor Dieng. « Je pense que de manière générale, c’est la problématique de l’usage des réseaux sociaux qui se pose. Qu’est-ce qu’on expose en ligne, quels sont les sujets de débat et avec qui ont interagi dans les réseaux ? Ce sont ces principales questions qui nous interpellent », a d’emblée noté le psychologue.
Souvent, poursuit-il, « les usagers prennent les réseaux sociaux comme un monde réel, alors que tout est virtuel. Et tant que vous donnez des informations, vous perdez le contrôle de tout. Ainsi, des personnes malveillantes peuvent en faire un usage qui n’est pas toujours favorable à ce que vous vouliez à la base ».
Selon M. Dieng, c’est cette confiance aveugle que les gens ont sur la technologie qui fait que souvent, il y a des problèmes, parce qu’on y divulgue des informations sensibles et une fois partagées, tout le monde peut y accéder. C’est pourquoi il faut être très prudent en ce qui concerne la manipulation des informations sur les réseaux et quelle que soit la personne avec laquelle on interagit.
Interpellé sur comment comprendre ce transfigurant sociétal qu’est l’espace virtuel qui est devenu un lieu de délation, sa réponse est catégorique : « C’est un espace où il n’y a pas de normes, de règles, ni de hiérarchisation, où chacun donne son point de vue. Alors que dans l’espace public traditionnel, il y a une certaine organisation, on ne peut pas parler avec n’importe qui et n’importe comment. Ce qui montre qu’il y a un manque d’organisation. D’où l’urgence d’avoir une éducation numérique pour les adultes en général et les jeunes en particulier. Il faut, par ailleurs, conscientiser les jeunes sur l’utilisation du numérique, sur la manière avec laquelle on doit s’exprimer, se comporter sur les réseaux".
(Source : Seneweb, 18 avril 2023)