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Qualité et inclusion des services numériques au Sénégal : comment bâtir une résilience digitale post COVID- 19 ?

lundi 10 août 2020

Actuellement, seulement 17,8% des ménages en Afrique ont Internet à la maison et le continent ne représente que 21 % des utilisateurs d’Internet dans le monde.

On estime que plus de 250 millions d’écoliers en Afrique ont été affectés par la COVID-19 et la plupart d’entre eux n’ont pas les outils numériques pour poursuivre leurs cours en ligne.

Face à ces disparités, les pays africains particulièrement le Sénégal ont l’obligation d’investir encore plus sur l’accès à Internet afin de mieux booster leurs développements socio-économiques après la crise de la COVID-19.

Au regard des mutations que traversent toutes les activités le monde, il serait également plus conséquent de passer à un niveau d’accélération sur toutes les stratégies de politiques numériques au Sénégal (Stratégie Sénégal Numérique, Stratégie Nationale de Cybersécurité et Stratégique Santé Digitale).

Il s’y ajoute, de donner tout le pouvoir nécessaire au Conseil National du Numérique afin qu’il ne soit non seulement pas un cadre de consultations, mais qu’il puisse agir dans une sphère plus élargie de contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) des projets numériques.

Par ailleurs, le financement de certains projets numériques nécessite un modèle d’affaire participatif.

Avec beaucoup de recul, je me permets de comprendre l’offre de prix de l’entreprise de télécommunication Orange Sénégal qui a revu la structure de ses prix cette semaine.

En mon sens, cette nouvelle mesure doit exiger en retour, une meilleure qualité de service.

Pour ce faire, il serait opportun de mieux prendre en compte les besoins et aspirations des consommateurs sénégalais.

L’Etat du Sénégal à travers l’Agence de Régulation des Télécommunications et Postes (ARTP) se doit de faire une étude qualitative des services, infrastructures et équipements de tous nos fournisseurs d’accès à Internet (FAI).

L’Etat se doit d’exiger un réel projet de connectivité sur toute l’étendue du territoire national d’ici 2025.

L’Etat du Sénégal se doit de veiller à l’effectivité du déploiement de la quatrième génération des standards pour la téléphonie mobile correspondant au LTE-Advanced (4G) sur tout le Sénégal.

La couverture du réseau Global System for Mobile Communications (GSM) doit être plus effective au Sénégal et sans rupture.

Les opérateurs doivent faire une étude d’impact sur les risques sanitaires des télécommunications ou les dangers des ondes électromagnétiques ainsi que d’intégrer dans leur responsabilité sociétale des entreprises (RSE) des campagnes de sensibilisation sur les risques sanitaires liés au rayonnement et ondes électromagnétiques générées directement par les appareils de télécommunications tels que le téléphone mobile, le téléphone domestique sans fil, le Wi-Fi, ou encore les antennes-relais de téléphonie mobile.

En collaboration avec la commission des données personnelles (CDP), les entreprises de télécommunications au Sénégal doivent revoir les règles portant sur les conditions de confidentialité et de neutralité au regard des messages transmis et des informations liées aux communications et sur la sécurité et l’intégrité des réseaux et services.

En réalité, la crise sanitaire démontre sans doute combien le numérique et l’internet contribuent à la lutte contre la pandémie de la COVID-19.

Il est libre à toute entreprise de proposer une politique de prix qui serait en phase avec ses objectifs commerciaux.

En outre, l’Etat à travers ses organes de régulation doit veiller à la qualité des services proposés par les entreprises télécoms qui opèrent dans son espace géographique. Dans la mesure où l’autorité en l’occurrence (ARTP) à la possibilité d’encadrer les prix de l’opérateur dominant article (24) code des communications électroniques.

En effet, pour le court terme, il est urgent d’augmenter la bande passante, de gérer les risques de congestion pour éviter les coupures et de connecter toutes les populations, et même dans les zones plus reculées.

Ces objectifs exigent de modifier la configuration des réseaux, la gestion du trafic et l’accès à la capacité disponible des infrastructures afin d’assurer la connexion à Internet des institutions publiques, des ménages et des petites et moyennes entreprises.

Les fournisseurs de service public disposent d’actifs précieux câbles et poteaux, bâtiments, droits fonciers, voire réseaux de fibre optique qui pourraient être mis à profit pour organiser un déploiement rentable de nouvelles infrastructures à haut débit.

Pour les opérateurs de télécommunications, le partage des infrastructures est la voie à suivre pour étendre la couverture et réduire les coûts de développement des réseaux.

Ensuite, nous devons accélérer la transformation numérique au Sénégal en augmentant massivement les ressources consacrées à la mise en place des bases d’une économie digitale. Cette crise révèle cruellement la répartition inégale des avantages de la technologie.

Selon le Rapport final d’ENSIS 2011 fait par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le secteur informel occupe 48,8% de la population active et représente 41,6% du PIB. Il a été terriblement affecté par la crise sanitaire, car ne connaît pas le télétravail.

En plus, au Sénégal même les entreprises les mieux structurées n’ont pas, très souvent, la capacité de numériser leurs activités. Les enseignants, les élèves et les fonctionnaires ont besoin d’une connexion internet, mais aussi de compétences numériques pour utiliser efficacement les outils digitaux. Les économies s’appuient de plus en plus sur les technologies financières pour se maintenir à flot, et la demande de services tels que les paiements mobiles, la livraison de repas et le commerce électronique va s’accroître de manière exponentielle.

En mon sens, voilà le véritable combat socio-économique auquel nous devons faire face pour réussir la résilience post COVID-19. Il nous revient de collaborer avec toutes les forces vives du sénégal et de la diaspora pour réaliser la promesse du numérique pour tous et de permettre à chacun de rester connecté, même en ces temps de distanciation physique.

Malick FAYE
IT & Digital Project Manager
Enseignant associé au pôle STN – UVS

(Source : Social Net Link, 10 août 2020)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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