Même l’Agence de régulation des télécommunications (Art) a préféré suspendre sa langue... aux câbles à propos de la libéralisation des télécommunications en juillet prochain. "La libéralisation sera lancée au moment où l’Etat aura défini les orientations dans sa lettre de politique sectorielle qui est en cours d’élaboration", souligne Babacar Ndiaye, secrétaire général de l’Art.
Les explications servies par le responsable de la réglementation et du contentieux de la même instance n’ont pas, non plus, apporté de l’eau dans la bouche des différents acteurs présents au séminaire organisé par la fondation Friedrich Ebert, les 21 et 21 mars derniers. Tout au plus, Thierno Mohamadou Ly a tenté de rassurer les opérateurs, notamment la Sonatel et la Sentel. "La libéralisation des télécommunications a déjà commencé avec la loi n°96-03 du 22 février 1996 qui a consacré la libéralisation du mobile et services à valeur ajoutée. Maintenant, nous allons vers la libéralisation d’autres segments (la téléphonie fixe, l’international et la transmission de données). Tout le monde se pose la question de savoir comment se fera la libéralisation sur ces segments. L’Etat est en train de réfléchir sur sa stratégie afin de retenir le meilleur schéma. L’essentiel est que juillet 2004 verra l’arrivée de nouveaux opérateurs. Le cas échéant, l’Art sera chargée de mener les orientations de l’Etat", avance M. Ly.
Juillet 2004 ne marquera que le début du processus d’une libéralisation totale du secteur. Ce qui ne fait que rajouter à la confusion. "Tout le monde parle de la libéralisation, mais personne ne connaît son contenu. Par rapport à cela, nous n’avons pas de visibilité pour affiner nos stratégies. Nous n’en avons pas peur, mais nous ne savons pas qui peut avoir quoi à partir du 19 juillet", s’interroge Saër Niang de la direction de la Sentel. Directeur technique de ce second opérateur de téléphonie mobile, Mohamadou Diao Bâ voudrait que les relations entre l’Art et l’Etat soient mieux définies comme elles le sont avec les opérateurs. Du côté de la Sonatel, ses responsables ont défendu une thèse similaire. "L’Art cumule des fonctions relevant normalement des trois ordres de pouvoirs constitutionnels : pouvoir d’élaboration de normes (pouvoir Législatif et réglementaire), pouvoir de contrôle et de sanction (pouvoir Judiciaire), pouvoir de mise en œuvre de la politique gouvernementale (pouvoir Exécutif). Pour une régulation efficace, la définition des règles du jeu, c’est-à-dire la préparation des lois et des décrets, la négociation des réglementations internationales ainsi que le contrôle du service universel doivent relever du ministère chargé des Télécommunications. Cela permettrait de mieux intégrer les avis des acteurs en les rapprochant de l’instance de définition des règles du jeu, tutelle de l’ensemble des acteurs", croit savoir Seydi Ahmed Sy Sarr, directeur de la Réglementation et des Affaires juridiques de la Sonatel.
L’ouverture des marchés doit se faire dans des conditions qui permettent d’atteindre les objectifs de l’Etat, indique M. Sarr. Dans ce sens, le coordinateur de l’Intersyndicale de la Sonatel, Ibrahima Konté, a prêché pour la concertation "qui avait permis aux autorités de réussir la privatisation de la Sonatel pour laquelle l’avis des travailleurs a été pris en compte". Le syndicaliste prophétise qu’en juillet prochain, il y aura un vide juridique. "C’est pourquoi, explique-t-il, l’Etat doit prendre ses responsabilités avant cette échéance".
Pour la chargée de programmes de la fondation Ebert, Mme Nanténé Coulibaly Seck, une libéralisation des télécommunications peut être inquiétante, tant pour le consommateur qui, d’une certaine façon, est laissé à "la merci des privés voraces que pour les entreprises elles-mêmes qui sont condamnées à se livrer une rude concurrence où les plus faibles seront appelées à périr", pense-t-elle. Devant l’absence remarquée du ministère de l’Information pourtant conviée à la rencontre du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), les différents acteurs n’ont pu trouver un interlocuteur du pouvoir public pour rassurer les uns et les autres.
Johonson MBENGUE
(Souèrce : Wal Fadjri 23 mars 2004)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
17 227 783 abonnés Internet
Liaisons louées : 4 420
Taux de pénétration des services Internet : 97,12%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
297 046 abonnés
256 076 résidentiels (86,21%)
40 970 professionnels (13,79%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
20 854 830 abonnés
Taux de pénétration : 117,57%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000