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Batik n° 248 Mars 2020

mardi 31 mars 2020

Sommaire

Éditorial

Actualités

Politique

Infrastructures et services

Editorial

Lutte contre le COVID-19 et numérique : l’heure du bilan et des remises en question

La pandémie du COVID-19 qui secoue le monde a brutalement mis en exergue le numérique comme il ne l’avait sans doute jamais été auparavant. Un peu partout, les autorités appellent à travailler à distance, à enseigner à distance, à apprendre à distance, à recourir au paiement dématérialisé et j’en passe. De leurs côtés, les experts du numérique se bousculent sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio et sur les réseaux sociaux pour nous vanter leurs solutions miracles ! Cependant, si depuis longtemps les potentialités du numérique ont été chantées un peu partout force est de constater que les réalisations n’ont guère suivi dans nos pays. Cette crise d’une ampleur inédite, par ses conséquences actuelles et sans doute futures, présente l’avantage de nous mettre face à nos carences et nos inconséquences en termes d’exploitation concrète des opportunités offertes par le numérique. Si nous regardons du côté de l’Etat, qui joue un rôle central dans nos pays, une étude de son niveau de digitalisation montrerait que, malgré les moyens importants mobilisés pour déployer des infrastructures et des services numériques, bien peu d’applications sont disponibles. Commençons par le commencement à savoir l’Etat-civil, car sans enregistrement des naissances il ne peut y avoir de citoyenneté. Pourquoi après avoir investi autant de milliards dans une multitude de projets est-on toujours incapable d’obtenir un extrait de naissance en envoyant une requête par courrier électronique ou à travers une application appropriée et de le recevoir par le même canal ? L’existence d’un tel fichier aurait pu servir de socle à l’établissement de cet autre document-clé indispensable à l’exercice de la citoyenneté qu’est la carte nationale d’identité, ce qui aurait par ailleurs réduit les polémiques sur la fiabilité du fichier électoral. Pourquoi ces procédures et tant d’autres ne sont-elles pas aujourd’hui dématérialisées ? Pourquoi ne dispose-t-on pas, par exemple, d’un fichier national recensant l’ensemble des diplômés ce qui éviterait que des escrocs se fassent passer pour ce qu’ils ne sont pas ? Pourquoi le fonctionnement de l’administration continue-t-il à reposer sur le sacro-saint document papier ? Au Sénégal, la tenue du dernier Conseil des ministres en visioconférence a certes été appréciée mais combien de ministères utilisent régulièrement cet outil pour interagir avec leurs services déconcentrés, économisant ainsi des déplacements et les dépenses inutiles ? Pourquoi l’ensemble des cours des établissements d’enseignement supérieur, que ceux-ci se déroulent en présentiel ou en distanciel, n’est-il pas disponible sur des plateformes de formation à distance ? Nous nous en arrêterons là car la liste des possibilités non-exploitées serait trop longue à établir et cela ne nous avancerait guère. Cela étant, n’est-il pas venu le moment pour l’État de soutenir massivement les entreprises impliquées dans la réalisation de solutions digitales afin qu’elles fournissent les applications adaptées aux besoins de notre société dans le cadre de sa transformation digitale ? Par ailleurs, la lutte contre la propagation du COVID-19 pose des questions autrement plus dérangeantes qui remettent notamment en cause la manière dont nous envisageons l’utilisation des données à caractère personnel. En effet, nous avons vu qu’en Chine les autorités ont systématiquement utilisé les technologies de reconnaissance faciale, le traçage des citoyens via leur téléphone portable, l’intelligence artificielle couplée au Big Data pour identifier/anticiper les comportements individuels et collectifs sur la base des données personnelles collectées notamment auprès des opérateurs de téléphonie mobile, le contrôle d’accès à certains lieux via des QR code, l’utilisation de caméras thermiques par la police pour contrôler la température des piétons, le recours à des drones pour contrôler la circulation des véhicules, etc. De leur côté, l’Europe et les Etats-Unis s’acheminent à marche forcée vers des démarches similaires qui mettent à rude épreuve les dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGDP). Par contre au Sénégal, en l’état actuel de notre législation sur la protection des données à caractère personnel, de telles pratiques auraient sans doute posé problèmes. Toujours est-il qu’il faut dès à présent envisager l’après COVID-19, en tirer les leçons qui s’imposent et s’engager dans la digitalisation systématique du fonctionnement de l’Etat et au-delà d’un ensemble d’activités socio-économiques incluant la généralisation des paiements dématérialisés. Un échéancier précis et des objectifs mesurables doivent notamment être imposés à tous les services de l’Etat afin d’obtenir rapidement des résultats tangibles.

Amadou Top
Président d’Osiris

Actualités

COVID-19 : l’ADIE met en place une plateforme et un chatbot au profit du MSAS

En appui au ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) a mis en place une plateforme sur le COVID-19 qui permet de recueillir des informations sûres et fiables sur la pandémie et des conseils pratiques, de consulter des vidéos de sensibilisation et de suivre l’évolution de la pandémie au Sénégal avec une carte interactive et dynamique montrant les données dans chaque localité. A travers cette plateforme, il est également possible de déclarer un cas d’infection. L’ADIE a également mis en place le chatbot « Docteur covid » joignable via le 76 600 05 26 en ajoutant le numéro dans ses contacts téléphoniques puis en écrivant via WhatsApp pour démarrer la conversation. Ce chatbot permet des interactions dynamiques et rend plus accessibles les informations, même pour les personnes illettrées car la voix a été intégrée en version française et wolof.

