La libéralisation programmée du secteur des télécommunications au Sénégal, suscite bien d’interrogations et d’incertitudes auprès des agents de la Société nationale des télécommunications du Sénégal (Sonatel). D’où la rencontre avec la presse organisée, hier, par l’Intersyndicale afin de décliner sa vision sur la Lettre de politique sectorielle des télécommunications du ministère de tutelle.
Pour les compagnons de Ibrahima Konté, secrétaire général de l’Intersyndicale et de El Hadj Sarr de l’Amicale des cadres de la Sonatel, la Lettre de politique sectorielle des télécommunications rendue publique le 26 janvier dernier par le ministre Joseph Ndong ne reflète nullement les recommandations et les conclusions de la concertation nationale sur le secteur des télécommunications de juillet 2004. Or, tel qu’annoncé, le document loin d’être « une politique globale d’industrialisation nationale, un ensemble de stratégies performantes élaborées en concertation avec les différents partenaires » s’embourbe plutôt dans ses « incohérences et ses ambiguïtés », de l’avis même de I. Konté. Des dysfonctionnements qui s’articulent autour de plusieurs actes visant à affaiblir la première entreprise en capitalisation boursière au sein de l’espace Union monétaire ouest-africaine. Parmi ces actes posés par les pouvoirs publics et notamment par la Lettre de politique sectorielle des télécommunications, « un schéma de libéralisation politico-financière voire spéculative avec ambition de se retirer du capital de la Sonatel, des risques d’atomisation du marché avec le choix d’un opérateur global et la délivrance de licences régionales, une absence totale dans la volonté de construire autour de l’existant, notamment Sonatel et ses potentialités ».
Par refus donc du « paramétrage itinératif ou conjoncturel du secteur des télécoms comme des lobbies et autres Raspoutine tapis dans l’ombre et animés d’une disposition réelle d’accaparer la réussite de la Sonatel », aux dires de I. Konté, l’Intersyncale des travailleurs invite l’Etat à promouvoir une stratégie rigoureuse de libéralisation, au bénéfice de la nation et des contribuables. Toute une politique définie en collaboration avec les acteurs et centrée autour d’une réglementation qualificative qui respecte les fonctions régaliennes de l’Etat, d’une régulation conforme aux attributions de l’ART, de la protection des secteurs à niches, de la définition d’un chronogramme pour l’application des phases administratives, financières, techniques du programme de libéralisation etc. En somme, un schéma qui se confond avec les conditions d’une libéralisation réussie et qui suppose entre autres dispositions le refus de fractionner le marché, le non-désengagement étatique du capital de la Sonatel, la transparence dans l’attribution de la licence d’exploitation à un 3e opérateur.
Pour finir, les compagnons de I. Konté et de El Hadj Sarr, qui ont récusé toute velléité de « protectionnisme voire de nombrilisme syndical », ont réaffirmé dans la conférence de presse « leur sens historique de l’initiative et de l’anticipation pour se battre mordicus dans la défense de leurs intérêts ». Sans se prévaloir de stratégies de lutte actuellement en stand-by, l’Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel a renouvelé toutefois « sa détermination à mener une bataille multiforme mais dont les résultats seront globaux », aux dires de El Hadj Sarr , si l’Etat persiste dans sa volonté à appliquer intégralement la politique définie de libéralisation. « Les moyens de lutte qui ont poussé les autorités à aller à la concertation sur le secteur des télécommunications sont encore bien là pour que la Sonatel ne suive pas les exemples de libéralisation et de liquidation de la Sones, de l’Oncad et d’Air Afrique », a conclu dans son plaidoyer I. Konté.
Moctar DIENG
(Source : Sud Quotidien, 9 février 2005)
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