53,6% des entreprises africaines utilisent les paiements numériques pour leurs transactions commerciales
mardi 4 novembre 2025
Le rapport souligne que les chefs d’entreprise africains prospectent désormais au-delà des marchés traditionnels pour diversifier leurs partenaires commerciaux dans un contexte marqué par de fortes incertitudes, avec un intérêt particulier pour les régions du Golfe et des Caraïbes.
53,6% des entreprises africaines utilisent déjà des systèmes de paiement numériques pour effectuer des transactions commerciales malgré plusieurs défis tels que les coûts d’implémentation élevés, le manque de fiabilité des connexions Internet et les préoccupations liées à la cybersécurité, selon un rapport publié le 16 octobre par le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (PAFTRAC).
Intitulé « Africa CEO Trade Survey Report 2025 : Leveraging the AfCFTA in an era of global trade uncertainty », ce rapport se base sur une enquête menée auprès des dirigeants de plus de 2100 entreprises actives dans 51 pays du continent, dont la majorité sont des petites et moyennes entreprises (PME).
Outre les systèmes de paiement numériques, qui se développent rapidement sur le continent grâce notamment à l’essor du mobile money et les solutions basées sur la blockchain, les entreprises couvertes par l’enquête s’appuient sur d’autres outils technologiques pour numériser leurs transactions commerciales. 49,68 % d’entre elles utilisent des plateformes de commerce électronique, 40,04 % font appel à des logiciels de gestion de la chaîne d’approvisionnement (SCM) et 28,18 % à des systèmes de gestion de la relation client (CRM).
Au total, près de 100% des chefs d’entreprise interrogés estiment que la numérisation est importante pour l’avenir du commerce en Afrique, même si 12,74 % n’ont adopté aucun outil numérique pour faciliter les transactions.
Tout en reconnaissant la nécessité pour les entreprises d’adopter les technologies numériques tout au long de leurs processus de production et de commercialisation, les dirigeants sondés signalent des défis persistants, dont les coûts d’implémentation élevés (46,15%), l’accès limité à une connexion Internet fiable (31,16%), les préoccupations liées à la cybersécurité (30,84%) et le manque d’expertise technique (30,09%).
L’enquête révèle d’autre part que les dirigeants d’entreprise africains misent davantage sur l’intégration régionale à l’heure où le commerce mondial est confronté à des vents contraires de plus en plus forts, allant de la hausse des droits de douane américains aux tensions géopolitiques en passant par la fragilité des chaînes d’approvisionnement et la réduction de l’aide au développement. Dans ce cadre, 95 % d’entre eux estiment que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est essentielle à la sauvegarde des intérêts commerciaux de l’Afrique.
La durabilité se situe au cœur des futures stratégies commerciales
Dans le détail, 48,74 % des dirigeants sondés ont déclaré que la ZLECAf est « extrêmement importante » pour protéger les intérêts commerciaux de l’Afrique, tandis que 29,61 % ont noté qu’elle est « très importante » et 17,48 % l’ont qualifiée « d’importante ». 4,17 % seulement ont indiqué que le marché commun africain « n’est pas important ».
Alors que 39 pays africains ont déjà rejoint « l’initiative de commerce guidé », qui leur permet d’entamer leurs échanges commerciaux dans le cadre des conditions préférentielles de la ZLECAf, plus d’un quart des répondants (25,24 %) ont affirmé avoir déjà bénéficié des préférences tarifaires de la zone de libre-échange continentale, alors que 30,29 % ont déclaré ne pas en avoir bénéficié jusqu’à présent, mais avoir l’intention de le faire dans un avenir proche. 21,17 % ont cependant précisé ne pas être au courant de ces préférences tarifaires.
Sur un autre plan, les patrons africains ne se contentent plus des marchés traditionnels tels que l’Union européenne, les Etats-Unis et la Chine, et se tournent plus en plus vers de nouveaux partenaires commerciaux comme les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et les Caraïbes, reflétant une tendance vers la diversification des partenaires commerciaux et le renforcement de la coopération Sud-Sud. Plus de 30 % des chefs d’entreprise interrogés ont indiqué qu’ils entretiennent actuellement des relations commerciales avec les pays membres du CCG et qu’ils prévoient de continuer à le faire, tandis que 41,37 % se sont déclarés intéressés par l’idée d’explorer cette possibilité à l’avenir.
Dans cette même optique de diversification des marchés, 43,95 % sont intéressés par l’exploration des marchés des Caraïbes, et 17,02 % entretiennent déjà des relations commerciales avec cette région.
Le rapport souligne par ailleurs que l’adoption de solutions durables et écologiques se situe au cœur des futures stratégies commerciales de 98,29% des entreprises couvertes par l’enquête. Les principales solutions durables envisagées sont les énergies vertes (36,01 %), les solutions de réduction des émissions de carbone (31,34 %) et les emballages écologiques (28,09 %).
Pour rappel, le PAFTRAC est une plateforme de plaidoyer, réunissant les acteurs du secteur privé et les décideurs africains, qui œuvre à soutenir le commerce extra et intra-africain.
Walid Kéfi
(Source : Agence Ecofin, 4 novembre 2025)
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