Après la phase initiale du sommet mondial sur la société de l’information, tenue en décembre 2003 à Genève, les décideurs africains cherchent encore à harmoniser leurs positions pour renfocer les capacités de l’Afrique dans les négociations internationales. Il s’agit, pour les experts d’accompagner, la volonté des pays africains de poursuivre la réflexion sur les questions du financement de la société de l’information et de la gouvernance d’Internet. En attendant le prochain sommet de la société de l’information de Tunis, prévu en 2005, l’Etat sénégalais décide de dégager une enveloppe de 150 millions francs pour lancer le Fonds d’investissement et de promotion des technologies de l’information et de la communication (Tic).
Pour Mamadou Diop Decroix, Ministre de l’information, de l’intégration africaine et de la promotion des technologies de l’information et de la communication, qui donne la nouvelle, « c’est une mise faite pour respecter la démarche tripartite Etat, secteur privé et sociét civile dans la recherche de ressources pour le Fonds de solidarité numérique ». Présidant l’ouverure officielle des travaux de l’atelier sur « les politiques internationales des Tic », initié par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) M. Diop a souligné que l’etat va mettre en place ce fonds pour accompagner les porteurs de projets viables dans le domaines des NTIC. « Ce fonds, indique-t-il va aider à booster les start up sénégalaises pour contribuer à vaincre le chomage des jeunes qui ont des compétences dans ce domaine ».
Dans cette même perspective, l’initiative d’une école indo-panafricaine de formation dans les métiers émergents des Tic, a été lancée. Les travaux de l’atelier de l’IPAO ont été marqués hier par la lecture de l’étude effectuée par un groupe anglais qui porte sur l’organisation des télécommunications dans le monde. Des conclusions de l’étude, note David Souter, consultant du programme Catia (initié par ler gouvernement britannique pour dynamiser l’accès aux Ntic) , on retient que certains pays, notamment africains, se montrent peu enthousiastes dans la définition des politiques des Tic. Une opinion que ne partage guère Mamadou Diop Decroix. Selon lui, des efforts de plus en plus importants ont été faits par les pays francophones pour renforcer la présence de la langue française sur Internet. Mieux, fait-il remarquer, « les décideurs africains commencent à comprendre que lorsqu’on veut une politique de santé publique forte, ou une politique agricole sérieuse ou encore une éducation de qualité, il faut intégrer les Ntic » dans tout processus de développement.
Mbagnick Ngom
(Source : Wal Fadjri, 21 septembre 2004)