La Commission de Protection des Données Personnelles (CDP), le Syndicat des Professionnels de l’information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS), le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) et l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL), dans une note rendue publique, condamnent les traitements médiatiques qui ne respectent pas les dispositions légales, réglementaires, professionnelles et déontologiques applicables à la diffusion de l’information portant sur les mineurs.
Ces organisations en veulent pour preuve le traitement fait par les médias, des affaires dites des jeunes filles lesbiennes, et celle des 25 jeunes présumés « homosexuels » surpris à Mermoz et arrêtés par la police.
Le traitement médiatique de ces deux évènements révèle à suffisance un problème structurel de violation de la vie privée et des données personnelles des citoyens mis en cause ou acteurs de ces affaires assurent ces organisations.
« Les médias en ligne et les réseaux sociaux notamment, ont publié des vidéos et des articles qui ont exposé, plus qu’il n’était nécessaire, des aspects de la vie privée des personnes concernées. Cet état de fait n’est pas conforme aux dispositions régissant le secteur de la presse et la protection des données personnelles », rappellent elles.
Pourtant, selon la même source, les articles 11 à 21 de la loi n°2017-27, du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse, organisent les devoirs des journalistes et des techniciens des médias autour des droits et libertés nécessaires à l’exercice de la profession dans le respect de la dignité humaine. À ce titre, les affaires de mœurs impliquant des mineurs méritent une plus grande conscience professionnelle dans leur traitement
« Par ailleurs, les articles 45 et 46 de la loi n°2008-12, du 25 janvier 2008, portant sur la protection des données à caractère personnel, s’ils admettent des dérogations en faveur de l’activité journalistique, ils insistent cependant sur le plein respect des règles professionnelles et déontologiques. En dépit de la réglementation, certains médias continuent pourtant de violer l’intimité, la vie privée, et la dignité des mineurs. En effet, le recours à des techniques d’anonymisation, comme les initiales, par les uns, n’a pas empêché certains de divulguer des informations permettant l’identification directe de personnes mineures, impliquées dans ces affaires de mœurs », renseigne le document.
Pour finir, le SYNPICS, le CORED, I’APPEL et la CDP de rappeler aux usagers des réseaux et médias sociaux que la divulgation et le partage d’informations, attentatoires à la vie privée et à la protection des données personnelles, sont également punis par la loi.
Elles en appellent donc au sens de la responsabilité de l’ensemble des acteurs des médias, tous supports confondus, pour le respect et la sauvegarde de la vie privée et de la protection des données personnelles, en toutes circonstances tout en insistant sur une attention particulière qui doit être faite dans le traitement journalistique des affaires impliquant des mineurs.
(Source : Dakar Actu, 12 novembre 2020)
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