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Valentin Mbozo’o : « Pour les opérateurs de Mobile Money, le concept d’interopérabilité intégrale demeure encore nouveau »

mardi 23 avril 2019

Le directeur général du Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale (Gimac), Valentin Mbozo’o, explique les raisons du retard enregistré dans la mise en place de l’interopérabilité intégrale des paiements électroniques auprès des opérateurs télécoms et auprès des banques de la sous-région.

Valentin Mbozo’o a participé au Salon Osiane 2019 qui s’est tenu du 16 au 18 avril 2019 à Brazzaville au Congo. Digital Business Africa qui y était également a profité de l’occasion pour faire le point de la mise en place de l’interopérabilité intégrale des systèmes de paiement électronique en Afrique centrale.

En effet, pour mieux organiser le secteur monétique dans la zone Cémac, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac), Abbas Mahamat Tolli, a signé le 10 août 2018 l’instruction n° 001/GR/2018 relative à la définition de l’étendue de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétique dans la Cémac. Depuis le 1er octobre 2018 donc, selon cette instruction, tous les réseaux monétiques et tous les réseaux de transfert d’argent opérant dans la CEMAC sont tenus de déclarer les statistiques de leurs opérations à la BEAC et au GIMAC.

Par ailleurs, l’instruction n° 001/GR/2018 relative à la définition de l’étendue de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétique dans la Cémac vise l’organisation d’une interopérabilité intégrale, l’extension de l’interopérabilité de la carte bancaire à celle mobile, voire aux autres instruments de paiement électronique, afin de décloisoner les différents réseaux monétiques opérant dans la sous-région.

En termes plus clair, depuis le 31 mars 2019 comme l’indique cette instruction du gouverneur de la Béac, en zone Cémac, il devait être possible pour chaque habitant de la zone Cémac de faire les transactions financières entre son compte mobile de paiement électronique et son compte bancaire. Et vice-versa. Aussi, il devait être possible à un abonné d’Airtel Money par exemple d’effectuer un transfert d’argent vers le compte d’un abonné d’Orange Money. Ce qui n’est malheureusement pas le cas à ce jour. Pourquoi ces retards ? Valentin Mbozo’o explique à Digital Business Africa.

Digital Business Africa : Vous avez participé au Salon Osiane 2019 où vous avez tenu un exposé sur « l’interopérabilité des systèmes bancaires dans un paysage digitalisé ». Pour ceux qui n’y étaient pas, que retenir de votre présentation ?

Valentin Mbozo’o : J’aimerai tout d’abord vous remercier de l’opportunité que vous m’offrez de parler de la participation du GIMAC à ces assises, dont le thème portait sur le développement de la confiance numérique pour garantir une économie prospère. Salon placé sous le haut patronage du Premier Ministre de la République du Congo, ayant présidé en personne la cérémonie d’ouverture du salon des technologies de l’information et de l’innovation Osiane 2019, qui s’est tenue le 16 avril 2019 à Brazzaville.

De la présentation de l’interopérabilité des systèmes bancaires dans un paysage digitalisé, après avoir rappelé que l’interopérabilité consistait en l’opérationnalité des instruments de paiement d’un système sur tout autre, il fallait retenir le fait que seuls les systèmes bancaires de paiement interopéraient. Le reste des outils digitaux de l’environnement numérique bancaire étant susceptible d’interagir avec une complexité accrue au niveau du Système d’Information Bancaire (SIB), pour une meilleure contribution à cette mission.

En dehors de cela, dans le cadre de la conférence portant sur le numérique et l’inclusion financière, j’ai fait l’état des lieux ainsi que la cartographie des offres de services de paiement dans la sous région CEMAC, avec un focus sur l’acteur majeur de l’interopérabilité intégrale qu’est le Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale (GIMAC), tout en relevant l’immense incidence qu’allait avoir en termes d’accélération, la mise en œuvre de l’interopérabilité intégrale, consistant en la convergences des transactions entre les Cartes bancaires, les Mobiles Money et Banking, ainsi que les transferts.

Quant à l’atelier sur le thème du digital et le monde financier, l’essentiel à retenir portait sur l’évolution de la digitalisation des acteurs du monde financier, du traitement manuel des transactions financières à la numérisation totale des processus actuels, en passant par l’époque de la semi digitalisation.

Digital Business Africa : Les opérateurs offrant les services de paiements électroniques devaient depuis le 31 mars 2019 effectuer l’interopérabilité des systèmes des paiements électroniques en zone Cemac tel qu’indiqué par une directive de la BEAC. Pourquoi ce n’est pas encore effectif ?

Valentin Mbozo’o : En réponse à cette question, je dirai que l’interopérabilité sous régionale des paiements par carte GIMAC est effective depuis 2015, et compte à ce jour 45 banques opérationnelles au travers de notre plateforme.

Quant au démarrage du volet Mobile Money, Mobile Banking et des transferts, volet capital et innovant de l’interopérabilité intégrale dont la date limite d’application des articulations de l’instruction de Monsieur le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) du 10 août 2018, était fixée au 31 mars 2019, un certain nombre d’acteurs ayant participé à la phase pilote sont dans la phase de pré production, en attendant le feu vert de leur mise en production une fois que les volets compensation et garantie des transactions interopérables de l’activité par les acteurs ne disposant pas de compte à cet effet à la Banque Centrale, seront opérationnalisés.

Digital Business Africa : Quelles sont les explications de ce retard du côté des opérateurs télécoms offrant les services de mobile money ?

Valentin Mbozo’o : Le retard qu’il y a eu avec certains opérateurs s’explique par des hésitations à se lancer dans l’interopérabilité régionale, après avoir longtemps fonctionné en vase clos. Si la notion d’interopérabilité est largement connue des banques sur le volet carte, pour les opérateurs télécoms de Mobile Money ce concept demeure encore nouveau.

Aussi, il a fallu plusieurs séances de travail ainsi que des ateliers de sensibilisation, afin d’assoir le concept et le bien-fondé de l’interopérabilité des services Mobile Money auprès de ceux-ci, aujourd’hui très impliqués dans la phase pilote.

Digital Business Africa : Pourquoi tous les opérateurs télécoms offrant les services de mobile money en Afrique centrale n’ont pas participé à la phase pilote ?

Valentin Mbozo’o : Tout simplement parce qu’une phase pilote s’entend toujours avec un échantillon de participants au système. Par ailleurs, la phase pilote de validation de l’effectivité opérationnelle des offres de services de l’interopérabilité intégrale ne pouvait pas se faire avec l’ensemble des participants donnés au système.

Digital Business Africa  : Qu’en est-il des banques ? Permettent-elles déjà l’interopérabilité des systèmes des paiements électroniques en zone Cemac ?

Valentin Mbozo’o : Si l’interopérabilité sous régionale des paiements par carte GIMAC est déjà effective depuis 2015 avec les statistiques sus rappelées, un certain nombre de banques ayant participé à la phase pilote au travers du Mobile Money ou Banking, se trouve fort heureusement en phase de pré production, avec comme annoncé supra leur mise en production imminente.

Digital Business Africa : A ce jour, quels sont les derniers chiffres des opérations et transactions de la monnaie électronique en zone Cémac ?

Valentin Mbozo’o : Les transactions de monnaie électronique sont passées en montant cumulé de 4700 à 8296 milliards de francs CFA de 2017 à 2018. En termes de nombre des transactions, l’on est passé de 303 à 572 millions au cours de la même période, le Mobile Money représentant à lui seul 99% l’essentiel de l’activité.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

(Source : Digital Business Africa, 23 avril 2019)

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