Le 8 janvier, Orange a inauguré son siège opérationnel MEA (Middle-East & Africa) dans la Tour Casablanca Finance City (CFC) en plein cœur de la métropole économique du Maroc. Cette décision s’explique par la position de hub régional du Maroc, mais elle prépare également l’annonce d’une prochaine introduction en bourse de la filiale du groupe français, depuis la place financière du royaume chérifien.
« Une des clés de la réussite des nouveaux services est de les penser depuis l’Afrique », a déclaré Stéphane Richard, le PDG du groupe, mardi dernier à l’occasion de l’inauguration du siège d’Orange Middle-East and Africa (OMEA).
Depuis les nouveaux bureaux du groupe situés au cœur de Casablanca Finance City (CFC), il sera désormais possible de suivre en temps réel, l’activité digitale d’Orange dans la région Afrique et Moyen-Orient. La décision d’établir un siège opérationnel de la zone MEA en Afrique s’appuie sur une volonté de rapprochement avec un marché synonyme de croissance pour le géant des télécoms tricolore. A ce jour, OMEA couvre 19 pays d’Afrique et du Moyen-Orient pour près de 125 millions de clients et un chiffre d’affaires de 5.2 millions d’euros.
« Symboliquement, c’est un message très fort, un tournant dans l’histoire du groupe qui vient confirmer notre volonté de nous rapprocher de nos clients et de faire d’Orange MEA l’opérateur multiservice préféré des populations en Afrique et au Moyen-Orient », se félicite Alioune Ndiaye, directeur général d’Orange Middle East-Africa. Le DG a de quoi se réjouir avec une croissance annuelle de 6 %, Orange MEA est devenue la première zone de croissance du groupe Orange qui y investit chaque année près de 1 milliard d’euros pour accompagner le renforcement de la connectivité régionale.
« L’Afrique nous a apporté de la croissance alors que les d’autres marchés plus matures ne nous le permettaient plus [...] Aujourd’hui, notre marque est l’une des plus connues du continent et tout le groupe est derrière le développement d’Orange en Afrique », a déclaré Stéphane Richard, PDG d’Orange, qui a inauguré en personne le siège d’OMEA.
Avec une croissance mesurée en Europe, l’Afrique qui représente aujourd’hui plus de 12 % des résultats du groupe (41 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018) est devenue le nouvel eldorado du 3e opérateur télécoms du continent, juste derrière le sud-africain MTN (8,3 milliards d’euros en 2018) et Vodacom, filiale du groupe anglais Vodafone (un CA de 5,5 milliards d’euros la même année).
Une actualité riche en promesses de développement
La fin de l’année 2019 aura été particulièrement intensive pour le groupe Orange, augurant de prometteuses perspectives pour 2020. Mi-novembre, lors de la 9e édition d’Africom qui s’est tenu à Cape-Town, le groupe Orange et Itel annonçaient le lancement de la version 4G du mobile Sanza (« Sanza XL »).
Simultanément, Orange annonçait la construction d’un nouveau backbone en Afrique de l’Ouest. L’infrastructure recouvre un réseau de fibres optiques terrestres et de câbles sous-marins et permettra une exploitation centralisée qui reliera à terme, les principales capitales régionales de huit pays. « Pour Orange, ce backbone ouest-africain est un investissement majeur puisqu’il permettra une meilleure sécurisation de la connectivité internationale et nous permettra d’appréhender sereinement la montée en débit nécessaire au développement numérique des territoires de la zone » se félicite Alioune Ndiaye, le DG d’Orange Afrique et Moyen-Orient.
Enfin, le 16 décembre, Orange et la GIZ allemande annonçaient un partenariat pour l’amélioration de l’employabilité numérique de quelque 20 000 jeunes dans la région EMEA. Ce partenariat à 30 millions d’euros (20 millions d’investissements du groupe Orange et 10 millions de la GIZ) rendra possible le développement de hubs numériques (Orange Digital Centres (ODC) déjà présents en Tunisie et au Sénégal. Chaque ODC comprend une école du code, un FabLab solidaire, un accélérateur de startup « Orange Fab » et Orange Digital Ventures Africa, le fonds d’investissement du Groupe Orange. Ce format devrait se généraliser dans les autres pays couverts par le groupe dès 2020.
Le marché éthiopien ou la clé d’une prochaine introduction en bourse ? « Le Maroc représente un hub régional entre Paris et l’Afrique. De plus, la compagnie Royal Air Maroc propose des connexions avec de nombreux pays d’Afrique », précise Jérôme Hénique, DGA d’OMEA, pour expliquer le choix du Maroc. Cela étant, la situation géographique et les compétences locales du royaume chérifien ne sont pas les seuls atouts de Casablanca. Pour Alioune Niaye, « le Maroc est -aussi- un choix politique [...] Contrairement au Sénégal ou à la Côte d’Ivoire, où l’Etat est actionnaire minoritaire, ce n’est pas le cas au Maroc ». Ménageant les susceptibilités des uns vis-à-vis des autres, le Maroc apparaît dès lors comme une solution politique neutre.
Ensuite, dans une logique d’autonomisation d’OMEA, le groupe pourrait bientôt annoncer l’entrée en bourse de la filiale, profitant de son siège implanté dans la capitale financière marocaine.
En effet, l’opérateur télécoms français engagé dans une logique de diversification pourrait ouvrir son capital tout en restant majoritaire, ce qui lui permettrait de partager les risques pour accompagner le développement de ses activités multiservices. Orange est notamment impliqué dans le secteur de l’énergie et proposera, dès le second semestre 2020, des services financiers en Afrique de l’Ouest, avec le lancement d’Orange Bank.
Sur l’éventualité d’une prochaine introduction en bourse d’OMEA, ce n’est plus qu’une question de temps et d’opportunité, selon Stéphane Richard. « Tout dépendra des conditions de marchés et des conditions externes ». Cette introduction pourrait faire suite à « une grande opération de croissance externe par exemple. On est techniquement prêt [... ] Il s’agirait d’une double cotation sur une place européenne et sur une place africaine », explique le PDG.
Le groupe regarde du côté de l’Ethiopie dont le gouvernement a récemment annoncé l’ouverture du marché des télécoms. Une arrivée d’Orange sur ce marché pourrait donc être l’événement opportun pour annoncer une introduction boursière d’OMEA. « Nous y sommes un partenaire technique depuis très longtemps », a d’ailleurs souligné au passage Stéphane Richard qui considère qu’à l’horizon 2025, l’apport d’OMEA dans le chiffre d’affaires global du groupe pourrait atteindre 20 %. Une ambition qui ne se réalisera pas sans la pénétration de nouveaux marchés comme l’Ethiopie par exemple, qui représenterait avec ses 100 millions d’habitants un solide réservoir de croissance pour le groupe.
Marie-France Réveillard
(Source : La Tribune Afrique, 10 janvier 2020)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000