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Accès à internet : Pourquoi le Sénégal compte plus d’exclus

mardi 11 septembre 2012

Internet

Très peu de nos compatriotes jouissent des opportunités qu’offre Internet. Une situation contraire à la démocratisation de cet outil au Sénégal où l’accès est à la fois difficile et très coûteux. Pourtant les causes sont connues et ce ne sont pas les solutions qui manquent pour connecter les populations les plus reculées du pays.

L’internet ne sera démocratisé au Sénégal que lorsque les gens y accéderont à un prix abordable. C’est la conviction du responsable de Google pour l’Afrique francophone, Tidiane Dème. Qui note que très peu de Sénégalais jouissent des opportunités qu’offre Internet, 13 ans après son arrivée dans le pays. M. Dème participait hier à Dakar à un forum national sur la gouvernance de l’internet. Selon lui, la démocratisation de l’accès à internet au Sénégal repose essentiellement sur le coût. « En allant dans le standard de l’Itu qui propose que le coût des télécoms ne doit pas dépasser 5 % des revenus, on estime à 2 500 Fcfa par mois, ce que doit coûter l’internet au Sénégal, si on est vraiment sérieux sur le besoin de le démocratiser », a relevé M. Dème. Il estime que l’équation reste de savoir comment arriver à ce prix. Selon lui, le processus est beaucoup plus complexe et passe par une régulation beaucoup plus forte ; un rôle que doit jouer l’Artp au Sénégal. « On est dans un pays où, en 2002, on avait une dizaine de fournisseurs d’accès internet au Sénégal, en 2012, il n’y en a que deux. Ils ont tous disparu parce qu’il y a un cadre de concurrence qui n’existe pas au Sénégal et qu’il faut créer et soutenir », déplore le responsable de Google pour l’Afrique francophone.

Au Sénégal, les tarifs changent selon les opérateurs. C’est ainsi qu’un accès est à dix mille francs Cfa sur l’Adsl, à quinze mille francs Cfa sur la bande passante. L’accès sur le mobile est, quant à lui, facturé par heure ou par volume, selon les opérateurs. Dans les normes, un Sénégalais doit avoir un accès à internet haut débit, soit un méga de manière relativement illimitée. Le tout pour seulement 2 500 francs par mois ou moins.Mais derrière ce coût exorbitant de l’internet au Sénégal, se cachent de petits calculs dans les investissements de sorte à ne pas fausser les business modèles. D’après Tidiane Dème, les opérateurs ne veulent pas investir davantage pour créer plus de capacités en internet plus accessible pour ensuite le donner à un prix plus faible. « Tant que l’internet restera au prix où il est aujourd’hui, il ne pourra pas être accessible pour la majorité des Sénégalais », avertit, cependant, M. Dème.

Membre fondateur de Isoc/Sénégal, Fatoumata Sèye Sylla, par ailleurs, coordonnatrice nationale de la composante Tic Projet Usaid/Education de base, préconise des préalables à cette démocratisation de l’accès à internet au Sénégal où près de 60 % de la population vivent dans des zones rurales, le plus souvent dépourvues d’électricité dans les établissements de santé et scolaires. Mais en attendant, elle plaide pour que soit mis à contribution le Fonds de développement du service universel des télécoms logé à l’Artp avec les opérateurs télécom qui y versent 3 % de leurs bénéfices. Une manne financière estimée à plusieurs milliards de nos francs. « C’est regrettable que le citoyen lambda ne voie pas l’utilité de ce fonds pour lui faciliter l’accès à l’internet et de toutes les opportunités que cela offre », se désole Mme Sylla. Selon elle, la démocratisation de l’accès à internet impose une concertation entre acteurs du secteur privé et public, les élus locaux ainsi que la diaspora et nul n’est mieux placé que l’Artp pour porter ce dialogue et veiller à ce que les recommandations issues de ces concertations soient mises en œuvre. Interpellé, Samba Ndiaye de l’Artp confirme l’existence de ce Fonds avant d’indiquer qu’un groupe de travail cherche comment le partager avec les partenaires en vue d’aider à un accès beaucoup plus facile de l’internet au Sénégal.

