Tant que Me Abdoulaye Wade sera au pouvoir au Sénégal, les citoyens qu’ils estiment être des « n’importe qui » (sic) et porteurs d’un projet audiovisuel seront soigneusement ou sans ménagement - c’est du pareil au même - exclus d’une libéralisation de la télévision dont le processus, pourtant bien lancé aux premiers mois de l’alternance, sera interrompu et remise aux calendes grecques. Et l’explication, le président Wade l’a déjà donnée en d’autres occasions mais l’a répétée dans l’entretien accordé à Walf (voir notre édition d’hier) : « la télévision est trop dangereuse pour le gouvernement . » Il n’est pas à un paradoxe près l’homme qui, jusqu’ici, passe pour un pionnier en matière de presse et qui révèle n’avoir renoncé à son idée de créer la première radio privée au Sénégal que parce qu’il apprit entre-temps que le groupe Sud Com détenait à l’époque un projet bien avancé et qui s’appelle aujourd’hui Sud Fm. Et il est permis de croire que s’il était encore aujourd’hui opposant, il penserait à créer une chaîne de télévision qu’il saurait en tous les cas dangereuse pour le régime que lui, Wade, combattrait. Mais par ces temps où l’opposant d’hier est aujourd’hui au pouvoir, les valeurs changent et les rôles s’inversent. Me Wade veut apparemment ou une télévision nationale au service de son gouvernement ou une télé certes privée mais accommodante qui ne serait qu’un clone de la Rts. Une chaîne lisse qui montrerait le régime de l’alternance non pas dans ses aspérités et qui n’informerait pas à temps et à contre-temps. Une télévision à la ligne comme pareille à celle d’une télévision nationale de laquelle le président a obtenu qu’elle lui détache une équipe de reportage pour lui tout seul, et qui le filme dans ses moindres faits et gestes et sous des angles avantageux. « La télévision est trop dangereuse », a-t-il dit. C’est comme s’il n’y avait pas ailleurs en Afrique - pour ne prendre que ce continent où beaucoup reste à faire en matière de liberté de presse et d’audiovisuel - où la télévision est ouverte aux opérateurs privés qui n’en pas pour autant mis leur pays à feu et à sang. En quoi la chaîne de télévision privée gabonaise, très portée sur les chiens écrasés subvertit-elle le pouvoir du président Omar Bongo ? La Lc2 du Bénin a-t-elle jamais été une arme contre le pouvoir du président Kérékou ou celui de son prédécesseur ? La vocation d’une chaîne de télévision n’est pas d’être au service d’un pouvoir. Un régime doit avoir d’autre ambition que de maintenir son peuple dans un état de surconsommation de telenovelas et de série B étrangers. Si la télévision privée ne se fait pas sous le régime de Me Wade, elle verra son avènement avec un pouvoir qui aura plus de clairvoyance des enjeux que représente l’audiovisuel en Afrique. Ce n’est pas laisser un nom à la postérité que d’y associer une télé aux ordres. Au fait, on nage en pleine perplexité, car au moment où son ministre de la Culture et de la communication annonce un code de l’audiovisuel, le président Wade opte pour la télé unique ou quelque chose qui s’en apparente.
Par : Jean Meïssa DIOP
(Source : Wal Fadjri 25 mars 2003)
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