On est heureux pour le Sénégal d’être parmi les premiers pays africains à fabriquer sur place la fibre optique (FO) et de baisser ainsi son coût d’achat[Voir l’article publié par l’Agence Ecofin]. Toutefois l’optimisme autour de ce projet industriel pose quelques questions qui tempèreront l’enthousiasme du Ministre et … des journalistes dans la perspective de « réaliser la couverture nationale à moindre coût ».
Il faut savoir, en effet, que le coût de la fibre représente entre 4% et 8% du coût de réalisation d’une artère FO. Prédire que la fibre made in Sénégal sera disponible pour le « projet Largement Sénégal confié à Huawei et qui sera bientôt lancé » est tout simplement illusoire car l’usine n’est pas encore installée et la fourniture du câble FO est assurée par le réalisateur de ce projet, Huawei, et déjà facturée !
D’autre part, et sans vouloir jouer au rabat-joie, une usine de fibres optiques est une plate-forme de haute technologie, largement automatisée et programmée, qui nécessite donc peu de main d’œuvre, celle-ci étant en outre hautement qualifiée. Dès lors, au moins deux questions s’imposent :
Quel sera la nature et l’ampleur du transfert technologique assuré dans le cadre de ce projet ?
Quel sera le nombre d’emploi créés pour les sénégalais, leur qualification et leur niveau de rétribution ?
Ce projet industriel devrait poser un certain défi au Sénégal, mais –qui sait ?- lui donner une compétence à moyen terme à condition d’y associer les établissements d’enseignement supérieur et de recherche universitaires, en premier lieu l’ESMT de Dakar, et –pourquoi pas ?- un partenaire du secteur des TIC/télécoms comme –par exemple- la Sonatel.
Enfin, il faut souhaiter que cette usine se développera « en aval » de la fibre, à savoir dans la fabrication de câbles à FO [1] car, ce faisant, on créera une véritable filière qui induira des créations d’emplois en nombre et diversifiera la qualification. D’autre part on améliorera sensiblement les marges financières dans la commercialisation des produits Made in Sénégal dont le marché ouest-africain devrait être fortement demandeur dans les années à venir.
Ce sont ces réalités qu’il faut évoquer et souhaiter au Sénégal, et non flatter le lecteur ou le public par des incantations illusoires.
Jean-Louis Fullsack, 27 décembre 2015
[1] Le fabricant chinois de fibres optiques YOFC installe actuellement une usine de câbles à FO à Durban en République Sud-Africaine, et prévoit une production de 1 million de km de fibres optiques par an. Voir : http://www.agenceecofin.com/infrast...
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