Pendant deux jours, des acteurs des médias se sont retrouvés à Thiès, dans le cadre d’une formation initiée par le Ministère de l’Economie Numérique et des Télécommunications, sur « la protection des enfants en ligne ». Le Ministre Yankhoba Diattara qui a présidé la séance d’ouverture, a insisté sur la nécessité d’une vulgarisation des cyber gestes barrières pour l’émergence de cyber citoyens responsables ».
Aujourd’hui, la communication digitale a pris des allures dramatiques au Sénégal, en virant carrément à la polémique, pour ne pas dire aux dérives presque systématiques. Ce qui constitue un danger dans un pays comme le Sénégal, dont la population est majoritairement constituée de jeunes et où les valeurs sont déjà fortement malmenées. Et ce sont les enfants qui courent le plus grand risque devant ce péril digital et c’est dans ce cadre que, le Ministère de l’Economie Numérique et des Télécommunications vient d’initier à Thiès, atelier de formation sur « la protection des enfants en ligne » au profit des acteurs des médias. C’est en marge de la session de formation des élèves, au Lycée Malick Sy de Thiès, sur le développement d’applications mobiles avec comme thème « la sécurité des enfants en ligne ».
Et d’après le Ministre Yakhoba Diattara, compte tenu du contexte pandémique et des dérives notées sur la toile en particulier les réseaux sociaux, ces activités participeront à la vulgarisation des cyber gestes barrières à adopter par les populations, en vue de l’émergence de « cyber citoyens » responsables. Pour lui, il s’agit surtout de problématiques complexes, qui touchent particulièrement les jeunes, les enfants et qui ne peuvent être prises en charge et résolues, qu’au niveau des académies. D’où la nécessité à ses yeux, d’un partenariat dynamique entre le niveau central et le niveau décentralisé. Et dans ce sillage, il a annoncé la mise en place prochaine d’un partenariat entre son département et l’académie de Thiès. Pape Baba Diassé rembobine sur cet aspect et affirme que cet atelier sonne comme une réponse à des préoccupations de l’Académie, du système éducatif.
En effet dit-il, « dans le monde d’aujourd’hui, avec la mondialisation, le développement structurant des nouvelles techniques de l’information et de la communication, nous faisons face à des défis persistants, mais surtout relativement à la protection des communautés et des enfants en particulier, dans le cyber espace. Dans le cadre des assises de l’éducation, le Président de la République avait des directives dont l’une relative à la réorientation du système éducatif vers les sciences, notamment les mathématiques, la technologie, l’entreprenariat, mais également le numérique. C’est dans ce cadre que sur instruction du Ministre Mamadou Talla, le Ministère de l’Education développe des programmes relatifs aux NTIC, au niveau des écoles et des établissements. Mais corrélé à la systématisation des valeurs qui est l’une des priorités du Ministère, il est loisible de voir l’impact que peut avoir le cyber espace sur les élèves. C’est vrai qu’il y a des aspects positifs, mais si l’on y prend garde, le cyber espace risque d’installer chez nos enfants des comportements qui font peur. D’ores et déjà donc il faut développer des stratégies qui permettant non seulement de protéger les enfants en ligne, mais surtout de promouvoir des attitudes et des comportements, à travers une navigation responsable dans le cyber espace ».
Pour lui, les enfants et les jeunes ont tendance à être, dès leur plus jeune âge, des utilisateurs et innovateurs sur Internet et en savent souvent beaucoup plus que leurs parents. Il s’y ajoute que l’Internet, en particulier les réseaux sociaux et d’autres médias interactifs, proposent de nouvelles formes de vie sociale dans le monde entier, ce qui n’existait pas lorsque la plupart des parents d’aujourd’hui étaient enfants. Mais se désole-t-il, leur utilisation expose à beaucoup de risques comme « l’exploitation sexuelle des enfants en ligne, le cyber harcèlement, le cyber intimidation, le dénigrement, l’extrémisme violent, les risques liés à la dépendance aux jeux électroniques, l’effet des écrans, etc.… ».
Et pourtant au Sénégal, le taux de pénétration des services Internet est estimé à 88,74% avec un parc de 14 825 111 abonnés Internet, et une population dont la tranche d’âge de 15 à 24 ans représente le groupe d’âge le plus connecté. C’est pourquoi dit-il, « la protection des enfants en ligne » devrait être « domaine d’intervention majeur pour l‘industrie des Technologies de l’Information et de la communication (TIC) en Afrique, en raison de la dépendance croissante de nos jeunes sur le mobile, l’Internet et les TIC pour apprendre, jouer, communiquer et interagir ».
C’est cela dit-il, que le Président de la République a compris « en investissant d’énormes moyens pour nous procurer des infrastructures modernes telles que le Data Center de Diamniadio, le Parc des Technologies numériques (PTN), la baisse du coût du nom de domaine « .SN », entre autres projets d’envergure. Ces investissements permettront de faire du Sénégal un pays « numériquement sûr, numériquement fort et numériquement prospère ». Dr Drissa Doumbia, représentant de l’ESMT et modérateur de l’atelier estime qu’il faut avoir un réflexe en ce qui concerne l’accès à l’internet aux enfants, d’autant plus qu’il a une grande part de responsabilité sur leur éducation.
Mbaye Samb
(Source : SenePlus, 10 avril 2021)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000