Wal Fadjri : Peut-on avoir une définition de la cybercriminalité et quels sont les mécanismes prévus au Sénégal pour s’en protéger ?
Chimère Malick DIOUF : Toute évolution entraîne, inévitablement, à côté des bienfaits qu’elle procure à l’Humanité des aspects déviants qui sont le plus souvent utilisés par une certaine catégorie de personnes. Ainsi, à côté des bienfaits de l’Internet et des nouvelles technologies de l’information, il y a le revers de la médaille. C’est cela la cybercriminalité. Elle s’attaque à l’économie, à la personne en tant qu’individu et à tous les systèmes économiques et financiers. Malheureusement, ce n’est pas un phénomène qui se pose seulement au Sénégal. C’est un défi mondial. Pour paraphraser le chancelier allemand, Schröder, je dirais que comme c’est un défi mondial, la réponse doit être, inévitablement, mondiale. Sous ce rapport, le Sénégal est atteint de plein fouet par la cybercriminalité, tant du point de vue des mœurs que de l’attaque à notre système économique et bancaire. Parce que, nous en avons connu. Malheureusement, nous n’avons pas, pour le moment, de réponse face à ces attaques. C’est pourquoi, je trouve que ce séminaire vient à son heure dans la mesure où il permet de booster tout ce qui a été fait jusque-là pour dégager des orientations dont la première serait, à mon avis, de s’orienter vers la Convention de l’Europe autrement appelée la Convention de Budapest. A l’heure actuelle, c’est l’instrument international le mieux élaboré. C’est une convention ouverte : tout le monde peut y adhérer.
Wal Fadjri : Donc, face au problème de la cybercriminalité, vous pensez que la solution ne peut être que mondiale
Chimère Malick DIOUF : Absolument ! Tous ces problèmes qui se posent à l’humanité (terrorisme, blanchiment de capitaux, etc.) sont des défis mondiaux. La réponse ne peut être, inévitablement, que mondiale. Comme les experts l’ont expliqué, quelqu’un peut de Hongrie s’attaquer violemment à l’économie sénégalaise. Les éléments de l’infraction sont à l’extérieur et, nous en subissons les effets. Mais, nous ne pouvons lutter contre cet état de fait que dans la mesure où il y a un instrument qui nous permet, à partir d’ici, d’enclencher des poursuites contre ce qui se fait à l’étranger grâce à la coopération internationale.
Wal Fadjri : Mais, en attendant que cet instrument soit mis en place, quels modes de règlement le droit pénal sénégalais offre-t-il, pour atténuer les effets de la cyberdélinquance ?
Chimère Malick DIOUF : Le Sénégal est totalement désarmé ! Nous avons le Code pénal mais ses dispositions sont inadaptées et ne peuvent pas permettre de s’attaquer à un problème de type tout à fait nouveau. Il y a la commission de réforme du Code pénal qui va essayer d’apporter des réponses. Mais, la réponse ne peut, de toutes façons, être qu’internationale.
Propos recueillis par I. ANNE
(Source : Wal Fadjri, 31 août 2005)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000