Un soutien politique net et sans ambages, c’est ce que le président de la République était venu apporter, vendredi dernier, à la société Sudatel empêtrée dans ce qu’il est convenu de ranger au rayon des scandales financiers d’Etat : la commission (ou rétro-commission) de 20 milliards de francs Cfa tombée dans l’escarcelle d’autorités et de lobbyistes sénégalais d’ici et d’ailleurs.
Ne retenir, en effet, du déplacement présidentiel que le strict aspect marketing lié au lancement de la puce 3G+ par l’entreprise téléphonique soudanaise est le plus court chemin conduisant à brouiller la vraie nature de l’engagement du chef de l’Etat. Cette puce 3G+, c’est un vrai prétexte (à la bonne heure !) offert au chef de l’Etat pour disculper officiellement toute autorité sénégalaise (et Sudatel bien sûr !) qui serait dans la combine des 20 milliards. Son geste (le déplacement en soi) et sa position (les mots) sont bien la réponse politique de la plus haute autorité de l’Etat sénégalais à une demande (ou exigence) de protection réclamée par des promoteurs économiques perturbés par les développements à grande vitesse autour d’un dossier sale qui les concerne. Visiblement, le déluge de communiqués payants tombés dans la presse écrite n’a pas suffi à laver un honneur outragé ! L’aveu, c’est ce message subliminal que le premier magistrat du pays envoie à ses subordonnés de la magistrature comme pour décréter que cette affaire de gros sous ne saurait dépasser les limites d’une passion médiatique finalement sans objet. Tel est l’objet du desideratum présidentiel. Tel est l’aveu du rôle du Président Wade dans le scandale que voilà. Le principe de prestige qui s’attache à l’Etat du Sénégal a été détourné au bénéfice d’une société privée, étrangère en plus. Mais que ne ferait-on pas pour protéger des fils prodigues en voie d’être perdus par une boulimie d’argent à nul autre pareil ?
Sudatel avait besoin de cet associationnisme délibéré entre le principe de la respectabilité qu’offre la première institution de la République, et son propre emblème éthiquement atteinte, dans l’objectif d’accompagner une opération commerciale d’envergure par une moralité présupposée bonne. Mais en raison justement de l’image désastreuse que renvoie le président de la République à une frange de l’opinion locale et internationale, il n’est pas certain que l’opération marketing atteigne le succès qui en est espéré.
Pour le reste, on ne peut qu’être sidéré par la nonchalance et le manque radical de bonne foi dans l’évocation d’une variation monétaire pour justifier la disparition organisée d’une masse de 20 milliards de francs. C’est simplement de la folie ! Si cela était vrai, les dictateurs africains qui ont garni leurs comptes bancaires suisses de deniers publics ou issus de transactions financières frauduleuses seraient presque tous à genoux au regard des fluctuations à la baisse subies par le dollar ces deux dernières années. C’est insensé ! Mais réjouissons-nous quand même que le Président Wade n’ait pas changé de discours à ce niveau, comme cela fut le cas dans la réfection de l’avion présidentiel. On progresse !
Momar Dieng
(Source : Le Quotidien, 14 juin 2010)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000