Le séminaire organisé jeudi par la société Microsoft, en collaboration avec le Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA), a permis de mettre en avant un certain nombre de questions liées au piratage des logiciels et d’examiner la législation sénégalaise face à ce fléau mondial. Dans notre édition d’hier (page 2), nous avions fait le point sur l’état de la législation sénégalaise en ce domaine, au regard des interventions de la directrice du BSDA et d’avocats spécialistes du droit d’auteur. Plus spécifiquement, voici comment Microsoft entend protéger ses logiciels au Sénégal. Quand on est le premier éditeur mondial de logiciels, il est presque « normal » d’être aussi l’un des plus piratés. Consciente de cela, Microsoft essaie, tant bien que mal, de lutter contre le piratage mondial de ses programmes. De temps en temps, on lit au détour d’une dépêche d’agence de presse, la saisie de CD pirates de tel ou tel logiciel de Microsoft, notamment en Asie, continent très actif en ce domaine. Depuis quelques années, Microsoft s’intéresse aussi au piratage dans nos pays où, selon Moussa Touré, responsable pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de la division PME et Partenaires de la société de Redmond, « neuf logiciels sur dix » seraient utilisés illégalement. Pour Abednego Hlatshwayo, responsable pour Microsoft des questions anti-pirage pour l’Afrique - dont les propos en anglais étaient traduits par Mme Yacine Barro qui sera officiellement installée la semaine prochaine comme responsable du bureau sénégalais de Microsoft - « la plupart des utilisateurs considèrent le logiciel comme une simple commodité, à l’instar d’un livre ou d’un CD musical, dont on peut user à sa guise. Mais la réalité est que Microsoft vend des licences pour utiliser ses logiciels. Et cela signifie qu’ils ne peuvent être utilisés qu’en adéquation avec les paramètres définis dans les licences ». Simple à comprendre, peut-être, mais pas facile à faire appliquer aux nombreuses entreprises qui, selon l’éditeur, font un usage inapproprié des produits Microsoft. Quelle solution face à un tel constat ? Comme pour ne pas ternir son image de marque d’entreprise dont l’objectif est de mettre « un ordinateur sur chaque bureau et dans chaque foyer », Microsoft dit vouloir adopter, dans sa démarche au Sénégal, la voie du dialogue et de la mesure, de l’éducation et de l’explication. Ainsi, a soutenu M. Moussa Touré, la campagne du numéro un du logiciel à l’endroit des entreprises sénégalaises ne sera pas « répressive » : « On a la ferme volonté d’être présent, mais cela ne veut pas dire que ce sera une chasse aux sorcières ». Il s’agira surtout, martèle encore M. Touré, de faire des campagnes d’éveil, de construire des relations solides de partenariat avec les autorités qui s’occupent des questions de droits d’auteur, d’aider à la lutte contre le piratage, notamment en communiquant beaucoup sur la question (annonces presse, brochures, séminaires, etc.). Ce n’est qu’en cas d’insuccès de ces tentatives - qui peuvent durer des mois, voire des années pour chaque cas - que l’expertise du cabinet d’avocats sénégalais contracté par Microsoft sera mis à contribution pour les poursuites d’usage. Car, évidemment, comme a d’ailleurs tenu à le rappeler, lors de la conférence de presse qui a suivi le séminaire, Mme Diabe Siby, directrice du BSDA, toujours pointilleuse lorsqu’il s’agit de défense des droits d’auteur, la fermeté ne sera pas évacuée afin que force reste à la loi, même si cette loi reste encore passablement inadaptée (voir notre article d’hier). D’une manière générale, la campagne se focalisera sur les entreprises, et notamment les PME-PMI et les administrations publiques, lesquelles constituent, selon M. Touré, « notre plus gros problème », les multinationales installées au Sénégal et les grandes sociétés locales étant généralement en règle de ce point de vue. Quand on leur demande si la politique des prix n’est pas la cause première du piratage, avec des tarifs trop élevés pour les pays sous-développés, la réponse du côté de Microsoft semble plutôt sereine. Primo, sur les trois grandes régions (Amérique, Europe, Afrique), c’est l’Afrique qui bénéficie des tarifs les moins chers. Secundo, les prix varient selon les segments de clients (entreprises ou particuliers). Enfin, « le produit Microsoft contribue à la création de richesses pour les entreprises, il faut [donc] aussi en payer le prix. Et si les entreprises sont capables d’acheter des ordinateurs à 400.000 ou 500.000 F [l’unité], pourquoi ne pourraient-elles pas ajouter 30 % de leur valeur pour acquérir les logiciels qui les font fonctionner » - et leur font gagner de l’argent... ? En tout cas, avec le lancement de ce chantier pour la protection de ses logiciels au Sénégal, et peut-être dans quelques autres pays de la sous-région, le premier éditeur informatique du monde a du pain sur la planche. C’est bien le moins qu’on puisse écrire.
ALAIN JUST COLY
(Source : Le Soleil 14 février 2004)
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