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Ventes des actions de l’Etat de la Sonatel : Dix arguments du gouvernement + Un

mercredi 29 avril 2009

En cédant 9,87% des 28% qu’il détient encore dans le capital de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) à France -Telecom, l’Etat du Sénégal dit pouvoir mobiliser 200 milliards de Fcfa si la transaction aboutie en « ne cédant qu’un minimum de capital ». Dans un mémorandum portant argumentaires sur la cession dont Sud a pu se procurer copie, il développe ses dix« thèses », mais ne se prononce pas sur le onzième argument qui prime pourtant sur tout le reste, celui de la nécessité de renflouer rapidement les caisses du trésor public, désespérément vide.

Le désir clairement exprimé de cession par le gouvernement de 9,87% des 28% qu’il détient encore dans le capital de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) au partenaire stratégique en priorité : France Telecom, n’affecte en rien les intérêts du pays, assure l’Etat. Dans un mémorandum portant argumentaires sur la « cession par l’Etat de 9,87% du capital de la Sonatel à France Telecom et la distribution de 180 milliards de Fcfa de dividendes et de réserves libres », il affirme préserver ses intérêts.

« Par cette transaction, l’Etat a mobilisé 200 milliards de Fcfa en ne cédant qu’un minimum de capital ». Les rédacteurs du mémorandum d’indiquer que « l’Etat maximise la valeur de sa participation dans la société » par cette vente. En effet, avancent-ils, « le prix de cession par action de 156.273 Fcfa avant distribution du dividende et des réserves fait ressortir une prime de 32% par rapport au cours au 7 avril 2009 et de 27% sur la moyenne des cours depuis trois mois ».

S’inscrivant en faux contre l’argument brandi par les syndicalistes sur la perte de « change » au niveau des recettes budgétaires tirées par l’Etat de la société, ils déclarent que « l’Etat maintient le niveau des recettes budgétaires provenant de la Sonatel ». Pour cause : « l’essentiel des revenus budgétaires de la Sonatel (87%) provient de l’impôt sur les sociétés, de la Tva et d’autres taxes, ressources qui ne sont pas dépendantes du niveau de participation de l’Etat dans la Sonatel. L’engagement de France Telecom d’améliorer la politique de dividende actuelle et future de la Sonatel, combinée à la croissance régulière du chiffre d’affaires et des profits de la Sonatel, va permettre à l’Etat de consolider le flux de revenus de la Sonatel ». Les cadres ainsi que les syndicalistes de la maison ne l’entendront certainement pas de cette oreille.

N’empêche, les auteurs du mémorandum certifient eux, que l’Etat du Sénégal préserve les intérêts du pays dans cette transaction. Selon eux, « France Telecom s’est engagée à maintenir au Sénégal le siège de la Sonatel et à contribuer au développement de l’économie sénégalaise, aujourd’hui comme demain ». Ils ne disent pas pour autant les moyens dont ils disposent pour l’y contraindre si d’aventure, elle décidait de passer outre l’engagement. Qu’à cela ne tienne, France Telecom, attestent-ils, « continuera à accompagner la Sonatel dans son expansion dans la sous-région ». On peut bien croire à cet argumentaire.

Renforcement de la présence des salariés dans le capital

Les négociateurs de l’Etat garantissent que l’intérêt des salariés sera préservé de sorte à renforcer leur présence au capital. « L’Etat a obtenu de France Telecom qu’elle s’engage à laisser un siège d’administrateur aux salariés tant qu’ils détiendront plus de 3% du capital ». D’autres sources informent à ce propos que les travailleurs de la société qui détenaient près de 10% du capital en ont cédé une bonne part. A des taux avantageux ? A quel moment et à qui ? Ils édifieront certainement l’opinion dans la bataille d’information, d’explications et de lobbying ainsi engagée.

Pour l’heure, les négociateurs du gouvernement attestent que la « cession de 1,9% d’actions flottantes récemment acquises par la Sonatel auprès de l’Etat permettra de renforcer le plan d’actions gratuites dans le cadre d’un programme d’actionnariat salarial ». Sur la foulée, « l’Etat a obtenu des dirigeants de la Sonatel qu’ils assurent le maintien et la promotion des cadres de la boîte ».

9e argument, l’Etat dit préserver les intérêts de la société elle-même. En quoi faisant ? « En restant au capital, l’Etat a démontré son intérêt et sa confiance pour l’avenir de la Sonatel », confient les négociateurs gouvernementaux. Qui poursuivent, « client important de la Sonatel, l’Etat garde des liens commerciaux et stratégiques ».

10ème et dernier argument des rédacteurs du mémorandum : L’Etat préserve les intérêts des autres actionnaires. Selon eux, « pour le compte de tous les actionnaires, l’Etat a obtenu de la part de la Sonatel le versement d’un dividende ordinaire exceptionnellement élevé de 130 milliards de Fcfa et la mise en distribution de réserves à hauteur de 50 milliards de Fcfa ».

L’année 2008 serait ainsi une année exceptionnelle en termes de dividendes pour les actionnaires, révèlent-ils. Pour l’avenir, ajoutent-ils, « l’Etat a obtenu de France Telecom de poursuivre une politique de versement de dividende permettant de maximiser la remontée de trésorerie disponible à tous les actionnaires de la Sonatel dans la limite des intérêts de la société », bien entendu.

Le onzième argument qui ne transparaît nulle part dans le mémo des négociateurs et qui prime pourtant sur tout le reste est que les « caisses de l’Etat sont désespérément vides ». Les recettes publiques ont drastiquement « baissé » depuis l’année dernière, la crise financière mondiale rendant le marché obligataire quasiment inaccessible, les bailleurs éprouvés s’essoufflent, il ne reste plus aux deux argentiers du pays que la vente des bijoux de famille. Ne dit-on pas que « alale dou fac dé, gacé lay fac » (l’argent n’empêche pas la mort, mais permet de ne point rougir devant le besoin. Traduction approximative).

Madior Fall

(Source : Sud Quotidien, 29 avril 2009)

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