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Résultats 2017 : Faut-il blâmer ou aduler la Sonatel ?

mardi 20 février 2018

En 2017, le résultat de la Sonatel a connu un grand bond. Consolidant sa place de première entreprise du Sénégal, elle se positionne comme un groupe sous-régional en forte expansion au Mali, en Guinée, en Guinée Bissau et en Sierra Leone. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe s’établit à 972,9 milliards de F CFA pour l’exercice 2017, en hausse de 7,5%, malgré les impacts défavorables de la dépréciation du franc guinéen et du Léone.

Le chiffre exact réalisé au Sénégal, qui sera connu à l’occasion de la réunion d’avril 2018 du Conseil d’administration, va taper à l’œil de ceux qui vont le trouver indécent dans le contexte d’un pays pauvre. Cette frange de l’opinion voit dans la Sonatel une pompe à fric qui essore des Sénégalais démunis pour engraisser ses actionnaires majoritaires issus d’un pays développé. Elle prend, en somme, aux pauvres pour donner aux riches.

Pareille opinion, qui touche même une partie de l’élite politique du pays, explique la suspicion qui anime l’Etat du Sénégal vis-à-vis de cette entreprise quand bien même il en possède 27% des parts. Comme tous les leaders, la Sonatel suscite adversités, jalousies et fantasmes. Au point d’en devenir un exutoire pour certaines associations de consommateurs. Ce mastodonte qui exerce un imperium écrasant sur le secteur stratégique des télécoms n’est certes pas exempt de reproches. Il prend parfois avec sa qualité de service des libertés qui peuvent être interprétées comme des abus de position dominante. Il pousse quelquefois la logique financière si loin qu’il brouille sa responsabilité sociale d’entreprise et donne l’image d’un monstre froid.

Mais la Sonatel ce n’est pas que cela. C’est l’entreprise qui produit près de 10% du PIB du Sénégal, paie 12% de l’ensemble des impôts versés au Trésor public, crée un volume de richesses qu’aucune entité autre qu’elle ne peut égaler. Si le Sénégal avait dix entreprises comme elle, il atteindrait l’émergence. Contrairement à une opinion répandue, les bénéfices de la Sonatel ne sont pas réalisés au Sénégal. Ils sont le fruit de l’expansion internationale de cette multinationale dont les filiales en Guinée, en Guinée-Bissau, au Mali et en Sierra Leone sont rentables.

La Sonatel, fleuron national, est le laboratoire de ce que le leadership sénégalais peut faire de mieux. C’est sous la houlette des Sénégalais pur jus Cheikh Tidiane Mbaye puis Alioune Ndiaye qu’elle est passée d’une entreprise nationale en quasi-faillite, répertoriée sur la liste des établissements publics privatisables, à une multinationale riche à centaines de milliards de francs cfa. Cette entreprise emploie 2 000 Sénégalais de tous niveaux réputés être dotés d’une culture moderne d’entreprise et formatés pour se perfectionner chaque jour davantage. Elle a donc développé de la compétence et du savoir-faire. Le groupe pèse 3 500 emplois directs et 100 000 emplois indirects.

Sous tous ces rapports, la Sonatel allie réussite industrielle et efficacité sociale. La suggestion qu’on peut lui faire, c’est qu’elle doit créer de l’infrastructure pour abriter les créations des producteurs, des start-ups, de toutes les entités évoluant dans le numérique et l’innovation technologique. Elle doit déborder d’elle-même pour porter l’expansion de toutes les initiatives qui nécessitent ses services.

En dehors de cette ambition qu’elle doit porter, difficile de lui opposer une critique justifiée. On ne peut pas reprocher à une entreprise, créée pour faire de l’argent, d’en gagner. La Sonatel doit être érigée en exemple pour tirer vers le haut, par une saine émulation, les entreprises de notre pays. Si les Algériens critiquent la Sonatrach, et les Angolais la Sonangol, ils ne jettent pas le bébé avec l’eau du bain. La Sonatel est davantage à aduler, à imiter, qu’à blâmer.

Cheikh Yérim Seck

(Source : Yérim Post, 20 février 2018)

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