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Guinée-Conakry - Un gré à gré qui fait des perturbations : La Sonatel gêne la communication gouvernementale

lundi 31 octobre 2005

A peine sorti d’un duel sans merci avec l’ancien ministre de la Sécurité, Moussa Sampil limogé, le Premier ministre guinéen, Cellou Dalein Diallo est confronté à une nouvelle épreuve. On assiste depuis quelques mois à un véritable bras de fer entre le chef du gouvernement guinéen et le ministre des Postes et Télécommunications pour l’attribution de la 4ème licence Gsm en Guinée. Les trois premiers opérateurs téléphoniques, la Sotelgui, Spacetel et Intercel, ont montré leurs limites.

Si le premier cité couvre la capitale et certaines grandes villes du pays, les deux autres se limitent seulement à Conakry. Devant leur incapacité à satisfaire les besoins du pays, le gouvernement guinéen n’avait d’autre choix que de faire appel à un nouvel opérateur. Et la Sonatel a voulu, dit-on, négocier un accord de gré à gré avec le Premier ministre. Malheureusement, le ministre de tutelle ne voulait pas entendre parler de la Sonatel. Depuis, on assiste à une véritable crise gouvernementale. D’un côté, le Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui n’a pas de pouvoir concret, parce que son poste n’est pas reconnu par la Constitution, tenait et tient encore à la Sonatel. De l’autre, le ministre des Postes et Télécommunications Jean-Claude Sultan qui, en tant qu’autorité de tutelle, a fait entendre sa voix et imposé son choix.

L’affaire continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive en Guinée. Le Premier ministre et le ministre des Pt s’affrontent par médias interposés. Un hebdomadaire que l’on dit très proche de la Primature publie une série d’articles soutenant que le concurrent de la Sonatel, Investcom, est cofinancé par l’ennemi public N°1 de la Guinée, et en particulier du Président Lansana Conté, l’ancien chef de l’Etat libérien Charles Taylor.

Pour Investcom et son principal soutien, le ministre des Pt, ces allégations relèvent de l’imaginaire et de la diffamation. L’opérateur libano-luxembourgeois contre-attaque en faisant publier dans la presse une interview de son directeur général. Celui-ci, comme il fallait s’y attendre, a démenti catégoriquement les informations selon lesquelles sa société est liée à Charles Taylor. Dans la foulée, un site Internet guinéen a publié un article dans lequel le Premier ministre guinéen est accusé d’avoir perçu des commissions de la Sonatel.

Ce qui explique, selon Aminata. Com, pourquoi Cellou Dalein Diallo veut coûte que coûte attribuer la 4ème licence à la Sonatel sans appel d’offres. Si on en croit ces informations, la société sénégalaise aurait, après attribution de la fameuse licence, sommé le Pm guinéen de lui rembourser les commissions.

En l’état actuel des choses, la Sonatel semble avoir perdu le marché, même si le Premier ministre n’a pas dit son dernier mot. Néanmoins, la licence a été accordée à Investcom Holding, et, en plus, l’Assemblée nationale a voté la loi 018/2005, qui modifie la loi L/92/016/Ctrn/du 20 juin 1992, relative à la réglementation générale des Télécommunications. L’article est éloquent : « Les licences sont accordées par le ministre de tutelle après instructions des dossiers de candidatures par l’Arpt et sont publiées par arrêté. Les licences doivent être assorties d’un cahier des charges précisant les droits et les obligations du titulaire de la licence. » Mais cette affaire a connu tellement de rebondissements et de suspense que rien n’est définitivement acquis ou perdu avec le gouvernement guinéen. Ce gouvernement est empêtré dans une crise grave du fait de la maladie du chef de l’Etat. Et en l’absence d’un chef de gouvernement, (on ironise que l’actuel Premier ministre n’est que le premier sur la liste des ministres), les institutions gouvernementales sont en totale léthargie.

Toutefois, des spécialistes estiment que la Sonatel aurait été le meilleur choix pour la Guinée. Cette société a fait ses preuves au Mali et dans la desserte rurale au Sénégal. En outre, ils ajoutent que Investcom a, jusqu’ici, évolué dans des pays qui sont loin d’être des références : la Somalie, le Liberia et la Guinée-Bissau. Seul inconvénient pour la Sonatel, la plate forme de gestion devait être à Dakar.

Par Habib Yambering DIALLO - Correspondant à Conakry

(Source : Le Quotidien, 31 octobre 2005)

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