PROBLEMES
La création d’emplois est indissociable de la création d’entreprises, laquelle repose sur l’existence d’opportunités transformables en valeur ajoutée par des entreprises. Pour faire éclore des opportunités dans une économie, il faut un très fort volontarisme d’Etat, des instruments stratégiques et opérationnels, ainsi qu’une capacité d’évaluation correction.
Le potentiel est niché de façon visible et parfois invisible à l’intérieur des différents secteurs d’activités. Le raisonnement qui permet de l’exploiter doit reposer sur une approche par les écosystèmes et une logique résolument orientée vers le partenariat public privé.
La santé, l’agriculture, les finances, l’immobilier, les assurances, la pèche, l’industrie, l’artisanat, le tourisme, l’éducation, les transports, les services publics, l’écologie, …) sont autant de secteurs qui interpellent à la fois le privé et le public.
Normalement, dans chacun de ces secteurs, il devrait y avoir une logique de génération de revenus, de création d’emplois et de construction d’écosystèmes pour faire naître et essemer des entreprises autour de ces différents domaines. La construction en silo dans ces différents blocs à forte valeur ajoutée est un facteur d’appauvrissement, car cela consisterait à augmenter les coûts, diminuer les performances, limiter les interfaces et noyer tout le potentiel de création de valeur , alors qu’ils comprennent tous une dimension numérique propre à générer des emplois des revenus.
En parabole, c’est comme avoir un champ qui peut prendre 10.000 plans de manguiers et de n’en planter que 500, parce qu’on refuse aux autres la possibilité d’utiliser le même champ. Ainsi, tout le monde va acheter un grand champ juste pour 500 plan de manguiers. Chacun mettra sa propre infrastructure l’irrigation, ses propres sources d’énergie, sa propre logique de conservation, sa propre logique de transport, etc.
En d’autres termes, on fabrique des surcoûts, de l’inefficacité et de l’incohérence. Des pays comme le Sénégal ont beaucoup investi dans le numérique avec des résultats très pauvres, principalement en raison des facteurs suivants :
• Mauvaise compréhension du numérique dans la sphère publique.
• Faible capacité de compréhension des enjeux du numérique par les décideurs politiques.
• Influence des multinationales et des bailleurs sur les choix d’investissement qui, plutôt que de satisfaire nos besoins et soulager nos finances, nous enferment dans une dépendance couteuse.
• Stratégies obsolètes du fait de la lenteur de leur validation, de leur appropriation et de leur exécution.
• Construction en désordre de l’économie numérique avec une absence de référentiel, une dispersion des centres de décision et une propension à sur-investir et à sous-utiliser nos dépenses digitales.
• Une priorisation de fait qui ne repose sur aucune logique autre que celle de l’action visible pour l’opinion et la justification de dépenses astronomiques sans valeur ajoutée.
Résultats des courses, le Sénégal n’a toujours pas une administration digitalisée, ni des écosystèmes digitaux vertueux, encore moins une véritable économie digitale. Ainsi, des sujets aussi simples que la santé digitale, l’identité digitale, l’état civil numérisé, les procédures et actes de justice dématérialisés, de même que le métier des consulats, le vote, le paiement des impôts et taxes, les pensions de retraite, la gestion des frontières, l’ouverture d’un compte bancaire, la souscription d’une police d’assurance, les actes de polices, les actes d’huissiers, les actes de notaires, ….. sont au mieux à l’ère de l’automatisation des années 1990. Cela veut dire que le confort de la digitalisation se limite à des actes sporadiques de communication et l’utilisation du mobile money par tous ceux qui refusent de digitaliser les services publics dont ils ont la charge. En résumé nous sommes largement en deçà de notre potentiel en matière de digitalisation et il n’y a aucune dynamique pouvant laisser penser que nous avons décidé de changer, en dehors d’une volonté politique au stade déclaratif qui est encourageante mais qui ne suffira pas à faire bouger les lignes.
SOLUTIONS
Pour solutionner le problème, il faudrait imaginer de nouveaux dispositifs et ne pas avoir peur de reprendre une page blanche pour ne pas systématiquement s’enfermer dans la prison de l’existant.
Puisqu’il s’agit de proposer des solutions, à mon humble avis, voici ce que pourrait entreprendre les nouvelles autorités pour propulser le numérique :
1. Elaborer une stratégie nette, lisible, cohérente, ambitieuse et opérationalisable.
2. Initier une large démarche de sensibilisation et d’appropriation, contenue dans un temps court.
3. Mettre en place les fondations du numérique de façon autoritaire en 12 mois avec pour objectifs (dans le sphère publique) :
4. Mettre en place un cursus niveleur des compétences numériques à la fin de tous les cycles d’enseignement (formation scolaire, professionnelle comme universitaire). L’Etat met en place un plateforme de formation en ligne et les étudiants sont obligés d’avoir score supérieure à 80% pour valider leur diplôme.
