Le Syndicat des Travailleurs de Sonatel (Syts) hausse le ton pour s’offusquer contre le projet d’externalisation du réseau de SONATEL, annoncé par la direction générale. Au cours de leur face à face avec la presse hier, à Dakar, les syndicalistes ont par ailleurs réclamé le rachat des 9% d’actions Sonatel cédées à France Télécom en 1998.
Le Syndicat des Travailleurs de Sonatel (Syts) s’est vivement opposé au projet d’externalisation du réseau annoncée par la direction générale de la Sonatel. Au cours d’un point de presse, hier mercredi, les travailleurs ont décidé de se faire entendre pour contrer le projet, arguant que sa mise en œuvre serait de nature à « démanteler et fragiliser » le groupe au profit d’étrangers et du coup, mettre sous contrôle total les activités stratégiques de la Sonatel.
Pour éviter ce « naufrage » qui va entrainer la perte d’emplois voire de souveraineté, le SYTS a décidé de s’engager dans une bataille de sensibilisation et de lobbying au niveau national et international afin que pareil « catastrophe » ne s’abatte pas sur le Sénégal. Selon, Babacar Sarr, secrétaire général dudit syndicat, « la volonté de France Télécom consiste à mettre en œuvre ce vaste programme d’externalisation du réseau de Sonatel dénommé ANO, qui s’appuie sur trois socles à savoir : Towerco (externalisation de la gestion des sites radios), Gnoc (externalisation de l’exploitation du cœur du réseau), et (Outsourcing) externalisation du réseau d’accès ».
Ce qui, selon lui, va « indubitablement » permettre à France Télécom de contrôler, de consolider et d’augmenter ses marges au niveau du Groupe Sonatel qui seraient passées de 33% à 42,33% des actions ». De quoi pousser les syndicalistes à dénoncer « toutes les directions stratégiques (Finance, Marketing, Stratégie et Développement, Achat) qui sont sous la tutelle directe du DGA qualifié d’un expatrié de France Télécom. » Selon, Babacar Sarr, « nous manifestons notre opposition à la mise en place de ces projets qui ne sont justifiés que par des intérêts capitalistes ». Et d’alerter « Si on externalise, forcément, il y aura des suppressions d’emplois ».
Dans ses explications, M. Sarr explique que « le projet d’externalisation du réseau consiste à confier la gestion du cœur de réseau (consommateurs, base de données, serveurs, liaisons, etc.) à des équipements dans un premier temps pour une durée de 5 ans, puis à une finalité qui sera entre France Télécom-Orange et ses cinq filiales de la sous région à savoir la Côte d’Ivoire, le Niger, Cameroun) et les filiales du groupe sonatel (Guinée conakry, Guinée Bissau, Mali et le Sénégal). » Par ailleurs, le syndicat a formulé des recommandations à savoir le rachat pr l’Etat sénégalais des 9% d’actions cédées à France Télécom en 1998 et la régularisation des 450 intérimaires qui occupent des postes permanents à Sonatel.
Pour Lamine Fall, représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) dont le SYTS est membre, « c’est une question de souveraineté nationale. Tous les Sénégalais doivent se mobiliser pour que ces projets n’aboutissent pas ».
Jean-Pierre Malou
(Source : Sud Quotidien, 19 décembre 2013)
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