En abordant l’ère du numérique, les télévisions auront une autre équation à résoudre, celle des contenus de qualité. Un enjeu de taille que Seynabou Sy, Directrice de Yacine Production, décortique pour Réussir.
Une des conséquences majeures de la numérisation, c’est qu’elle va libérer une multitude de canaux vides. D’où la nécessité de les remplir. C’est la mission des maisons de production. Ce qui appelle des changements énormes. D’ailleurs, les acteurs semblent en être conscients. C’est le cas de Seynabou Sy, Directrice de Yacine Production, une professionnelle de la télévision, depuis une vingtaine d’années. Animatrice puis Directrice des programmes sur l’ex-MCM, devenue Trace TV, collaboratrice de TV5 et Canal France international (CFI), journaliste et éditrice (magazine Jet Set), elle est aujourd’hui productrice de l’émission Dakar Feeling.
« Pour nous, ça va changer beaucoup de choses. Forcément, un besoin accru de contenus originaux. On voit déjà la différence entre la situation qui prévalait il y a 5 ans, et celle d’aujourd’hui. De plus en plus, les producteurs indépendants et sociétés de production apportent une valeur ajoutée au paysage audiovisuel local et sous- régional. Le numérique va engendrer une multiplication des canaux et de nouvelles chaines de télés. La conséquence, c’est le besoin de remplir ces canaux par des programmes de télé de qualité. La diversité, c’est fondamental, mais ce n’est pas seulement dans la quantité. Aujourd’hui, il y a, au Sénégal, beaucoup plus de chaines de télé qu’il y a 10 ans. Notre challenge, avec le numérique, ce sera la quantité, la diversité et surtout la qualité. C’est pourquoi, nos structures de production audiovisuelle ont un rôle fondamental à jouer », reconnaît-elle.
La Directrice de Yacine Production refuse de faire dans la critique facile, mais estime qu’en termes de production, il y a besoin de proposer mieux, à l’image de ce qui se fait à travers le monde. « En comparant les productions africaines à ce qui se fait de mieux de par le monde, on constate, une grande différence au niveau de la qualité. Au niveau de la production, des concepts et des contenus. La valeur d’une émission, c’est d’abord un concept et un contenu. A ce niveau en particulier, il reste encore beaucoup à faire », diagnostique Mme Sy.
Une place centrale dans la transition…
S’il y en a qui ont pris conscience de leur importance dans cette transition, c’est bien les maisons de production. Selon Mme Sy, leur place est centrale. « Ici, je parle uniquement de l’audiovisuel. Le cœur de tout ça, ça va être les contenus. C’est comme si vous construisiez plein d’autoroutes. Pour aller où ? Pour faire quoi ? Avec le numérique, on va avoir plein de nouveaux canaux et d’espaces. Pour montrer une meilleure image de l’Afrique, renforcer notre estime de nous-mêmes justement pour aller vers l’émergence », argue-t-elle.
Aussi, la tâche est-elle facile à accomplir ? Les boites de production vont-t-elles pouvoir soutenir cette émergence ? Autant de questions que se pose la Directrice de Yacine Production. Selon elle, tout dépend de nos mentalités, état d’esprit et éducation, au sens large. « La télévision a un impact indéniable dans la société et un rôle central en termes de contenus qui vont être fournis par les producteurs audiovisuels africains », avertit-elle.
Aujourd’hui, quels sont les véritables enjeux de cette production audiovisuelle ? Selon Mme Sy, c’est au niveau de la créativité, considérée comme primordiale. « Il y a aussi l’aspect financier. C’est vrai que ça reste difficile de financer une production audiovisuelle de qualité, même si on voit une nette amélioration. Malheureusement, il arrive que des producteurs soient contraints de faire des concessions sur la qualité, par manque de moyens », se désole-t-elle.
Et Mme Sy de lancer un message aux télévisions à l’heure où la transition semble perturber les sommeils. Pour elle, « les chaînes de télé et les producteurs sont voués à être partenaires. Leur développement va de pair. Aujourd’hui, les télés s’en rendent compte, de plus en plus. Elles s’appuient sur les producteurs extérieurs pour renforcer leur grille de programmes. L’idée est de mieux travailler ensemble, discuter d’avantage pour établir des partenariats gagnant-gagnant ».
Baye Dame Wade
(Source : Réussir Business, 16 avril 2014)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000