En conférence de presse hier, jeudi 15 juin, au niveau du siège de la société Wiss Africa, spécialisée dans le numérique et l’innovation en Afrique, Samba Sène, Président fondateur de ladite entreprise a affiché tout son scepticisme sur l’annonce de la mise en place d’un Conseil national du numérique ainsi que la création d’une Agence nationale de cyber-sécurité. S’expliquant, M. Sène a fait savoir qu’au Sénégal, on a l’habitude de mettre en place des structures sans au préalable définir les bases et autres fondamentaux. Pis, il a trouvé que le pays excelle dans les stratégies, mais la mise en oeuvre effective cause problème.
Pour lui, il ne faut pas faire du copier coller sur ce qu’à fait l’Occident, ou avoir recours à des experts extérieurs pour la mise en place de ces structures. Mais plutôt, a-t-il proposé, il faut avoir confiance à l’expertisme locale, faire appel à la multiplicité, sans oublier de toucher tous les secteurs et non pas se limiter aux acteurs qui se trouvent dans l’écosystème du numérique.
Le Directeur général de Wiss Africa est, par ailleurs, revenu sur le séminaire devant regrouper des experts du digital du monde entier du 28 au 29 juin prochain, à Dakar, autour des thèmes relatifs au digital et à l’innovation. Pour lui, la transformation digitale est une exigence, car elle est un véritable accélérateur d’innovation. Sans elle, on se fait liquider par les autres, prévientil. Il a estimé ainsi que l’Afrique a besoin d’innover sur tous les plans pour retrouver le chemin du développement. Il s’agira pour lui donc de sortir des chantiers battus et des autoroutes de la confortabilité, pour penser différemment et agir autrement, afin de faire bouger les choses.
Toutefois, il a prévenu qu’il n’y a pas d’abri anti-digital. C’est-à-dire que le digital suit l’humain partout et l’accompagne dans tout ce qu’il fait. Donc, pour lui, il y a lieu de l’apprivoiser. Pour ce faire, il faut, à son avis, oser le collaboratif, utiliser la multiplicité, être audacieux, sortir du cadre, viser haut, sans oublier d’utiliser les modèles innovants de distribution. Cependant, il a prévenu qu’il y a d’énormes risques. Plus dubitatif, il a indiqué qu’on risque en effet le chaos digital, si le problème de la cyber-sécurité n’est pas prise en compte dès le départ. D’ailleurs, il a considéré que le pays n’est pas suffisamment protégé tout comme certaines entreprises qui, selon lui, font du « digital cosmétique ». Pour lui, rien n’est fait en profondeur. Comme anecdote de vulnérabilité, Samba Sène a laissé entendre que certaines personnes dans l’administration sénégalaise ont toujours des adresses email sur gmail ou yahoo, au lieu de penser à créer des adresses électroniques avec gouv.sn.
Jean Michel Diatta
(Source : Sud Quotidien, 16 juin 2017)
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4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
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Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
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