Plateforme COVID-19 : https://covid19.sec.gouv.sn/

Report du SIPEN 2020 en raison de l’épidémie de COVID-19

En marge des assises du Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP), l’Organisation des professionnels des TIC (OPTIC) a décidé de reporter le Salon International des Professionnels de l’Économie Numérique (SIPEN) initialement prévue pour les 14 et 15 avril 2020. Du fait de l’interdiction de tous les rassemblements et réunions publiques prise par le ministère de l’Intérieur, les dates retenues pour sa tenue sont désormais les 13 et 14 octobre 2020.

OPTIC : http://www.optic.sn/

Le groupe GAINDE 2000 ouvre une filiale en Côte d’ivoire

Le 17 mars 2020, le groupe sénégalais GAINDE 2000, spécialisé dans les plateformes digitales, la facilitation des démarches administratives et des procédures d’entreprises, la cyber sécurité et les paiements électroniques a lancé sa filiale Orbus Digital à Abidjan (Côte d’ivoire). Crée en 2002 et certifié « ISO 27001 : 2013 » et « ISO 9001 : 2015 » en matière de Management de la qualité et sécurité de l’information, le groupe GAINDE 2000 se positionne comme un leader africain dans la dématérialisation des formalités administratives, la sécurité numérique et les paiements électroniques.

GAINDE 2000 : https://www.gainde2000.com/

Free lance une offre illimitée destinée aux entreprises

Le 12 mars 2020, dans le cadre de sa marque commerciale « Free Business », Free Sénégal, a procédé au lancement d’une offre de communication destinée aux entreprises. Elle comporte un groupe fermé d’utilisateurs (GFU) et permet par ailleurs de communiquer de manière illimitée en voix, SMS et connectivité très haut débit pour la somme de 30 000 FCFA par mois et par ligne.

Free Sénégal : https://www.free.sn/

Bilan d’étape de la mise en œuvre du projet « Safe City » de l’ADIE

Le 2 mars 2020, Cheikh Bakhoum, Directeur général de l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) a fait le point avec Aly Ngouille Ndiaye, Ministre de l’Intérieur, de la mise en œuvre du volet « Safe City » du projet « Smart Sénégal » visant à améliorer la sécurité publique par la mise en place d’un réseau de vidéosurveillance intelligent (IVS) à Dakar, Thiès, Saly, Touba, Saint-Louis et Kaolack. Dans ce cadre, 473 caméras alimentées par un système solaire ayant une durée de vie d’une dizaine d’années ont déjà été installées sur les 500 prévues. Ces dernières qui sont interopérables avec le système du ministère de l’Intérieur devraient être couplées à un logiciel d’analyse des données collectées. Dans le cadre de ce projet, les forces de défense et de sécurité ont également été dotées de téléphones portables intelligents utilisant la technologie eLTE permettant des communications sur un réseau sécurisé. Grâce à cet outil, elles pourront filmer les incidents, échanger des photos et des vidéos sur le terrain et faire de la géolocalisation en temps réel. Afin de coordonner les opérations sur le terrain, le projet mettra en place quatre centres régionaux de commandement et un centre national de commandement réunissant notamment la Police, la Gendarmerie, le SAMU et les Sapeurs-pompiers.

ADIE : http://www.adie.sn/
MINT : https://interieur.sec.gouv.sn/

Démarrage de la campagne de basculement vers le tout numérique

Le 2 mars 2020, Abdoulaye Diop, Ministre de la Culture et de la Communication, a constaté l’extinction du signal analogique dans la région de Diourbel qui marque le démarrage du basculement intégral vers la télévision numérique terrestre (TNT). Ce processus, qui aurait dû être achevé en 2006, a été lancé au Sénégal en juin 2015 et devrait s’achever d’ici la fin du premier semestre de l’année 2020. Démarré avec la mise en place, par la société Excaf Télécom, d’émetteurs numériques dans les différentes régions du pays, il a donné naissance à une nouvelle entité dénommé Télédiffusion du Sénégal (TDS SA) qui a en charge la gestion, l’exploitation technique et commerciale et la mutualisation des infrastructures numériques du Sénégal.

MCC : http://www.culture.gouv.sn/
TDS Sa : https://www.tds.sn/

Politique

L’ARTP réunit les opérateurs de téléphonie pour les mobiliser dans la lutte contre le COVID-19

Le 18 mars 2020, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a réuni les opérateurs de téléphonie mobile afin de voir comment ils pouvaient venir en aide au ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Les discussions ont tourné autour de la nécessité d’assurer une bonne qualité de service dans la période où les citoyens sont appelés à faire du télétravail et les moyens d’accompagner le MSAS dans la communication et la mise en place de sites et d’applications. A l’issue de cette réunion, un comité technique de suivi a été mis sur place notamment pour prendre en charge les besoins qui seront exprimés par le MSAS.

ARTP : http://www.artp.sn/

Infrastructures et services


Expresso Sénégal améliore sa couverture 3G et lance la 4G

Le 3 mars 2020, Expresso Sénégal a procédé au lancement symbolique de la 4G à Dakar qui s’inscrit plus globalement dans le cadre de la modernisation de son réseau. En effet, l’opérateur de téléphonie mobile met actuellement en œuvre un plan visant à faire passer la couverture 3 G de son réseau de 45 % en 2019 à 70 % en 2020 de manière à couvrir 90% de la population sénégalaise au lieu de 87% actuellement. Quant au lancement commercial de la 4G, il devait être effectué le 31 mars 2020 mais a été reporté à une date ultérieure en raison de la situation sanitaire liée au COVID-19.

Expresso Sénégal : https://www.expressotelecom.sn/

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

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