CONDITIONS : UNE MISSION CENTRALE DE LA PROMOTION DU NUMERIQUE, DU NIVELLEMENT DES COMPETENCES, DE LA PROMOTION DE L’EMPLOI, DE L’ENTREPREUNARIAT ET LA MODERNISATION DU SERVICE PUBLIC
Placée sous l’autorité du Président de la république ou du PM, la mission tentera d’assister le gouvernement dans la réalisation des urgences digitales, l’optimisation du potentiel, l’impulsion pour des résultats utiles, le monitoring des résultats.
Pour remplir sa mission, il devra avoir les prérogatives suivants :
Assurer le secrétariat et le pilotage de la stratégie nationale ;
Regrouper la coordination de : SENUM, FDSUT, TDS, CDP, PTN, …. (toutes entités publiques avec une responsabilité sur le numérique). La Coordination se limite au cadrage stratégique, à la vérification de l’utilisation des moyens et à l’évaluation des résultats) ;
Être membre et représenter les Intérêts de l’Etat (A côté des tutelles déjà effective) dans ces CA des entités suivantes au titre de l’ETAT : SONATEL, ARTP, CDC, FONSYS, FONGIP, ADPME, DER, 3FPT, IPRES, CSS, La POSTE, BNDE …..ainsi que toutes les entités focalisées autour de l’entreprenariat, du développement du secteur privé et du numérique.
Membre Observateur des CA ou autres organes de Gouvernance des entités suivantes : UNIVERSITES, les grands HOPITAUX, les Sociétés de Transports Publics où l’Etat est majoritaire,…
Occupe la fonction de Directeur de la Dématérialisation dans toutes les Collectivités locales de plus de 500.000 habitants. Cette compétence devant être temporairement du ressort exclusif de SEN READY 2030
Possède un implant dans tous les ministères et institutions avec un CT attitré pour garantir l’implémentation, l’appropriation et l’usage intégrale. Les grandes administrations qui ont un budget qui dépasse des 50 milliards sont également concernées comme Police, gendarmerie, Douanes, DGID, le TRESOR, ….
Point focal de tous les bailleurs et des toutes les organisations régionales, continentales et internationales traitant du numérique, de l’emploi, de l’entreprenariat et des compétences.
Conseiller du Patronat, des chambres de Commerces, des chambres de métiers et des professions libérales.
Son implication ne concernera que les questions numériques et la génération d’emplois pour lesquelles la Mission sera chargée de faire appliquer la politique de l’Etat et de faire le suivi et l’évaluation de ce qui est entrepris.
FINALITES DE LA DEMARCHE :
Ce dispositif doit permettre au Sénégal d’être une Digital Nation en 2030. Les trois indicateurs suivants doivent être à 100%.
UN SENEGAL 100% DIGITALISE AVEC COUT BAS ET UNE PERFORMANCE MAXIMALE
UNE IDENTITE DIGITALE POUR TOUS
UNE SYSTEME D’INFORMATION PUBLIQUE UNIFIE ET INTEROPERABLE
Au bout de 5 ans, la Mission devrait être dissoute car les Administrations seront supposées être autonomes et le virage digitale devrait avoir atteint un stade irréversible.
CONDITIONS DE REUSSITE :
Voici une liste de conditions de réussite :
Un équipe compétente
Une démarche positive
Le soutient politique actif direct du PM et du PR (décrets, lois, arrêtés, …. En circuit prioritaires)
Moyens financiers disponibles
Logique de « Travailler ou Partir » pour tous les DG et Ministres ainsi que leur collaborateurs qui feraient de l’obstruction.
Réseau de cabinets pour la construction des systèmes, la conduite du changement, le suivi évaluation.
100% made in Sénégal. Seuls des financements sans conditions ni implications pourraient venir de l’étranger. Sinon il faut tout bâtir autour du PPP locaux.
BUDGET :
400 Milliards sur 5 ans dépensés en :
La missions interviendra aussi sur les questions suivantes :
1. LES ÉCOSYSTÈMES
2. L’EMPLOI
3. LES COMPETENCES
4. L’ENTREPREUNARIAT
5. LES MESURES INCITATIVES
Il faudra mettre des indicateurs de performance mesurable et les rendre publique ainsi que la liste des blocages et obstructions à soumettre au PR.
CONCLUSION
Le numérique Sénégalais pourrait connaitre des avancées significative sil y une vision, une optimisation institutionnelle, une architecture cohérente et ouverte, des investissements optimisés, une bonne politique de conduite du changement, un dispositif réglementaire adapté, la valorisation des talents locaux, la génération d’écosystèmes, le nivellement des compétences, la construction d’une véritable économie numérique avec une capacité d’exportation.
Ibrahima Nour Eddine Diagne, Membre du RASA
(Source : Groupe WhatsApp du RASA, 12 juin 2024)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000