Au lieu d’aller demander du soutien aux parents, certains étudiants préfèrent mettre à profit l’ordinateur pour graver des CD (Compact Disk). Les ressources servent à l’achat de tickets et de documents.
Dans un autre pavillon, le petit métier qu’exercent les résidents d’une chambre est condensé dans une affiche sur la porte. “ Gravure de CD. MP3, 700 francs, Audio, 500 francs, vidéo 600 francs ”. ici, les étudiants vendent aussi des CD vierges et des disquettes à 250 la pièce. Dans la chambre, deux ordinateurs trônent sur une table encombrée et un autre est posé sur des cartons entrelacés. Sous la table, une multitude de fils se disputent l’espace avec les accessoires des ordinateurs placés à même le perron. Les occupants de cette chambre ont profité de la promotion de machines “un étudiant, un ordinaire” pour se procurer ce matériel informatique qui leur apporte désormais de l’argent.
“ Au départ c’était pour travailler sur l’ordinateur, mais nous avons par la suite commencé la gravure des CD ”, explique l’un d’eux. Son camarade ne veut pas parler de détournement d’objectif. Assis sur la murette de la fenêtre entrouverte, il fait remarquer que les services qu’ils offrent aux étudiants constituent une opportunité qu’il fallait saisir.
“ On a vu qu’on pouvait gagner de l’argent avec. Au lieu d’aller demander des soutiens à nos parents, on a préféré mettre à profit cet outil. Les ressources qu’on y tire servent à l’achat de tickets et de documents. C’est aussi une initiative de création d’entreprise. Car au début, il y avait la demande au campus, mais l’offre n’existait pas ”, expliquent-ils encore.
Après avoir investi leur argent pour l’acquisition de ces ordinateurs, l’heure est au travail pour les rentabiliser. Ces étudiants sont animés par le sentiment d’aider leurs camarades. Ils leur offrent en effet leurs services à des prix abordables. “ Nous faisons la gravure des CD à 250 F.CFA alors qu’ailleurs, le prix tourne autour de 3.000 francs ”, avance cet étudiant qui a déjà décroché sa Maîtrise en Sciences économiques et de Gestion et qui est à la recherche d’un travail.
Selon lui, les étudiants viennent se faire graver sur CD des documents portant sur des logiciels de comptabilité qu’on n’apprend pas dans les classes, des documents en Médecine, en Littérature, etc. “ Dès fois, poursuit-il, les professeurs demandent aux étudiants des travaux faits sur des CD ou des disquettes. Or, ils n’ont pas toujours les moyens de payer ces travaux auprès des autres prestataires de services ”. Des étudiants viennent aussi se faire graver sur CD des clips, ou de la musique tout court.
L’équation de la piraterie
Comme pour se donner bonne conscience, nos interlocuteurs expliquent que les ordinateurs ne consomment pas beaucoup d’électricité. Ici, révèle un étudiant, on fait la gravure généralement le week-end. Il tient aussi à écarter les conséquences néfastes que la pratique de ce petit métier pourrait avoir sur leurs études. Incontestablement, les clients trouvent leur compte dans ces activités. La casquette bien vissée autour de la tête, Léandre Biagui confie qu’il s’est fait graver à une modique somme, des CD portant sur le Code de la route quand il préparait l’examen de son permis de conduire, sans oublier un autre CD sur l’Encyclopédie pour élargir les bases de sa culture générale.
“ On nous fait la gravure des CD au campus à un prix abordable. À Sandaga par exemple, on nous fait le même travail à 2.000 francs. Il n’y a pas de différence, en ce qui concerne la qualité, entre les CD que je me suis fait graver à Sandaga et ceux qu’on m’a fournis ici ”, déclare cet étudiant en 2ème année de Philosophie. Vêtu d’un T-shirt rouge et d’un pantalon en jean bleu, Léandre Biagui n’en jette pas moins un pavé dans la mare de ces étudiants débrouillards et leurs clients. “ C’est vrai qu’on parle du piratage, ce qui n’est pas avantageux pour les artistes musiciens, mais les prix auxquels on nous vend les produits originaux sont hors de notre portée ”, avoue-t-il. Mais l’étudiant graveur des CD rejette les accusations de piratage en indiquant que leur activité n’a aucun impact sur l’économie.
(Source : Le Soleil, 20 avril 2005)
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