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Sommet mondial sur la société de l’information : ça va être difficile de souder la fracture

mercredi 16 novembre 2005

La capitale tunisienne déjà quadrillée en temps normal, vit au rythme d’un sommet hautement sécuritaire. Tunis accueille ce jour des dizaines de chefs d’Etats et de gouvernements et plus de dix mille participants à l’ouverture officielle du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) organisé par l’Onu. Mais déjà, les nombreux débats qui ont précède la grande messe ont levé le voile sur la fracture profonde qui sépare les pays notamment sur des sujets aussi importants que la gouvernance d’internet.

Des tonnes de fleurs, des milliers d’arbres plantés le long des avenues de la capitale de deux millions d’habitants et de ses environs, des élèves et étudiants en conges exceptionnels de cinq jours (mardi à samedi) et des dizaines de milliers de fonctionnaires de l’Etat dans la capitale en congé mercredi et jeudi, des artères pavoisées et surtout quadrillées par les éléments de la police et de l’armée. Tunis est ainsi dans ses grands souliers pour accueillir la seconde phase du Sommet mondial sur la société de l’information qui démarre officiellement ce jour. Aux grands événements, les grands moyens et les autorités tunisiennes n’ont pas lésine pour le pari déjà gagne, on peut le dire, de l’organisation.

Une organisation du tout sécuritaire avec un déploiement de dizaines de milliers de membres des forces de sécurité en tenue ou en civil, et les travaux du SMSI se déroulant sous l’égide de l’Onu et en particulier de l’Union internationale des télécommunications, des gardes de sécurité des Nations unies, en chemisette bleu ciel, patrouillent à l’intérieur du Palais des expositions du Kram, qui abrite le sommet. Même au niveau des hôtels ou résident les participants, jusque dans les couloirs pour accéder aux chambres, il faut montrer patte blanche. La menace terroriste est passée par la, mais aussi la crainte des autorités face aux manifestations de soutien à des opposants tunisiens, notamment sept personnalités en grève de la faim depuis près d’un mois et qui dénoncent des atteintes aux libertés publiques et réclament la libération de 401 "prisonniers politiques" considérés comme des détenus de droit commun par le pouvoir. Ca c’est pour la température ambiante, assez loin, tout de même, des 25 degrés qu’affiche le thermomètre.

La Confrontation

C’est en tout cas dans cette ambiance que les négociations sur la gouvernance de l’Internet et les mécanismes de mise en Å"uvre se sont déroulées jusqu’a hier et dont un consensus semble peu probable, les Etats-Unis se dirigeant vers une confrontation avec la majeure partie du reste du monde sur la question du contrôle de l’internet, malgré l’optimisme affiché hier par le secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (Uit), maître d’Å"uvre de la rencontre, M. Yoshio Utsumi, lors dune conférence de presse, et pour qui, un compromis sera trouve, a-t-il assure. Il n’empêche, de nombreux pays au rang desquels ceux du Sud, exigent une démocratisation de la gestion du « réseau des réseaux », alors que les Etats-Unis veulent continuer à avoir une main mise sur la gouvernance de l’Internet. Il faut dire que depuis le sommet de Genève en 2003, les débats sur le sujet aboutissent à des divergences avec certains pays du Nord, tandis que pour la plupart des Etats du continent africain qui ont envoyé à Tunis leurs représentants pour défendre une position la réussite de l’Afrique en matière de gouvernance de l’Internet dépendra des résultats du sommet de Tunis.

Aussi, ce contexte marque nettement une fracture entre les différents pays sur les déterminants mêmes de la tentative de réduction de la fracture numérique. Même si pour M. Utsima, « espère voir des mécanismes concrets » et estime que, au-delà des enjeux qui tournent autour de ce sommet, il faut surtout retenir « le niveau d’engagement des différents acteurs concernés par le processus. La société civile, le secteur privé et les Etats sont tous d’avis qu’il faut réduire le fossé numérique ».

Toujours est-il que ce sommet qualifie de sommet de solutions, focalise l’attention notamment des géants du secteur comme Intel et Alcatel qui devraient y dépêcher de hauts dirigeants pour vanter les mérites de leurs programmes de développement. Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) vont lancer un ordinateur portable à 100 dollars (50 000 FCfa) qui peut fonctionner en actionnant une manivelle, dans des régions sans réseau électrique fiable. Et tout en reconnaissant un « conflit de calendrier » qui serait à l’origine de l’absence de certains chefs d’Etat de pays développés (Canada, Etats-Unis, France, Grande Bretagneâ-oe), M. Utsumi se réjouit tout de même de la présence de 173 pays au niveau ministériel.

Mais la question du contrôle du réseau reste en tout cas un sujet problématique pour la plupart des 17.000 diplomates, défenseurs des droits de l’homme et experts en technologie attendus dans la capitale tunisienne, alors que la position des Usa inquiète des pays comme le Brésil et l’Iran, qui veulent transférer le contrôle du net aux Nations Unies ou à un autre organisme international.

Malick NDAW

(Source : Sud Quotidien, 16 Novembre 2005 )

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