Accès à l’Éducation : l’Afrique fixe les piliers de l’enseignement à distance
lundi 16 août 2004
Comment introduire les Technologies de l’Information et de la
Communication dans les différents ordres d’enseignement. Une conférence
ministérielle a décliné la voie à suivre par l’Afrique, qui doit,
toutefois, tenir compte de ses priorités et de l’importance de
l’Enseignement à Distance.
À la fin du mois de juillet, les ministres et experts africains de
l’Education, des représentants des partenaires au développement, de la
Société civile et du secteur privé se sont réunis à Abuja au Nigeria,
sous l’égide de l’Association pour le Développement de l’Education en
Afrique (ADEA) et du ministère fédéral de l’Éducation du Nigeria.
C’était dans le cadre d’une conférence sous-régionale sur « L’Intégration
des Technologies de l’Information et de la Communication dans
l’Education en Afrique : enjeux, défis et infrastructures ».
Selon Papa Youga Dieng, coordonnateur du Réseau Africain de Formation à
Distance (RESAFAD), qui y avait pris part, les participants ont passé en
revue les actions entreprises par les pays, afin d’améliorer l’accès à
l’Education et la qualité par l’utilisation de l’Enseignement à Distance
et de l’Apprentissage Libre (EDAL), ainsi que les Technologies de
l’Information et de la Communication.
Recommandations
Au cours d’un entretien qu’il nous a accordé, il a décliné les
recommandations sectorielles concernant les différents ordres
d’enseignement. Ainsi, dans le domaine de l’Enseignement primaire : « les
pays africains doivent mettre au point et utiliser une combinaison
appropriée de Technologie de l’Information et de la Communication pour
ce cycle en tenant compte de leurs réalités », explique Papa Youga Dieng,
qui faisait référence au communiqué final.
Les TIC doivent être intégrées dans les programmes scolaires du cycle
primaire et de la formation des enseignants, en mettant l’accent sur
leur utilisation effective, afin de rehausser les processus
d’enseignement et d’apprentissage.
Dans l’Enseignement secondaire, il faut inclure les « TIC » dans les
programmes des écoles. Aussi convient-il de mobiliser des acteurs comme
les associations de parents d’élèves, afin de financer l’intégration des
TIC dans les écoles secondaires. Les élèves sont aussi encouragés à
mettre en place des activités sociales comme les clubs informatiques.
Par ailleurs, la création de mesures incitatrices (prix, concours,
bourses) afin de motiver les élèves à lancer des projets créatifs
faisant intervenir les technologies est encouragée. Les participants
encouragent « la conception de contenus locaux pour les programmes de
l’Enseignement secondaire et la promotion de banques de données
nationales, qui feraient office de service d’échange d’informations pour
alimenter en ressources l’enseignement secondaire », souligne Papa Youga
Dieng.
Les institutions de l’Enseignement supérieur doivent offrir un cours
obligatoire en TIC à tous les étudiants. À ce propos, « les gouvernements
devraient grouper l’achat de bandes passantes, afin de réaliser des
économies d’échelle et de réduire les coûts de connectivite pour les
institutions de l’Enseignement supérieur ». Et, de leur côté, les
institutions et organismes d’Enseignement supérieur doivent formuler des
politiques institutionnelles pour l’acquisition et l’utilisation des
technologies et la formation de leur personnel pour une meilleure
utilisation.
L’élaboration des modalités de partage des ressources des bibliothèques
électroniques de la sous-région est nécessaire, selon toujours Papa
Youga Dieng. Dans cette optique, les gouvernements doivent encourager la
production de contenus en ligne à travers la numérisation des thèses,
mémoires et des revues scientifiques. La numérisation des thèses permet
de minimiser les coûts de ces services pour les universités.
Sadibou Marone
(Source : Le Soleil 16 aout 2004)