La libéralisation totale des principales activités de télécommunications va entrer en vigueur en juillet 2004. Dans cette perspective marquant la fin du monopole de la Sonatel, le Collectif des journalistes économiques (Cojes), en partenariat avec la Fondation Friederich Ebert (Ffe), a tenté, les 20 et 21 mars derniers à Saly Portudal, de confronter la position des acteurs concernés autour des ‘enjeux et des opportunités’ de cette libéralisation. La seule fausse note de cet important cadre de réflexion a été l’absence notoire de la partie représentant les autorités compétentes, acteurs principaux dans le processus.
"Les enjeux de la libéralisation des télécommunications : Quelles opportunités pour les consommateurs, les entreprises et l’économie sénégalaise ?" C’était le thème du séminaire organisé par le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes). L’occasion était bien venue pour le collectif, pour entamer les travaux en rendant d’abord hommage à la mémoire d’un de ces principaux initiateurs, le journaliste Alain Agboton, aujourd’hui disparu. Comme pour camper le débat et en guise d’introduction, la chargée de programmes de la Ffe, Madame Nanténé Coulibaly Seck, transmettra les propos du représentant résident de la Ffe, qui estime que ‘Du fait de la prégnance de l’économie de marché qui s’impose de façon globale sur notre monde, la libéralisation des télécommunications apparaît, pour le Sénégal, comme pour l’ensemble des États démocratiques, comme une nécessité’. Dans le vif du sujet, les représentants d’organisations de consommateurs, l’Union des gérants de télécentres, la société Sentel, les cadres et syndicalistes de la Sonatel, ont débattu à bâton rompu pour faire connaître leur vision sur ce que devra être l’environnement des télécommunications au Sénégal au lendemain de la libéralisation effective. Si au cours des débats, beaucoup ont relevé une certaine ‘frilosité’ du côté des responsables de la Sonatel face à cette libéralisation, ces derniers, il est vrai, par la voie de Seydi Ameth Sarr, directeur de la réglementation et des affaires juridiques, a abondé surtout dans un sens plutôt restrictif, arguant tantôt que ‘les nouveaux entrants devront investir dans les infrastructures’, ou encore, en insistant pour ‘que la culture du bas prix ne se fasse pas au détriment de la qualité’.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que les télécommunications constituent un maillon essentiel de l’économie nationale notamment dans le secteur tertiaire. Aussi, rien que les 17 mille télécentres dénombrés à travers le territoire national, ‘ont généré plus de 26 mille emplois avec une contribution de 50 milliards de F Cfa soit 33 % du chiffre d’affaires de la Sonatel, et contribuent pour prés de 2 milliards de FCfa sous forme de patentes payéés aux municipalités’, a affirmé Bassirou Cissé, président de l’Union nationale des gérants de télécentres.
Une privatisation après concertation
Tous les acteurs concernés, hormis l’État qui a brillé par son absence au cours du séminaire, sont pour une libéralisation à caractère humain, fondée sur des dispositions juridiques "visant à protéger les intérêts du consommateur, des entrepreneurs, mais aussi de l’État", selon Mme Coulibaly Seck, Chargée de programme à la Ffe. Dans cette dynamique, le coordonnateur de l’intersyndicale de la Sonatel, Ibrahima Konté, lui, prévient sur toute forme de ‘privatisation précipitée ou dictée par les institutions internationales allant dans le sens de compromettre les acquis réalisés par l’opérateur traditionnel’. Quant aux responsables de la Sonatel, Ils se disent prêts à affronter toutes sortes de concurrence, pour peu qu’elles soient saines, et basées sur le maintien dans l’intérêt général du pays des services de télécommunications de qualité. "La libéralisation du secteur des télécommunications ne doit pas dire que l’occasion est donnée pour fragiliser la Sonatel. Elle doit être construite autour de l’opérateur historique en insistant sur le service universel, des services de qualités à des prix compétitifs, la séparation des pouvoirs de réglementation et de régulation favorisant l’innovation et l’investissement", affirme le directeur de la réglementation et des affaires juridiques de la Sonatel, Seydi Ahmed Sarr. Leurs homologues de la Sentel qui ne sont pas indifférents à la libéralisation, ont affirmé avoir pris les dispositions pour faire face aux échéances. Ils ont surtout insisté sur un certain nombre d’éléments à tenir en compte dans la politique sectorielle.
A quand la lettre de politique sectorielle ?
La lenteur de la publication de la politique sectorielle est mal perçue par les acteurs ayant pris part aux débats. L’Agence de régulation des télécommunications (Art), interpellé sur la question, a dégagé toute responsabilité sur la question. Selon Babacar Ndiaye, secrétaire général de l’Agence en question, "la libéralisation sera lancée au moment où l’État aura défini une orientation claire à travers une lettre de politique sectorielle." Une lettre dont le contenu n’est pas encore connue par les principaux acteurs, à quelques mois (juillet 2004) des échéances. Une attitude que Ibrahima konté de l’intersyndicale de la Sonatel, a assimilé à une ‘précipitation ou un manque d’anticipation’. "On ne peut pas comprendre qu’on commence une libéralisation sans publier un projet de lettre d’orientation qui doit être discuté", a-t-il dit. Ce retard en tout cas, pousse les différents acteurs à s’interroger sur l’indépendance de l’Art vis-à-vis de l’État.
Bacary DABO
(Source : Sud Quotidien 22 mars 2004)
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