Affaire ARTP : Moustapha Yacine Guèye libéré, Ndongo Diaw, Léon Sagna et Mamadou Yaké Ba sous mandat de dépôt
mardi 3 juillet 2012
L’épée de Damoclès qui planait depuis un moment sur la tête de Ndongo Diaw et Cie est finalement tombée, hier. Des mandats de dépôt ont été décernés à l’ex-Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) et ses deux ex-collaborateurs
que sont Léon Sagna et Mamadou Yaké Ba, respectivement agent du service financier et Inspecteur du trésor et comptable particulier de l’Artp.
C’est à la faveur d’une audition faite par le magistrat enquêteur au Tribunal régional hors classe de Dakar que le trio qui, le vendredi dernier, avait fait l’objet d’un retour de parquet s’est vu décerné le ticket pour un séjour en prison. Un sort pas enviable pour les trois agents de ladite agence de régulation, certes, mais qui ne colle pas à celui dont a eu droit Moustapha Yacine Guèye, le patron de Magal Holding limited (Mtl). Epinglé au début, dans cette affaire, M. Guèye a, en effet, été tout bonnement libéré, hier. Ce qui lui a permis, de se pavaner au vu et au su des parents de ses anciens collaborateurs qui n’ont pas caché leur chagrin. Il faut, cependant, souligner que cette décision, les avocats de Ndongo Diaw et Cie ne l’ont pas approuvée du tout. Ils ont déploré le fait que le parquet, dans son réquisitoire, se soit « permis d’enlever carrément les poursuites à l’encontre de M. Y. Guèye ». Ces derniers, qui disent ne pas comprendre pourquoi une telle décision, ont même fait état de « justice à double vitesse ». Ce, parce que, disent-ils « on considère ici qu’il y a transaction dont a été bénéficiaire le patron de Mtl. Il a présenté une facture où on voit qu’il a reçu plus qu’il n’en fallait. Cela est un trop-perçu versé à quelqu’un sciemment et cela démontre qu’on l’a aidé illégalement à s’enrichir. Il a bénéficié des sommes, sans être inculpé, il n’y a aucune poursuite. On a l’impression que dans cette affaire justice n’a pas été faite ». Les conseils des mis en cause, qui sont revenus sur les faits reprochés à leurs clients, ont fait état de « faux et usage de faux en écritures publiques authentiques, détournement de deniers publics et de concussion ». Fustigeant la décision de libérer le boss de Mtl qui est le bénéficiaire, ils disent y voir des relents d’une intervention extérieure. Le parquet a classé l’affaire sans suite dans son réquisitoire, ont–ils déploré. C’est, à les en croire, « comme si, le Dg de Mtl a été blanchi comme de la neige dans cette affaire ».
Youssoupha Mine
(Source : Le Populaire, 3 juillet 2012)