Les chiffres sont souvent alarmants quant à l’accès des pays en développement aux Nouvelles technologies. L’écart entre les riches et eux ne cesse de s’accroître. C’était, du moins, le constat généralement fait - et accepté -, et la fracture numérique découle de ce gap. Jusque-là, on la considérait comme alarmante. Et pourtant, l’Union internationale des télécommunications (UIT) vient mettre le bémol à cette assertion. Dans le " Rapport sur le développement des télécommunications " publié jeudi dernier, en effet, l’UIT explique que la fracture numérique ne serait pas aussi importante qu’on le croit, et que ce sont plutôt les statistiques qui faussent le jeu. Selon elle, il est difficile de connaître la réalité de la fracture numérique sans de bonnes statistiques. Michael Minges, chef de l’unité Marché, Economie et Finance et principal auteur du rapport de l’UIT, a estimé, dans des propos rapportés dans un communiqué de l’UIT, qu’il " existe une liaison étroite entre le fossé numérique et le fossé statistique ". Commentant ce document, l’expert de l’UIT, révèle que 60 % des enquêtes sur les usages des TIC sont faites dans les pays les plus riches, alors que, dans les 59 pays considérés comme les plus démunis, il n’y en a pas eu. Dans la plupart des Etats en développement, explique une autre analyste de l’UIT, " le nombre des internautes est généralement établi sur la base des estimations, parfois très floues, des pouvoirs publics ". Conclusion, pour l’UIT, les chiffres donnés sur les usages des TIC dans les pays en développement sont en fait sous-évalués. L’organisation internationale cite, entre autres, l’exemple de la Jamaïque où une estimation donnant un taux de pénétration d’Internet de 5 % a été infirmée par un sondage qui a révélé qu’il était en réalité de 23 %. Dans les pays riches, ce serait le contraire. Les chiffres seraient ici, soit surévalués, soit contradictoires. Le cas de l’Espagne est cité où " au moins six enquêtes d’utilisation de l’Internet ont été réalisées, avec des résultats très variables, puisque, selon l’étude considérée, le pourcentage des habitants du pays qui sont connectés est tantôt de plus de 50 %, tantôt de moins de 20 % ". En moyenne, estime le rapport de l’UIT, les niveaux réels de pénétration de l’Internet établis par les organismes statistiques des pays d’Europe sont inférieurs de 13 % aux chiffres publiés dans les études de marché. Finalement, M. Minges, l’un des auteurs du rapport, a estimé jeudi dernier que la fracture numérique n’est pas " aussi grave que nous le pensons " et que ce constat pourrait avoir des " implications importantes " pour le Sommet mondial sur la société de l’information. Curieux que l’on arrive à un tel constat à la veille du Sommet sur la société de l’information (dont l’ouverture a lieu aujourd’hui) où l’une des questions sensibles est justement celle de la solidarité numérique. En minimisant la fracture numérique, on met de l’eau dans le vin de ceux qui restent encore réticents à l’idée d’un fonds de solidarité numérique, thérapie contre le fossé numérique proposée par Abdoulaye Wade, au nom de l’Afrique, et soutenue par les " quatre cinquièmes de l’humanité ".
Alain Just Coly
(Source : Le Soleil 10 décembre 2003)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000