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Interview, Modou Mamoune Ngom, Directeur des Télécommunications : ‘‘Notre ambition est l’éclosion d’entreprises locales innovantes’’

mardi 5 décembre 2017

La Stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN2025) est un programme dépendant du ministère de la Communication, des Télécommunications, des postes et de l’Economie numérique. Dans cette interview, le Directeur des Télécommunications, Modou Mamoune NGOM, explique les enjeux de la SN2025.

Comment est née la SN2025 ?

La SN2025 est née à partir d’un processus entamé depuis 2012, après l’avènement du Président Macky Sall à la magistrature suprême et de son ambition de développer l’économie numérique. Tout a été fait dans une démarche participative et inclusive, impliquant l’ensemble des acteurs. Il y a eu la première partie de l’élaboration de la stratégie numérique, avec l’accompagnement d’un premier cabinet, ensuite des focus group regroupant plusieurs hautes personnalités du monde des télécommunications/TIC où un consensus fort a été obtenu pour la vision « le numérique pour tous et pour tous les usages avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant », et en dernier, la finalisation de l’élaboration de la stratégie numérique SN2025, en octobre 2016.

Quelle appréciation faites-vous de la SN2025 ?

Il faut en premier surtout constater que le Sénégal s’est enfin doté d’une stratégie numérique. Et en avoir une bonne appréciation, parce qu’elle a rencontré l’adhésion et l’appropriation de l’ensemble des acteurs qui se sont engagés à la mettre en œuvre. Il est utile aussi de rappeler que la stratégie « Sénégal numérique 2025 » SN2025 a reçu le prix de la meilleure stratégie ouest-africaine cette année à Abidjan, et était sélectionnée lors du Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI) au mois de juin à Genève.

L’apport de 10% au PIB, est-il réalisable à l’horizon 2025 ?

Les fondamentaux retenus dans la stratégie nous donnent bon espoir et l’état d’avancement de la mise en œuvre, avec les projets et réformes du secteur numérique qui sont en train d’être déroulés nous rendent optimistes. Cependant, nous devons redoubler d’efforts, car les récentes découvertes de pétrole et de gaz (dont la production est prévue en 2022) mettent la barre plus haut pour la part à atteindre en valeur par le numérique dans le PIB. Les actions entreprises vont permettre, à moyen terme, de redynamiser le secteur, attirer les investissements et permettre l’éclosion d’entreprises locales, et l’effet sera une meilleure croissance économique apportée par le numérique.

Après lecture, le programme semble faire la part belle aux Télécommunications, au détriment des jeunes innovations techniques, qu’en dites-vous ?

Le gros des investissements sera assuré par le secteur privé (73%), notamment les opérateurs de télécommunications qui ont de grands projets pour les infrastructures et les services numériques. Cependant, des projets importants existent pour les PME et les innovateurs ; je peux citer le Parc des Technologies Numériques à Diamniadio en cours de réalisation pour cinquante (50) milliards F CFA et les pôles d’activités numériques (digipoles) de créativité et d’innovation dans les villes universitaires dont l’étude est en cours. Notre ambition est l’éclosion d’entreprises locales innovantes et à ce titre, des centres d’incubation et d’accompagnement, des centres de recherche et de développement sont envisagés et les mesures incitatives nécessaires prises.

Sur quel levier s’appuyer pour réussir la mission ?

Il nous faut, entre autres, avoir un environnement adéquat sur le plan juridique, institutionnel et incitatif, une exécution rigoureuse du plan d’actions avec un échéancier précis, le respect des engagements d’investissements des parties prenantes, un cadre de pilotage stratégique et un mécanisme de suivi-évaluation.

Où en est l’application de la SN2025 ?

De bonnes avancées sont enregistrées dans l’application des recommandations de la stratégie numérique SN2025. Beaucoup de réformes et projets ont été réalisés ou sont en cours.

Lesquels ?

Je peux en citer : le cadre juridique et institutionnel, le parc des technologies numériques (PTN) de Diamniadio, la mise en place du point d’échange Internet (SENIX), les 3000 km de fibres optiques du projet large bande, les pôles d’activités numériques (digipoles), le plan national haut et très haut débit, l’actualisation de la stratégie de service universel, l’observatoire national du numérique (ONN), la stratégie nationale de cybersécurité 2022 (SNC), le conseil national du numérique (CNN) …

Le Sénégal va numériser tout son système économique et administratif. Quelles sont les mesures prises pour la cybersécurité ?

Comme vous le savez, la confiance numérique est le 3e prérequis de la stratégie numérique SN2025 et est essentielle pour nos usages. Ainsi, dans le cadre de la sécurité du cyber espace, notre pays dispose déjà du plan « Politique de Sécurité des Systèmes d’Information de l’Etat du Sénégal (PSSI-ES) » et nous sommes en train d’élaborer la stratégie nationale de cybersécurité 2022. En même temps, nous travaillons à mettre en place une infrastructure de gestion de clés électroniques, ainsi qu’un centre de veille, d’alerte et de réaction contre la cybercriminalité (CERT pour Computer Emergency Response Team). Et toujours pour la sécurité numérique, renforcer la coordination au niveau national et la coopération sur le plan international.

Outre ces politiques stratégiques, les instruments législatifs et réglementaires relatifs à la cybersécurité seront actualisés et harmonisés, ce sont nos lois sur la société d’information, sur les transactions électroniques, sur la cryptologie, sur la protection des données personnelles et sur la cybercriminalité. Je pourrais rajouter des mesures telles que l’identification des abonnés de la téléphonie mobile, la fiabilisation de la base de données des abonnés des opérateurs et la mise en place du centre national de supervision du trafic téléphonique.

Donc aujourd’hui, le Sénégal est sur la voie de l’émergence numérique pour un développement économique et social, pour une amélioration de la vie des populations avec des services de télécommunications de qualité, dans des conditions idoines de sécurité, d’accessibilité et de respect de l’environnement. Chaque acteur a sa partition à jouer.

(Source : Enquête, 5 décembre 2017)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
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  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

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- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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