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Le spectre d’une libéralisation à la hussarde hante les esprits alertes

dimanche 21 mars 2004

A cinq mois de la fin du monopole de la Sonatel sur la téléphonie fixe, le trafic international et la transmission des données (le 19 juillet), les contours d’une libéralisation totale du secteur donnent le tournis aux opérateurs, aux travailleurs et aux usagers qui n’ont pu trouver la meilleure réponse auprès l’Agence de régulation des télécommunications (ART), elle-même suspendue à la décision de l’autorité politique.

S’exprimant lors d’un séminaire du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES) sur ‘’les enjeux et opportunités de la libéralisation des télécommunications’’ (Saly, 20-21 mars), Nanténé Coulibaly-Seck de la Fondation Friedrich Ebert, estime qu’‘’une telle libéralisation peut être inquiétante, tant pour le consommateur qui, d’une certaine façon est laissé à la merci des privés +voraces+, que pour les entreprises elles-mêmes qui sont condamnées à livrer une rude concurrence où les faibles seront appelées à périr’’.

‘’La libéralisation, tout le monde en parle, mais personne ne connaît son contenu. Par rapport à cela, nous n’avons pas de visibilité pour affiner nos stratégies. Nous n’en avons pas peur mais nous ne savons pas qui peut avoir quoi à partir du 19 juillet ? (date d’expiration de la convention de la Sonatel sur les services à libéraliser)’’, se demande Saër Niang de la direction de SENTEL, 2ème opérateur de téléphonie mobile.

En réalité, rappellent les responsables de l’ART, le cadre réglementaire existe avec la loi n° 2001-15 du 27 décembre 2001 portant Code des télécommunications et, précédemment, la loi n° 96-03 du 22 février 1996, qui l’a créé et qui a posé les jalons de la libéralisation du secteur qui avaient ouvert à la concurrence les segments de la téléphonie mobile et les services à valeurs ajoutées.

‘’La peur n’existe que quand il y a absence d’information. Dans ce cadre précis, il ne doit pas y avoir d’inquiétude, du moment que le cadre juridique existe depuis 1996. Le marché est libéralisé’’, martèle Babacar Ndiaye, secrétaire général de l’ART, qui reconnaît, à l’instar des opérateurs, que ‘’l’inconnu, c’est que nous ne savons pas combien de licences l’Etat va délivrer, dans quelles modalités il va le faire, par segment ou par groupe ? Cela relève d’une décision politique’’.

‘’Il ne sert à rien de privatiser pour fragiliser l’existant ou d’aller dans le sens de favoriser de nouveaux entrants. Le réseau être étendu et modernisé, en s’adossant à l’opérateur historique. Ces nouveaux entrants doivent investir dans les infrastructures au lieu de se limiter aux seules niches rentables. La compétition doit favoriser le développement structurel du pays en encourageant l’accès au téléphone et le développement du haut débit’’, soutient Seydi Ahmed Sy Sarr, de la direction de la Sonatel, citant en contrepoint les 350 milliards de francs CFA investis par la Sonatel depuis 1997.

Aussi, les trois syndicats maison de la Sonatel restent circonspects et suspicieux sur la méthode du gouvernement. Ils en appellent leurs membres ‘’à la vigilance et à la mobilisation pour parer à toute forme de bradage du secteur des télécommunications au profit d’intérêts inavoués et exiger, au nom de la transparence et de la bonne gouvernance tant théorisées et malheureusement si souvent violées, la tenue d’une large concertation nationale’’.

Ibrahima Konté, coordonnateur de l’Intersyndicale, explique qu’ils n’ont ni peur ni hostilité vis-à-vis de la libéralisation dont ils dénoncent toute approche ‘’idéologique’’, ‘’bureaucratique’’, ‘’budgétaire ou financière’’, ‘’bâclée ou précipitée’’ et ‘’spéculative’’. ‘’Nous sommes pour une libéralisation concertée et réussie. Seulement, nous avons l’obligation de tirer la sonnette d’alarme et de demander, pour de tels changements, que l’Etat associe à la réflexion l’ensemble des acteurs’’.

‘’Un débat national, non populiste, s’impose sur la libéralisation, à l’issue duquel, des schémas seront connus et arrêtés. Actuellement, il est possible d’agir sur la lettre de politique sectorielle en cours et sur les cahiers de charges. Nous sommes dans une République, la loi n’est ni la Bible ni le Coran, il est possible de la corriger dans l’intérêt du pays’’, poursuit-il, insistant sur la démarche consensuelle.

Pour sa part, l’Union national des exploitants de télé centres et télé services du Sénégal (UNETTS), par la voix de son président Bassirou Cissé, exprime sa ‘’vision’’ de la libéralisation du secteur des télécommunications à travers un état des lieux, la publication d’une lettre de politique sectorielle, la définition du statut du gérant et de l’exploitant de télé centre ainsi qu’un cahier des charges définissant l’exploitation des télé centres.

‘’La libéralisation des télécommunications, pour revêtir un caractère humain, doit se fonder sur la stricte observance par tous les acteurs, des dispositions juridiques visant à protéger les intérêts du consommateur, des entrepreneurs, mais aussi de l’Etat’’, soutient Mme Seck, expliquant qu’‘’une fois ces garde-fous installés, un Code d’éthique une fois adopté, il sera alors possible d’envisager les opportunités, voire les avantages que pourrait offrir la libéralisation des télécommunications’’.

Serigne Adama Boye

(Source : APS 21 mars 2004)

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