Le Sénégal, dix fois plus cher que le Kenya

Directrice des technologies de l’information et de la communication au ministère en charge des Tic, et non moins vice-présidente de Isoc/Sénégal, Ndèye Maïmouna Diop Diagne admet les difficultés d’accès à internet dans les maisons surtout dans les villages où il est presque inaccessible et trop cher. « Dans des pays comme le Kenya, l’internet est dix fois moins cher qu’au Sénégal », soutient-elle. La directrice pense que la solution qui s’impose reste la concurrence pour que les gens aient le choix. « Depuis 2008, on parle de dégrouper la boucle locale et jusqu’à présent on en est toujours aux études, il faut que le régulateur fasse son travail pour créer les conditions de concurrence », invite-t-elle. Notre interlocutrice indique qu’au Sénégal, seuls les opérateurs titulaires de licence peuvent fournir internet conformément à la loi des télécoms au moment où dans d’autres pays, l’internet est ouvert à d’autres privés qui peuvent installer un wifi, avoir son spot et vendre l’accès. La direction ne peut que proposer des réformes, mais elles prennent du temps avant d’être prises en compte parce qu’il y a des gens qui n’ont pas envie que les choses bougent en leur défaveur. Mme Diop Diagne signale beaucoup de pressions, d’enjeux économiques et financiers que certains cherchent à préserver. Ce qui plombe les efforts déployés pour l’expansion de cette économie numérique au Sénégal.

Cybercriminalité et utilisation malsaine d’Internet : De beaux textes de lois jamais appliqués

Le cri de cœur de la directrice des technologies de l’information et de la communication (Tic), Ndèye Maïmouna Diop Diagne, est révélateur de la gravité du laisser-aller de l’Etat quand il s’agit de faire appliquer la loi contre les cybercriminels et les auteurs de l’utilisation malsaine d’Internet au Sénégal. « Notre pays a les plus beaux textes de lois en matière de réglementation de l’utilisation des Tic et de Internet ; mais ils ne sont jamais appliqués », a déploré Mme Diop Diagne, hier lors d’un forum national sur la gouvernance de l’Internet. Aussi, fait-elle remarquer, les structures qui doivent faire appliquer la loi doivent-elles être outillées. La directrice des Tic soutient, en effet, que ceux qui se chargent de faire appliquer les textes de lois contre la cybercriminalité et l’utilisation malsaine d’Internet ne sont pas dotés de moyens de leur mission. « Vous mettez la gendarmerie et la police là-dessus, mais ils n’ont pas les moyens d’intervenir », se désole Mme Diop Diagne d’après qui, le Sénégal est pourtant le pays où il y a eu le plus d’études sur le phénomène de la cybercriminalité et de l’utilisation malsaine d’internet en Afrique.

Les documents étant élaborés mais jamais mis en œuvre, d’autres pays qui en ont besoin n’hésitent pas à se les approprier en guise de solution nationale. C’est le cas, selon Mme Diop Diagne, du Kenya où en 2004 les autorités ont copié et collé la stratégie sénégalaise, mais en la mettant en application. Le Bénin est ensuite venu faire de même tout comme le Burkina Faso et la Mauritanie qui ont copié et collé la stratégie du Sénégal et sont en train de l’appliquer. « Les Sénégalais réfléchissent, après ils n’agissent plus. On est toujours au stade de la réflexion ; et quand il faut mettre en œuvre, ce sont des tiraillements au sein du secteur privé », déplore la directrice des Tic. Elle suggère ainsi la création d’un cadre de concertation de très haut niveau en vue de présenter aux autorités étatiques les décisions urgentes à prendre.

Au-delà des prérogatives manquées de l’Etat, la directrice des Tic interpelle pour convoquer la responsabilité des parents qui attendent beaucoup trop des pouvoirs publics. Selon elle, les parents doivent éviter de mettre les enfants devant des outils sans leur expliquer les dangers. Aussi, les adultes doivent-ils mettre des filtres gratuitement téléchargeables et ainsi avoir un contrôle parental sur l’utilisation inopportune d’Internet par les petits. « Vous pouvez savoir où va l’enfant qui utilise internet, sur quel site, vous pouvez bloquer tous les sites que vous voulez. Les dangers sont réels mais la direction des Tic ne peut que communiquer là-dessus afin que soient mieux sensibilisés parents et enfants », souligne la patronne de la Direction des Tic dont le pouvoir de décision quasi inexistant a été critiqué.

Abdoulaye Sidy

(Source : Wal Fadjri, 11 septembre 2012)

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