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L’Afrique très vulnérable se mobilise face aux cybermenaces croissantes

mardi 7 mai 2024

L’Afrique fait face à une augmentation croissante de cyberattaques, qui visent à la fois les entreprises et les institutions gouvernementales. La sécurité des données, la stabilité économique et le développement numérique de l’Afrique sont menacées par ces attaques, souvent sophistiquées et menées par des organisations criminelles internationales. Il est essentiel que les gouvernements, les entreprises et la société civile se mobilisent afin de renforcer la cybersécurité sur le continent face à cette menace croissante.

Et si auparavant, l’Afrique était perçue comme moins vulnérable aux cybermenaces, la réalité est tout autre. Les cybercriminels sont particulièrement attirés par la croissance rapide de l’économie numérique et l’adoption massive du smartphone par la population africaine. Ces attaques, fréquemment commises par des groupes organisés et transnationaux, peuvent entraîner des répercussions importantes, allant du vol de données confidentielles à l’interruption de services essentiels.

Le Cyber Africa Forum : un forum pour une réponse collective

La 4ᵉ édition du Cyber Africa Forum qui a eu lieu les 15 et 16 avril 2024 au Sofitel Ivoire d’Abidjan, cet événement dont Africa Cybersecurity Mag a pris part , a permis aux acteurs du domaine technologique et des décideurs politiques de discuter des défis de la cybersécurité sur le continent. Alors que l’intelligence artificielle offre de nouvelles opportunités, les échanges et les interventions des experts ont souligné une préoccupation essentielle : la nécessité impérieuse de renforcer la sécurité au sein de l’écosystème numérique africain.

Des exemples concrets illustrent l’ampleur du danger

L’attaque récente du site de la Grande Parfumerie Gandour en Côte d’Ivoire en mars 2024 en est une preuve éclatante. Le déroulement de plus de 280 gigaoctets de données et 200 000 documents a causé un préjudice considérable à l’entreprise. Le cas d’ENEO, l’entreprise de distribution d’électricité la plus importante au Cameroun, est encore plus sérieux. Une attaque informatique en janvier dernier a provoqué le vol de données et l’arrêt du service de rechargement pour les clients. Les détails de l’attaque ainsi que les méthodes de résolution demeurent confidentiels, mais il est probable qu’il s’agisse d’une attaque par ransomware, qui vise à exiger une rançon pour le retour des données volées.

Ces exemples illustrent la nécessité impérieuse de renforcer la cybersécurité en Afrique. Les gouvernements, les entreprises et la société civile doivent unir leurs efforts pour mettre en place des mesures de protection adéquates et sensibiliser les populations aux risques cybernétiques.

L’Afrique n’est pas moins vulnérable aux cybermenaces que les autres continents, contrairement à une idée répandue. Les cybercriminels sont particulièrement attirés par la croissance rapide de l’économie numérique et l’adoption massive du smartphone par la population africaine. C’est ce qu’a résumé le Dr Youssef Mazouz, expert international et secrétaire général du Centre africain de cybersécurité (CAC) : "Limiter géographiquement la menace cyber n’a aucun sens, car à l’échelle du monde le réseau formé par l’ensemble de nos connexions ressemble à un tout petit village. ".

Dans une quête de solution pour contrer toutes attaques cybernétiques, Ibrahima Kalil Konaté, Ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, a aussi souligné l’urgence de renforcer la cybersécurité en Afrique lors de ce forum. Cependant, l’un des fondements de la cybersécurité repose sur la capacité des acteurs à disposer de leurs données. À ce titre, l’Afrique est particulièrement vulnérable, car seulement 2% de la data produite par sa population est hébergée sur le continent. Ce manque d’autonomie en matière de données expose les pays africains à des risques accrus de cyberattaques. C’est pourquoi la maîtrise des données devient un enjeu crucial pour garantir la sécurité numérique du continent.

Des initiatives prometteuses pour une meilleure maîtrise des données

Face à ce besoin urgent, des initiatives prometteuses voient le jour dans certains pays africains. Au Maroc, par exemple, chaque administration publique est tenue de stocker ses données sur des serveurs hébergés sur le territoire national et appartenant à une entité marocaine. Le Dr Mazouz, expert international et secrétaire général du Centre africain de cybersécurité (CAC), insiste sur l’importance de la propriété des données : "On ne parle pas de la position géographique d’un data center, mais toujours de son propriétaire. Pour limiter le risque, la propriété doit être africaine." C’est aussi le cas pour le Niger qui s’engage à renforcer sa maîtrise des données.

L’éducation, un facteur clé pour une cybersécurité durable

Au-delà de la maîtrise des données, Mme Chanoussi souligne l’importance de l’éducation en matière de cybersécurité. "Avertir nos décideurs et gagner leur adhésion en faveur de plus de sécurité est l’assurance de préserver nos administrations du risque cyber", affirme-t-elle.

Somme toute, la cybersécurité est un enjeu crucial pour l’Afrique, qui doit renforcer sa capacité de réponse aux cybermenaces. La maîtrise des données, l’adoption de politiques de cybersécurité robustes et la sensibilisation des populations sont des éléments clés pour garantir un développement numérique sûr et durable sur le continent.

BOA Jules

(Source : Africa Cybersecurity Magazine, 7 mai 2024)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
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- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
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(Ookla, 31 janvier 2023)


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(Internet World Stats 31 décembre 2021)


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(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

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- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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